ASSE – OL (1-0) : Tolisso, Tarare et le Chaudron tragique

OL

LES NOTES. Un derby, ça ne se joue pas, ça se gagne. Et comme l’a dit Grégoire Margotton, Saint-Etienne n’a pas vraiment joué et s’est pourtant imposé dans ce 100e derby en Ligue 1 de l’histoire. Corentin Tolisso non plus n’a pas vraiment joué ce derby. Après avoir déjà vécu un calvaire (et offert une passe décisive à Cohade) à Geoffroy-Guichard l’an dernier, le gone de Tarare a récidivé en créant le décalage décisif sur l’action du but stéphanois.

Dimanche 17 janvier 2016, 21e journée de Ligue 1.

AS Saint-Etienne– Olympique Lyonnais 1-0

But : Søderlund (76e).

Avertissements : Monnet-Paquet (18e), Lemoine (48e) et Pajot (61e) pour Saint-Étienne, Ghezzal (78e) pour l’OL.

Saint-Etienne : Ruffier – Théophile-Catherne, Bayal Sall, Pogba, Polomat – Pajot, Lemoine (Cohade, 75e), Corgnet – Monnet-Paquet, Bahebeck (Eysseric, 69e), Søderlund (Maupay, 85e). Entr. : Christophe Galtier

OL : Lopes – Jallet (Cornet, 90e), Yanga-Mbiwa, Umtiti, Morel – Gonalons, Tolisso, Ferri (Valbuena, 73e) – Ghezzal, Grenier (Kalulu, 83e), Lacazette. Entr. : Bruno Génésio.

ASSE OL

 

 

Coup de froid en défense

Difficile de reprocher grand chose à Anthony Lopes ce soir. Sollicité en début de match sur un coup-franc de Bahebeck qu’il claque en corner, le Portugais n’a pas eu grand chose à faire jusqu’au but de Søderlund où il touche le ballon sans pouvoir l’empêcher de terminer sa course au fond des filets. Rassurant à défaut d’être décisif.

Sur le côté droit, Christophe Jallet a confirmé qu’il était sur le déclin. Si le changement de système n’arrange pas l’ancien Parisien en lui laissant moins de libertés, difficile de ne pas remarquer que le Divin Chauve n’a plus ses jambes de 20 ans et que sa qualité de centre lorgne de plus en plus sur le Bacarysagnesque. Le retour de Rafael pourrait même faire du bien à l’OL. Le vétéran lyonnais a été remplacé par Maxwel Cornet à la 90e. Un changement anecdotique dont l’intérêt reste un mystère.

En défense centrale, Mapou Yanga-Mbiwa n’a pas fait ni grosse boulette, ni relance suicidaire. Nous sommes en janvier, et c’est une première. Ne nous emballons pas pour autant, le numéro 2 lyonnais n’a pas non plus livré le match parfait, avec beaucoup de choix hasardeux dans la relance et une sérénité pas toujours au rendez-vous, mais il y a du mieux. On s’en contentera. À ses côtés, Samuel Umtiti n’a pas autant porté l’équipe que lors des dernières rencontres, mais a tout de même offert une prestation solide. On pourra, en chipotant, lui reprocher sa passe compliquée à gérer pour Tolisso qui offre le but stéphanois. On pourra surtout le remercier pour son superbe retour sur Søderlund qui sauve l’OL du 2-0 (82e).

Les matches s’enchaînent et Jérémy Morel continue de monter en puissance. Déjà à son aise en défense centrale en début d’année, l’ancien Marseillais commence enfin à devenir une solution fiable sur le côté gauche de la défense. Le défenseur lyonnais n’est ni une fusée, ni un génie technique, mais son envie, ses appels intéressants et sa sérénité en défense en font un élément de plus en plus important de l’arrière-garde lyonnaise.

