Bordeaux – OL (3-1) : Rachon en Ghezz’ star

Olympique Lyonnais

LES NOTES. Avant la réception de Valence en Ligue des Champions, Hubert Fournier avait choisi de faire tourner à Bordeaux. Un choix qui aura démontré par l’absurde que l’OL n’a pas de réserve. Tellement absurde que l’entrée de Ghezzal a apporté les seuls frissons.  Mais aussi quelques regrets : si Rachon en avait fait seulement la moitié la saison passée, l’OL aurait aujourd’hui huit titres de champion.

 

Samedi 26 septembre 2015, 8e journée de Ligue 1

Girondins de Bordeaux – Olympique Lyonnais 3-1

Buts : Khazri (17e), Plasil (40e), Pablo (45e+2) pour Bordeaux, Beauvue (78e) pour Lyon

Avertissement : Chantôme (27e) pour Bordeaux

Bordeaux : Carrasso – Gajic (Biyogo Poko, 31e), Pablo, Pallois, Poundje – Plasil (Jussiê, 79e), Chantôme, Khazri (Thelin, 64e), Saivet (cap.), Maurice-Belay – Rolan. Entr.: Willy Sagnol.

OL : Lopes – Jallet, Rose, Umtiti (cap.), Morel – Ferri, Tolisso (Malbranque, 69e), Mvuemba – Valbuena (Ghezzal, 54e) – Cornet (Kalulu, 80e), Beauvue. Entr. : Hubert Fournier.

 

Note-bordeaux

 

Inspiré par un horaire de match qui fleurait bon les chocs de milieu de tableau, Hubert Fournier a décidé de coucher sur le papier un XI garanti 100% neuvième place de L1. Une équipe taillée pour accrocher l’Europe sur un malentendu, histoire de ne pas la jouer la saison suivante.

À Bordeaux, les Lyonnais ont tout de même livré leur meilleur non-match depuis le début de saison. L’OL mené 3-0 à la mi-temps ? Ce n’était pas arrivé depuis un huitième de finale de LDC à Barcelone en 2009. La preuve que les joueurs de Fournier auront réussi à faire passer Bordeaux, qui sortait d’une rouste monumentale à Nice, pour une équipe de niveau européen. C’est peut-être ça, la plus belle performance du soir.

 

Ça flotte et ça coule

Anthony Lopes est peut-être un peu moins bien, un peu moins décisif depuis quelques matches. Parfois, une équipe qui manque son match peut se raccrocher à son gardien pour éviter le naufrage. Samedi, Lopes a coulé avec sa défense. Sa capacité à anticiper est l’une de ses forces, mais il s’en sert parfois plus que de raison. Comme face à Gent, il se couche un peu trop tôt sur le premier but, donnant plus d’angle à un Khazri qui n’en avait au départ pas tant que ça. Il est ensuite abandonné par sa défense sur le second et coincé dans un no man’s land aérien sur le troisième but local – une soirée à oublier.

Devant lui, superbe concours de flottement entre un Lindsay Rose dont on avait quasiment oublié l’existence et un Samuel Umtiti qui alterne avec une maestria désarmante entre le très bon et le franchement quelconque. Pris dans le dos sur le second but, la charnière lyonnaise du soir a atteint le sommet du ridicule sur cette passe plein axe de Plasil en deuxième période qui envoya Rolan au but – Lindsay Rose remportant haut la main sur cette action le trophée Karim Rekik du placement aléatoire. Un pot de pento gratuit, c’est toujours ça de gagné. Bahlouli est peut-être intéressé.

Sur les côtés, Christophe Jallet s’est montré, comme d’habitude, volontaire et disponible, mais avec cette capacité exaspérante à centrer SUR le gardien adverse lorsque trois solutions s’offrent à lui dans la surface. Le deuxième Merlu lyonnais, Jérémy Morel, a livré une partie calmement médiocre.

 

Milieu pas hostile

Mais c’est au milieu que les choses se gâtent. Lorsque l’on a demandé à Corentin Tolisso de prendre la place de Captain Max, il a semblé faire une interprétation toute personnelle de ce rôle-clef : un concentré des pires erreurs de l’habituel capitaine lyonnais, mais sur 90 minutes plutôt que sur une saison complète. Une première perte de balle à 25 mètres amène une occasion mais pas de but ? Déterminé, il décide de recommencer, cette fois à 40 mètres, amenant directement l’ouverture du score.

À ses côtés, Jordan Ferri s’est mis au niveau de Coco avec des transmissions parfois suspectes, mais aussi deux interventions ridicules sur le second but bordelais : un dégagement mal maitrisé sur le premier corner, un ballon raté et presque esquivé sur le deuxième. Le troisième milieu (et troisième Merlu du XI) a peut-être été le moins mauvais : Arnold Mvuemba a fait ce qu’il savait faire, à savoir multiplier les passes latérales et courtes. Quand il a fallu jouer un peu plus loin, un peu plus vers l’avant, cela s’est gâté. Enfin, pour son deuxième Valbuenico en une petite semaine, Mathieu Valbuena a roulé, frappé quelques bons coups de pieds arrêtés, mais s’est aussi et surtout embourbé dans la médiocrité lyonnaise de ce samedi soir.

 

#GhezzalParaLaRemuntada (ou presque)

Devant lui, là ou Lacazette et Fékir ont tant de fois porté leur équipe à bout de bras, le duo Cornet-Beauvue s’est appliqué à tout rater ou presque. Claudio Beauvue a affiché des lacunes techniques qui laissent à penser que le Canal Football Club a dû truquer les images de sa saison dernière. Mauvais choix, contrôles aléatoires et passes parpaings – tout le registre y est passé. Mais être si mauvais et marquer un but, ce n’est pas donné à tout le monde. Il est aussi le meilleur buteur lyonnais non blessé de la saison. Réfléchissez-y. À ses côtés, Maxwel Cornet fut tout aussi quelconque, le but en moins.

La seule chose à retenir de ce match, c’est probablement qu’Hubert Fournier regarde Twitter pendant les matches. Inspiré par le hashtag #Ghezzalparalaremuntada, il s’est décidé à lancer Rachid Ghezzal, auteur d’une entrée impactante : il a réussi des passes (!), frappé correctement au but (!!) et distillé un corner de qualité (!!!) sur le but de Beauvue. Il ne manquerait plus que Fournier s’en souvienne mardi soir et ce Bordeaux-OL aura été désastreux à tous points de vue.

 

Étienne M.


(Photo Frédéric Chambert –  Panoramic)

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