OL-OM (1-1) : Tolisso, l’art du re-bon

OL

LES NOTES. Une semaine après sa boulette à Saint-Étienne, Corentin Tolisso s’est rattrapé en égalisant contre l’OM à quelques minutes de la fin d’un match mal embarqué où la stérilité offensive de l’OL a été criante. Remplaçant au coup d’envoi, Coco aurait même pu se faire totalement pardonner en donnant le but de la victoire à l’Olympique Lyonnais dans les arrêts de jeu. Et clarifier un peu une hiérarchie au milieu toujours aussi changeante.

 

Dimanche 24 2016, 22e journée de Ligue 1.

Olympique Lyonnais – Olympique de Marseille 1-1

Buts : Tolisso (78e) pour l’OL ; Cabella (64e) pour l’OM.

Avertissements : Morel (52e) et Yanga-Mbiwa (87e) pour l’OL, Batshuayi (53e) et Manquillo (78e) pour l’OM.

 

OL : Lopes – Jallet, Yanga-Mbiwa, Umtiti, Morel – Darder (Tolisso, 67e), Gonalons (cap.), Grenier (Kalulu, 67e) – Ghezzal (Cornet, 85e), Lacazette, Valbuena. Entr. : Bruno Génésio.

Marseille : Mandanda – Dja Djédjé, Nkoulou, Rolando, Manquillo – Isla, Romao – Sarr (Silva, 73e), Cabella (Zambo, 85e), Nkoudou (De Ceglie, 90e) – Bathsuayi. Entr. : Michel.

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Les semaines se suivent et se ressemblent pour un OL solidement englué en milieu de classement. Comme souvent cette saison, l’histoire lyonnaise a semblé bégayer. Alors que ce premier Olympico du Stade des Lumières commençait à ressembler au derby de la semaine dernière (des lyonnais monopolisant le ballon, un gardien adverse en très grande forme, un but encaissé au moment où l’on s’y attend le moins), Corentin Tolisso, héros malheureux de la défaite à Geoffroy Guichard, a jailli de la grisaille pour éviter à l’OL un affront – celui de voir l’OM être le premier club à repartir du Stade des Lumières avec une victoire en poche.

Dans les buts lyonnais, Anthony Lopes a vécu une soirée quasiment aussi frustrante que celle de la semaine dernière – même si les Marseillais, utilisant intelligemment la vitesse de Sarr et Nkoudou, se sont bien plus souvent approchés de sa surface que les Stéphanois. Il s’est bien interposé sur une frappe à angle fermé d’Nkoudou, mais fut battu par Rolando (sauvetage de Darder), Michy (poteau) et enfin Cabella sur une belle frappe croisée.

 

Mapou, on croit rêver

A droite, Christophe Jallet a confirmé ses difficultés du moment. Fantomatique face au PSG, il a été l’entrée, le plat de résistance et le dessert du festin de Georges-Kevin Nkoudou. Peu aidé par Darder et Ghezzal il est vrai, il a multiplié les placements hasardeux et n’a presque rien apporté offensivement, malgré de nombreuses courses dont une fausse piste qui a ouvert le chemin du but à Ghezzal. À peine mieux de l’autre côté pour un Jérémy Morel qui a toujours autant de mal à exister dans les 25 derniers mètres adverses, à l’image de cette frappe sans angle en fin de première mi-temps alors que ses partenaires attendaient un centre. L’ancien Marseillais aurait surtout pu être exclu pour un tacle absolument pas maîtrisé en seconde mi-temps. Sa spécialité lors des Olympicos.

L’axe lyonnais a lui eu fort à faire face à un Michy Batshuayi peu avare d’efforts. Samuel Umtiti a été tranchant dans les duels mais a fait preuve d’un déchet inhabituel à la relance, notamment dans le jeu long. À ses côtés, Mapou Yanga-Mbiwa a livré une partie solide et sans fausse note (j’ai du mal à croire à ce que je suis en train d’écrire). Solide dans les duels (même s’il perd le sien avec Rolando avant que Darder ne sauve sur la ligne) avec en sus quelques anticipations salvatrices, et aucune relance suicidaire. Du mieux.

 

Le naufrage de Grenier

Devant cette défense, Maxime Gonalons retrouve peu à peu un niveau en ligne avec son statut. Déjà intéressant à Saint-Etienne, il a récidivé en remportant un nombre intéressant de duels et en se montrant juste dans la première relance – sa grosse toile habituelle du match exceptée. Comme d’habitude quand l’OL peine, il a tenté quelques tirs de loin. Comme d’habitude, ils ont été totalement inoffensifs. Mais la plus grosse faillite du match s’est située devant lui.

