Memphis Depay, la science des trêves

Memphis

AU PAYS DES BATAVES. Auteur de seulement deux buts avec l’OL en 2019, Memphis Depay en a mis autant jeudi contre la Biélorussie, avec deux passes décisives en bonus. Ses Pays-Bas, de nouveau ambitieux après avoir raté les deux dernières grandes compétitions internationales, affrontent ce dimanche l’Allemagne (à 20h45, en direct sur TMC) dans l’un des chocs des éliminatoires pour l’Euro 2020.

A priori, il y avait assez peu de raisons pour qu’on se souvienne d’un Portugal – Pays-Bas amical disputé au stade de Genève et qu’on n’a, on l’avoue, même pas vu. Mais cette deuxième rencontre de la trêve internationale de mars 2018 avait pourtant sans doute changé la fin de saison de l’OL. Car la prestation de Memphis contre les champions d’Europe en titre ce soir-là avait, en partie, convaincu Bruno Genesio de le recentrer aussi avec l’OL.

Une décision qui avait ramené le Batave en pleine lumière et le club lyonnais en Ligue des Champions : les 9 buts et 6 passes décisives de Memphis sur les 8 matchs suivants, dont un triplé lors de la dernière journée contre Nice, avaient en effet largement contribué au petit point d’avance de l’OL sur l’OM (bon, son but à la dernière minute au Vélodrome juste avant la trêve internationale avait aussi eu son importance).

Et si une partie du public lyonnais l’a depuis pris en grippe après une trop longue disette en club (aucun but avec l’OL du 10 novembre 2018 au 27 février 2019), Memphis n’a jamais cessé de briller avec les Pays-Bas puisqu’il a marqué lors des chacunes des trêves internationales de la saison (un doublé contre le Pérou en amical en septembre, un but contre l’Allemagne en Ligue des Nations en octobre, un autre contre la France dans la même compétition en novembre).

Une différence qui n’a pas échappé à son sélectionneur Ronald Koeman, qui a abordé le sujet en conférence de presse avant le match contre Biélorussie. « Je dois me concentrer sur ce qu’il fait en équipe des Pays-Bas et dans ce contexte, je ne peux pas me montrer mécontent. Peut-être qu’il se sent un peu mieux en équipe nationale qu’en club. Espérons que cela continue comme cela. »

Et une différence qui tient peut-être aussi à des critères tactiques plutôt que psychologiques, une thèse plutôt convaincante quand on déroule le fil de la dernière année de l’ancien numéro 7 de Mancester United. « Chez nous, il joue toujours comme attaquant central. À Lyon, il joue régulièrement sur un côté avec beaucoup de liberté. Peut-être est-ce là une autre grande différence ? Il se sent heureux dans sa position chez les Oranje, peut-être un peu plus heureux que dans un rôle sur le côté. »

Un nouveau recentrage de Memphis est pourtant compliqué à imaginer à l’OL en ce moment. Moussa Dembélé s’est fait sa place en pointe, Nabil Fekir est inamovible en soutien de l’attaquant dans le 4-2-3-1 actuel et Genesio n’a jamais semblé être un grand fan du 4-4-2 losange. Mais ça, c’était après tout déjà le cas il y a un an avant la trêve internationale de mars.

Hugo Hélin

Un immense merci à Jeff M. pour la traduction depuis le néerlandais

(Capture d’écran l’Équipe)

Commenter

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>