Bastia – OL (1-0) : l’île aux infâmes

Olympique Lyonnais

LES NOTES. Malgré une (courte) entame intéressante, l’OL s’est incliné à Bastia, où il a connu sa neuvième défaite en Ligue 1, la quinzième toute compétitions confondues cette saison. Derrière Samuel Umtiti, toujours royal, Anthony Lopes et Maxime Gonalons ont fait le job sans plus et Alexandre Lacazette s’est perdu dans le désert. Le reste a été pathétique. À deux doigts de basculer dans la deuxième moitié du classement, l’OL a reculé depuis la prise de fonction de Bruno Genesio.

 

Samedi 30 janvier 2016, 23e journée de Ligue 1.

SC Bastia – Olympique Lyonnais 1-0

But : Brandao (69e).

Avertissements : Kamano (26e), Ngando (67e), Brandao (75e) pour Bastia ; Tolisso (31e), Umtiti (89e) pour Lyon.

Expulsion : Cioni (88e) pour Bastia.

 

Bastia : Leca – Cioni, Squillaci (cap.), Peybernes, Palmieri – L. Colibaly, Mostefa – Kamano (Maboulou, 66e), Ngano (S. Diallo, 73e), Danic (A. Keita, 90e) – Brandao. Entr. : François Ciccolini.

OL : Lopes – Jallet, Yanga-Mbiwa, Umtiti, Morel – Ferri (Grenier, 46e), Gonalons (cap.), Tolisso – Ghezzal (Cornet, 70e), Lacazette, Valbuena (A. Kalulu, 74e). Entr. : Bruno Génésio.

 

Olympique Lyonnais 

C’est désormais officiel : après un mois en tant qu’entraîneur principal, le bilan de Bruno Genesio est négatif. Il y avait eu le doute au moment de sa nomination, faute d’expérience significative mais aussi de rupture avec l’ère Fournier ; il y eut ensuite la bonne surprise, née de quelques parties à la fois enjouées et sérieuses face à Limoges, par à-coups contre Troyes et au Parc ; puis de nouveau la déception. Car si le match nul contre Marseille aurait pu laisser entrevoir l’espoir d’un renouveau, notamment grâce à l’ascendant physique et tactique en fin de rencontre, le déplacement à Furiani a tout annulé. Et, comme à Saint-Étienne, les choix de Genesio n’y sont pas pour rien.

 

Un pack de six imbuvable

L’entraineur ne peut pas être responsable du niveau technique lamentable de certains joueurs. Il l’est en revanche de les avoir choisis. Si les titularisations de Rachid Ghezzal (3) et Corentin Tolisso (3) pouvaient se comprendre, leur état de grâce respectif (quatre matchs pour le premier, vingt-cinq minutes contre Marseille pour le second) semble déjà terminé. Les performances de Christophe Jallet (3) et Jérémy Morel (2) ne sont en revanche absolument pas des surprises. L’ancien Parisien n’a fait qu’assurer la promotion de Rafael durant les cinq semaines d’absence du Brésilien. Quant à l’ex-défenseur de l’OM, encore plus inexistant que son comparse de l’aile droite en phase offensive, il s’est fait manger par Axel Ngando sur l’action du but de Brandao (1-0, 69e). Dès lors, la légende du Morel plus rassurant en a pris un sérieux coup. Et il semble qu’Henri Bedimo, s’il est encore là lundi matin, reste largement supérieur dans tous les domaines. Même en n’en ayant plus grand-chose à foutre.

 

Valbuena, cher la misère

La théorie du Jordan Ferri (3) baromètre ne tient plus : désormais, Xavaillon a l’air en galère même quand l’OL est nul. Autant dire que même avec un duel perdu sur deux, on se contentera des fulgurances de Sergi Darder. Mais c’est Clément Grenier (5) qui a remplacé Ferri à la pause cette fois-ci, ne laissant qu’un peu plus de regrets aux supporters lyonnais. En dix minutes, un beau une-deux avec Lacazette, une louche pour Ghezzal et un centre tendu à l’origine de a plus grosse occasion lyonnaise (quasi csc, puis Ghezzal et Tolisso contrés, 56e), l’international (5 sélections) a prouvé l’absurdité de l’alternance « milieu défensif à l’extérieur-milieu joueur à domicile » qui avait déjà coûté cher à Geoffroy-Guichard. Bon, pas aussi cher que Mathieu Valbuena (3), venu à Lyon pour garantir sa place au chaud en équipe de France mais qui devrait au bout du compte l’y enterrer, et ce ne serait que justice. On savait déjà que ce n’était pas un numéro 10, on sait maintenant qu’il n’est plus un joueur de côté. Son immunité ne devrait toutefois pas lui valoir de se faire offrir un 4-2-3-1 sur mesure. De toute façon, rien ne justifie qu’il serait à la hauteur.

 

Lacazette s’éreinte et se rate

Mapou Yanga-Mbiwa (4) n’entre pas dans la catégorie des méga-flops du jour, mais il poursuit sa phase de bakoïsation : il suffit qu’il ne soit pas totalement à la rue pour donner l’impression qu’il est pas mal. Une belle relance dans les pieds de Gaël Danic (4e) sur son premier ballon et une passe presque décisive pour Brandao (40e) ont tout de même permis de rappeler que l’adage se vérifie toujours : quand y a Mapou, y en a encore. Maxime Gonalons (5) a très bien commencé son match, entre jeu long précis et récupération haute, mais il a décliné avec son équipe – à moins que ce ne soit l’inverse. Pas grand-chose à reprocher à Anthony Lopes (5) non plus, si ce n’est de ne pas être génial. En 2011-12, Hugo Lloris l’avait été et cela avait permis de sauver les apparences (4e au final). Des quatre tauliers, Alexandre Lacazette est celui qui a le plus déçu, même si on peut y voir une forme d’injustice. Le meilleur buteur de Ligue 1 la saison passée s’est battu sur toutes les briques qui lui sont tombées dessus, parvenant même régulièrement, du haut de son mètre soixante-quinze,  à les bonifier. Pas de bol, personne n’en a rien fait ensuite. Et quand il s’est retrouvé en bonne position après un bon centre de Maxwel Cornet, il a raté le cadre (74e).

 

Umtiti saoulé, mais toujours pas Bleu

Il est le fil qui raccroche les Lyonnais à la vie, même s’il doit se mordre chaque jour un peu plus les doigts de ne pas avoir fui la ville, et surtout son équipe, l’été dernier. À Bastia, comme à peu près partout, Samuel Umtiti (6) a été propre (le retour sur Ngando à la 49e est un bijou), serein et il a su répondre au défi physique, la case qu’il ne remplit par sur le cahier de Didier Deschamps. Ses sorties de balle représenteront 90% du best of Olympique Lyonnais 2015-16, et encore, si Nabil Fekir ne revient pas trop tard. La relance à un contre trois, alors qu’il était bloqué le long de la ligne de touche, à la 55e justifie à elle seule qu’on se soit infligé ce match. C’est dire.

Pierre Menesio

(Photo SC Bastia)

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