ESTAC – OL (0-5) : Memphis le hat-trick, Aouar la trique

Aouar memphis

LES NOTES. L’OL a réussi la passe de Troyes en remportant son troisième match de la semaine dans l’Aube. Les statisticiens retiendront de ce large succès face à l’ESTAC le triplé de Memphis Depay, les esthètes le match une nouvelle fois soyeux de Houssem Aouar à un poste de relayeur gauche dans un 4-3-3.

 

10e journée de Ligue 1, dimanche 22 octobre 2017

Espérance sportive Troyes Aube Champagne – Olympique Lyonnais 0-5

Buts : Traoré (21e), Memphis (49e, 65e, 70e sp) et Mariano (90e) pour l’OL

Avertissements : Grandsir (18e) et Dingomé (59e) pour l’ESTAC, Morel (15e) et Rafael (33e) pour l’OL

Expulsion : Hérelle (69e)

ESTAC : Samassa – Cordoval, Vizcarrondo, Hérelle, C. Traoré – Bellugou, Dingomé – Grandsir (Ben Saada, 68e), Khaoui (Giraudon, 71e), Pelé – Niane (Suk, 68e). Entr. : Jean-Louis Garcia.

OL : Lopes (cap) – Rafael, Marcelo, Morel, Marçal – Tousart (Ferri, 72e), Ndombele, Aouar (Maolida, 78e) – Traoré (Cornet, 72e), Mariano, Memphis. Entr. : Bruno Genesio.

Lopes 6 – Rafael 6, Marcelo 6, Morel 6, Marçal 6 – Ndombele 7, Tousart 6, Aouar 8 – Traoré 6, Mariano 6, Memphis 8

 

L’occasion était trop belle et les lyonnais ne l’ont pas manquée. Avec les défaites de Bordeaux et de l’ASSE, ce deplacement à Troyes était l’occasion rêvée de grignoter des points en haut du classement. Sans Fekir, préservé, Bruno Genesio décidait d’aligner un 4-3-3 avec un alléchant trio Aouar-Tousart-Ndombele au cœur du jeu. Un choix à saluer – les deux dernières compositions d’équipe du coach lyonnais révèlent une certaine volonté d’adaptation et une ouverture à des animations différentes. Le point commun entre ces deux systèmes ? Le positionnement d’Houssem Aouar au cœur de jeu, à chaque fois dans un poste de relayeur – reculé contre Everton, avancé à Troyes.

L’introduction du jeune lyonnais il y a quelques semaines a coïncidé avec de réels progrès dans l’expression collective de son équipe. Son sens du jeu et sa qualité de passe ont suffi à amener du liant et à rajouter un facteur X en plus d’un Nabil Fekir qui portait presque tout le poids de l’animation offensive sur ses seules épaules, aussi solides soient-elles. Une première mi-temps maitrisée bien qu’un peu timide ; une seconde pied au plancher. C’était le visage de l’OL ce soir, et l’on y trouvera assez peu à redire.

 

Vous avez dit clean sheet ?

Dans les buts, Anthony Lopes a eu relativement peu de travail – mais il l’a bien fait. Une sortie importante pour couper un centre dangereux alors que le score n’était encore que de 1-0 (53e), et surtout une parade ébouriffante en fin de match pour éviter l’humiliation ultime – un but de Ben Saada. Moins sollicité qu’à Everton et il ne s’en plaindra pas, il signe son troisième match de la saison sans encaisser de but. Une précieuse rareté.

A gauche, Fernando Marçal s’est montre actif et disponible. Pas toujours bien servi par Memphis (il commence à en avoir l’habitude), il a dû bénir la présence d’Aouar dans sa zone sur cette merveille de passe en profondeur à l’origine du premier but. Le Brésilien a rappelé que l’OL l’a aussi fait venir de Guingamp pour sa qualité de centre. Bousculé par Ferland Mendy, il montre un niveau intéressant ces derniers temps. A droite, Rafael a pris son habituel jaune. Disponible sur le côté, il amène la première occasion d’entrée sur un triangle avec Ndombele et Traore, et s’est montré concerné par le repli défensif. Dans l’axe, Jérémy Morel et Marcelo ont fait le travail. Une intervention trop rugueuse de Morel a failli coûter un but à l’OL sur un soyeux coup franc de Khaoui  – en-dehors de cela, R.A.S. Une après-midi tranquille comme la paire n’en a que trop peu connu.