Face à un OM privé de son métronome Lassana Diarra, Darder et Grenier avaient l’opportunité de se saisir de cette rencontre et d’imprimer leur patte sur cet Olympico. Le duo tant demandé et supposé aider ce 4-3-3 lyonnais à franchir un palier et à sortir Alex Lacazette de son isolement a failli, Clément Grenier le premier. Alors qu’il avait quasi systématiquement évolué à un niveau intéressant depuis son retour de blessure, l’Ardéchois a cette fois tout raté. Incapable de peser sur le jeu alors qu’il évoluait à son meilleur poste supposé, il n’a jamais réussi la dernière passe, ni même l’avant-dernière. Il a contribué à enfermer le jeu lyonnais dans une possession statique et stéréotypée. Qui plus est, son absence complète d’entente technique avec Valbuena fut frappante. Un match à oublier. À ses côtés, Sergi Darder fut à peine meilleur. Sa plus grande contribution de la soirée fut probablement ce sauvetage de la poitrine sur sa ligne face à Rolando. Le reste de son match laissa la même impression que nombre de ses prestations précédentes : sa volonté de faire jouer ses partenaires et de contribuer à une circulation de balle intelligente saute aux yeux, mais il donne cette impression de ne pas jouer ses actions à 100%. Timide dans le dernier tiers, il est toujours à deux doigts de la passe décisive, mais il manque systématiquement ce petit quelque chose, cette passe déclenchée une demi-seconde trop tard ou pas assez appuyée, comme ce décalage pour Lacazette intercepté par Rolando. Insuffisant, tout comme ces quelques absences qui le conduisent parfois à perdre un ballon facile et à gâcher tout le travail de ses coéquipiers. Ses temps faibles semblent encore trop nombreux et trop… faibles pour en faire un titulaire.

 

Lacazette, si proche, si loin

Devant, le retour de Mathieu Valbuena à un poste supposé être le sien ne serait pas forcément un demi-échec si Steve Mandanda n’avait pas réussi une parade main opposée de classe mondiale. Sa disponibilité a augmenté au fil du match, mais entre son recentrage quasi systématique, son entente limitée avec Grenier et le manque de soutien de Morel, il n’a pas assez pesé et n’a pas aidé à fluidifier le jeu de l’OL. Au contraire. On notera tout de même sa passe décisive sur l’égalisation de Tolisso. De l’autre côté, Rachid Ghezzal est redescendu de son nuage. Après une entame de match marquée d’un déchet certain, il a ensuite mieux combiné avec Jallet mais sans faire de différences significatives. Aurait pu marquer mais a buté sur Mandanda, alors qu’il avait choisi de frapper au premier poteau et non d’enrouler vers le second. Il n’a jamais vraiment réussi à mettre en difficulté la défense marseillaise et a souvent, lui aussi, tendance à repasser sur son pied gauche. Cela fait plusieurs match que l’on peut s’interroger sur l’absence parfois totale de permutation entre les ailiers inversés de l’OL, ce qui rend le jeu offensif des hommes de Génésio encore plus prévisible.

En pointe, Alexandre Lacazette a livré un match symbolisant sa saison, alternant le bon et surtout le moins bon. Peu soutenu par ses milieux, il a vraiment donné l’impression de se débattre seul dans l’axe. Son jeu de remise a perdu en précision et ses prises de balle sont moins tranchantes. Quelques éclairs comme cette reprise acrobatique. Il aurait pu ouvrir le score sans une très belle sortie de Mandanda dans ses pieds. On reste dubitatifs sur sa compatibilité avec le 4-3-3 du moment.

 

Tolisso, vengeur sans gros lot

Du côté des remplaçants, saluons l’entrée décisive de Corentin Tolisso. Après un derby raté, il a montré une vraie volonté de secouer le milieu lyonnais et de se placer entre les lignes marseillaises. Mais c’est finalement à la réception des coups de pied arrêtés qu’il a le plus brillé : après avoir égalisé sur un coup-franc, il a aimanté le ballon et été dangereux sur chaque corner ou presque. Sa tête qui frôle avec le barre dans les arrêts de jeu aurait d’ailleurs mérité un meilleur sort. Tant pis. Une semaine après sa bourde à Geoffroy-Guichard, Coco s’est rattrapé. From zero to Lib’héros.

Étienne M. 

(Photo Philippe Lecoeur / Panoramic)

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