 

Coco perd encore la guerre froide

Le milieu lyonnais n’a vraiment pas été flamboyant sur ce derby. Seule satisfaction : on a retrouvé, le temps d’un match, le Maxime Gonalons de 2014. Omniprésent sur toute la largeur du terrain, précis et intelligent dans la relance et costaud dans les duels, le capitaine des Gones a enfin réalisé un match digne de son niveau cette saison. La sentinelle des Gones s’est même permis un patator à 25m qui n’est pas passé si loin du but pour une frappe de loin de Captain Max. Pourvu que ça dure.

De l’envie, Jordan Ferri en a, c’est indéniable. Mais ce soir, il n’y avait pas grand chose d’autre. Mauvais choix, dosage approximatif dans les passes, fautes évitables et accélérations vaines, Jojo a sorti toute la panoplie du Ferri que l’on aime pas voir. Peut-être aurait-il fallu laisser place à Sergi Darder pour amener un peu de technique dans un milieu qui en avait besoin. Bruno Génésio n’a pas jugé cela nécessaire et l’a remplacé par Mathieu Valbuena (77e) qui, en un quart d’heure, n’a pas eu le temps d’influer sur le jeu

Que dire de la prestation de Corentin Tolisso, si ce n’est que chaque match qui passe voit le numéro 8 de l’OL creuser plus profond dans la médiocrité. Déjà décrié pour son comportement « hautain » voire « méprisant » depuis le début de la saison, le relayeur lyonnais continue d’être aussi mauvais cette saison qu’il excellait en 2014-2015. Constamment mal placé, à la rue physiquement, Coco n’a été une nouvelle fois que l’ombre de lui-même. Épilogue de la soirée pour le gone de Tarare : une passe en retrait malheureuse qui lance parfaitement Søderlund en profondeur et offre la victoire aux Stéphanois. Cruel, mais pas forcément illogique. Avec un Darder qui prend ses marques, pas sûr que Corentin Tolisso garde longtemps sa place dans le onze à ce rythme.

 

Keep calm and pass to Ghezzal

Une nouvelle fois aligné dans un poste qui n’est pas le sien, Clément Grenier n’a pas vraiment brillé. Trop excentré et trop isolé, le meneur de jeu lyonnais n’a jamais semblé à son aise et a fait ce qu’il a pu sur l’aile gauche. Une fois replacé dans l’axe après la sortie de Ferri, l’Ardéchois a semblé plus à son aise, sans pour autant faire basculer la rencontre. L’entrée d’Aldo Kalulu (83e) a confirmé que les qualités de percussion et la vitesse de l’ailier de poche made in OL ont clairement un rôle à jouer dans le nouveau système.

Dans l’axe, Alexandre Lacazette n’a pas marqué mais a montré qu’il en avait sous la semelle. Le buteur lyonnais doit encore se réhabituer à jouer seul en pointe, notamment lorsqu’il tente de centrer en retrait pour personne, mais sa volonté de jouer en une touche et ses décrochages ont fait du bien à l’OL. Avec une telle qualité de déviation et une vision de jeu au rendez-vous, nul doute que l’OL saura être plus tranchant offensivement dans les prochaines semaines quand les automatismes du 4-3-3 seront davantage présents.

Sur le côté droit, la hype Rachid Ghezzal ne descend plus. Après 3 années en dessous de tout, Rachon semble totalement transformé depuis le début de l’année 2016. Techniquement au-dessus, l’ailier lyonnais a régalé toute la partie par ses contrôles orientés et ses crochets bien sentis (je vous jure, je me relis et même moi j’ai du mal à y croire), et a même tapé la barre en toute fin de première période sur une frappe déviée. On pourra reprocher au numéro 11 des Gones un manque de précision dans le dernier geste et un entêtement à chercher constamment la lucarne opposée. N’est pas Arjen Robben qui veut, même si l’Algérien a prouvé qu’il pouvait très bien nettoyer des lucarnes. Avec un peu plus de lucidité dans le dernier geste et dans la finition, il se pourrait bien que Rachid Ghezzal soit l’élément-clé de la deuxième partie de saison de l’OL. Qui l’eût cru ?

 

Charly M.

(Photo Philippe Lecoeur / Panoramic)

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