OL – Dijon (1-3) : Genesio enfonce le crew

OLDFCO

LES NOTES. Dans un stade que les places à 1€ n’avaient même pas suffi à remplir convenablement (il faut dire que le spectacle ne valait sans doute pas autant), l’Olympique Lyonnais a subi une défaite encore plus humiliante que celle contre Rennes. Dijon, venu s’imposer au Parc OL après avoir été mené au bout de… 40 secondes de jeu, n’avait en effet remporté que deux matchs de Ligue 1 depuis septembre. Les Bourguignons auront terminé la rencontre sous les olés d’un stade qui a plus sifflé ses joueurs que son entraîneur.

OL : Lopes 3 – Dubois 2, Marcelo 1, Denayer 2, Rafael 1 – Tousart 1, Aouar 2 – Cornet 3, Fekir 1, Terrier 3 – Dembélé 2.

Genesio répète souvent qu’il est difficile d’être Lyonnais à Lyon. Il est visiblement encore plus difficile d’y être Néerlandais. Entré à l’heure de jeu, Memphis a ainsi été accueilli par des sifflets comme le Parc OL n’en avaient que rarement entendus, même au cours des soixantes minutes précédentes. Pas immérité quand on se souvient de sa série de disette et de ses prestations indignes d’un joueur de son standing, un peu sévère quand on se rappelle des deux derniers matchs lyonnais commencés avec Memphis sur le banc.

Car en l’absence du rappeur de Moordrecht, le jeu collectif de l’OL avait toujours été aussi indigent contre Rennes par deux fois. Cela a de nouveau été le cas contre Dijon, où les Lyonnais ont abusé de centres (le plus souvent mal ajustés par ailleurs) pour masquer l’absence d’idées de jeu. Cela aurait pu passer, par la grâce de joueurs qui restent capables de mettre en danger des Lautoa, Yambéré ou Haddadi même sans cela.

Mais la pièce est cette fois tombé du mauvais côté, dans un après-midi où vraiment rien n’a tourné dans le bon sens une fois passée la première minute. Le VAR a interprété en défaveur des Lyonnais les faits de jeu interprétables, Runnarson a réalisé plus d’arrêts que depuis le début de la saison, l’OL a encaissé deux buts après avoir touché le ballon en dernier, et Denayer s’est blessé alors que Marcelo n’a jamais de pépin physique.

Un match pourri qui était le match pourri de trop. Parce que les individualités ne l’ont pas sauvé. Mais surtout parce qu’il arrive quatre jours après une élimination en Coupe de France synonyme de nouvelle saison blanche, la septième d’affilée pour le club lyonnais. Celle de trop pour Genesio, qui ne devrait pas survivre à l’été alors que le stylo était sur la prolongation de contrat lundi dernier.

Celui dont le seul défaut (selon les consultants et lui-même) est d’être Lyonnais aura tout de même alors passé trois ans et demi à la tête de l’OL, sans que ses compétences ne transparaissent dans le jeu de son équipe ni que le bilan statistique ne valide une surperformance telle qu’elle lui vaudrait le label « Pragmatisme ». Mais sa plus grande performance est peut-être ailleurs que dans la durée de son règne.

Genesio a en effet toujours pu compter sur le soutien de ses joueurs, qui se sont peut-être demandé pourquoi ce samedi. Pris pour cible par le public de manière plus véhémente que leur entraîneur (qui a tout de même eu le droit à des banderoles et chants réclamant sa démission), les Lyonnais ont été bien mal payés de leur respect de l’Institution.

Leur défense d’un coach incapable de faire transparaître sur le terrain un plan clair ou des principes de jeu définis a abouti à la bouillie contre Dijon, où les onze joueurs qui semblaient les plus perdus sur le terrain n’étaient pas ceux de la lanterne rouge. En défendant un coach qui n’a eu de cesse de se trouver des excuses, y compris en se dédouanant sur eux, les joueurs de l’OL ont planté eux-mêmes les graines de la bronca qu’ils se sont prise en pleine tronche. Pour une fois, ce sont eux qui ont fait le mauvais choix tactique.

Hugo Hélin

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