Au milieu, on retrouvait un vrai 4-3-3, orienté vers la démolition : Tousart pour casser des jambes, Ndombele et Aouar pour casser les lignes. La formule a parfaitement fonctionné, et le milieu a été le moteur de l’OL tout au long des 90 minutes. Mieux, on a même vu les deux relayeurs permuter et changer de zone ici et là. Une vraie surprise sous Genesio.

Titulaire lors de chaque match de l’OL cette saison, Lucas Tousart s’est appliqué à sécuriser l’axe et à offrir un point de relance basse. Pas besoin de sortir sa panoplie de bulldozer dans un match comme celui-ci. Remplacé pour enfin souffler. Tanguy Ndombele a lui semblé complètement à son aise dans ce milieu à trois. Plusieurs combinaisons avec son latéral et son ailier, une activité de tous les instants, offensive (deux dribbles réussis et une passe décisive) comme défensive. Tanguy danse le tango entre les lignes avec aisance et les brise sans crier gare : par la course, par la passe, ou par les deux à la fois, en témoigne son action parfaite a l’origine du second but.

 

Aouar, cela va de soie

Et que dire de la prestation d’Houssem Aouar… Il a surpris son monde avec un match de patron dans le double pivot d’un 4-2-3-1 un soir de pluie a Goodison Park ; il a récidivé en relayeur haut un dimanche d’automne au Stade de l’Aube. On attendait un 4-2-3-1 dans lequel le gone était supposé faire du Fekir : mais avec ce 4-3-3, on lui aura surtout demandé de faire du Aouar. Entre ses prises de balles chaloupées et ses passes qui éparpillent les lignes et nous font remettre en question nos bases en géométrie, le jeune lyonnais a livré un match plein, se baladant sur tout le front de l’attaque. Avant-dernier passeur au timing parfait sur le premier but, passeur génial pour lancer Memphis en un contre un à la 73e, il a de nouveau été présent dans le travail défensif et a aidé le 4-3-3 à conserver une assise solide. Cerise sur le gâteau ? Neuf dribbles réussis, avec notamment un petit pont sur Vizcarrondo en pleine surface.

 

Memphis, courant alternatif

Avec un milieu aussi en vue, le trio offensif devait se mettre au niveau. C’est chose faite, au niveau des statistiques tout du moins. Bertrand Traoré a confirmé un certain renouveau. Encore trop prévisible et parfois enclin au dribble inutile à 50m de ses buts au lieu de chercher la passe, il réalise une course parfaite et finit bien sur l’ouverture du score. L’introduction de Ndombele dans sa zone lui a offert un point d’appui supplémentaire pour construire, même s’il ne s’en est pas toujours servi. Devant lui, Mariano Diaz fut la principale victime d’un système qui privilégiait des circuits latéraux plutôt qu’axiaux. Orphelin de Fekir, il a été très peu touche en première mi-temps. Du mieux en deuxième quand l’OL a joué plus haut, et un beau décalage menant à l’action du penalty. Il a fini par avoir son but en fin de match et ne fera donc pas la gueule toute la semaine.

Sur son cote gauche, Memphis Depay a fait du Memphis Depay : des choix collectifs parfois curieux, des dribbles pas toujours réussis, mais un triplé de tueur. Son premier but est parfait, déposant le ballon au ras du poteau sans éliminer son défenseur. Puisque le soupirail c’était du réchauffé, il a préfère la lucarne sur son second. Et pour parachever son œuvre, une panenka en forme de coup de pinceau sur ce penalty qu’il aura obtenu en faisant chavirer seul toute la défense troyenne. Samassa le prive d’un quadruplé, mais la mission est accomplie.

Chez les entrants, Jordan Ferri nous a rappelé la chance que nous avons de compter sur Aouar et Ndombele à son poste, Myziane Maolida signe un raid superbe sur le cinquième but (et aurait d’ailleurs pu être servi de nouveau par Mariano après que sa frappe initiale ait été repoussée par le gardien, mais l’international dominicain voulait décidément vraiment son but), et Maxwel Cornet semble programmé pour tenter de répéter ses exploits en Coupe d’Europe. Il y a eu Valence (repique dans l’axe et frappe du gauche), il y aura désormais Everton (débordement et centre du droit).

Étienne M.

(Capture d’écran beIN Sport)

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