Mariano Diaz, Erasmus validé

Mariano

MERCATO. Retour à la maison pour Mariano Diaz. Après une saison passée à l’OL, l’attaquant hispano-dominicain de 25 ans devrait en effet retrouver le Real Madrid. Une année Erasmus comme les autres, finalement.

On commence par ce qui fâche. L’argent d’abord. Comme ceux de tous les étudiants en Erasmus, les parents de Mariano ont dû mettre la main à la poche. Même si sa (formidable) académie d’accueil en France leur a octroyé une bourse d’environ 8 millions d’euros, ceux-ci devraient au final tout de même lâcher des frais d’inscription d’une grosse vingtaine de millions d’euros. Le prix à payer pour permettre à fiston de passer des soirées de folie avec des Bretons, des Alsaciens et même des Chypriotes. Le genre de soirées où l’on tire la langue après chaque shooter.

Justement, c’est l’un des autres soucis des années Erasmus. Ont-elles vraiment servi à quelque chose d’autre qu’à s’éclater ? Le doute est toujours permis, même si l’on prétend le contraire en mettant en avant de façon excessive ses progrès. Pour Mariano, ce sera l’UE Jeu Collectif. Au contact d’élèves plus doués, celui-ci a en effet beaucoup progressé. Mais il est bon de se souvenir d’où il partait. Mariano n’est toujours pas Alexandre Lacazette et ressemble plutôt à cet élève félicité pour être passé d’un 3 de moyenne au premier semestre à un 7 à l’examen final.

Mais la grande réussite de ces échanges européens, c’est surtout de prouver qu’on est prêts à se débrouiller loin du cocon familial. Mariano a donc fait le grand saut. Ses diplômes dans l’université locale du Castilla, jusque-là simplement assortis de quelques rapides stages dans la grande entreprise familiale, ont été mis à l’épreuve de la vraie vie. Et ses nouveaux professeurs n’ont guère eu à se plaindre de lui. Déficient dans certaines matières (on en a déjà parlé), Mariano a su valider son année grâce à un 18 dans la seule matière qui compte vraiment pour lui, Buts Même Du Tibia Ou D’Une Frappe De 35 Mètres Contrée.

Et comme tout le monde apprend mutuellement en Erasmus, sa famille d’accueil retirera peut-être quelque chose du passage de Mariano. Ses « petits frères » d’une année garderont sans doute le souvenir de son enthousiasme débordant, même dans les cours les moins intéressants (eurgh, le secrétariat m’a encore mis Tennis-Ballon les mardis, mercredis et jeudis matins !). Mariano changera peut-être même certains paradigmes de l’Académie, dont les diplômés ont tendance à être des attaquants avant tout jugés à leur apport dans le jeu. Cela n’a pas empêché Lacazette de marquer plus de 20 buts en championnat trois fois d’affilée, mais l’étudiant espagnol a prouvé qu’il était possible de réussir son année sans cela. Certains des 60.000 professeurs pourraient donc être amenés à modifier leur critères de notation.

Hugo Hélin

(Photo Damien LG)

Commenter

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>