Pourquoi le CSKA Moscou va éliminer l’OL

CSKA

LIGUE EUROPA. Ce titre avait porté chance à l’OL avant la confrontation contre Villarreal, donc on le ressort pour le CSKA Moscou. Avant le déplacement lyonnais en Russie, on a demandé à notre meilleur spécialiste du football soviétique (bien qu’il soit suisse, notre spécialiste) de nous dresser le portrait de l’adversaire de l’Olympique Lyonnais en huitièmes de finale de Ligue Europa. En toute subjectivité, bien sûr.

 

L’arrogance française va se faire punir

Comme à chaque fois qu’une équipe française affronte une formation ne venant pas d’Espagne, d’Italie ou d’Angleterre, l’OL va prendre le CSKA Moscou de haut. Cette démonstration éternelle et immuable d’arrogance a d’ailleurs déjà commencé dès la fin du tirage au sort. En gros, les mêmes arguments ridicules et bourrés de clichés sont ressassés sur les sites d’information et dans les médias par des journalistes fainéants.

Victime d’inculture, la presse française évoque le froid, les hooligans, le long déplacement, les ours et éventuellement un ou deux joueurs dont on a vaguement entendu parler il y a quelques années et dont on copie-colle le nom vite fait. Et généralement, quand on est trop arrogant alors qu’on n’a aucune raison de l’être, on se prend une grosse claque dans la gueule. Aller-retour, la claque.

« L’OL se fera attaquer par un ours à Moscou »

 

Le CSKA aime se replier et frapper en contre

L’OL aime les matches ouverts et complètement fous, où il n’a pas forcément le ballon et peut exploiter les espaces. Tout ce que cette confrontation face au CSKA ne sera pas, en fait. Au tour précédent face à l’Etoile Rouge, les Moscovites sont allés chercher le nul 0-0 à Belgrade avant de frapper une seule fois au retour. 1-0 sur les deux matches, merci et au revoir. Le CSKA va jouer très bas, en 3-5-2, avec deux pistons (Mario Fernandes à droite, Georgi Schennikov à gauche) qui sont surtout des latéraux. La défense centrale est lente, mais ne laisse aucun espace dans la profondeur.

En plus, le meilleur axial, Viktor Vasin, est blessé pour une longue durée. Lorsqu’il est là, les Russes s’autorisent à jouer plus haut. Sans lui, ils vont verrouiller et encore plus frapper en contre. Devant, les très vifs Vitinho et Ahmed Musa vont mortellement blesser Marcelo et compagnie. Bref, l’OL, qui déteste jouer contre une équipe regroupée très bas, sera servi. On a vu ce que ça donne en général.

 

Le joueur le plus doué n’est pas un Lyonnais

Nabil Fekir ? Ouais, pas mal. Une bonne technique, des coups de patte intéressants et un certain leadership. Mais soyons clairs: le CSKA n’en voudrait pas. Parce que les Army Men possèdent un des plus sûrs talents du football mondial au poste de numéro 10, le phénoménal Aleksandr Golovin. Ce jeune homme (il aura 22 ans au mois de mai) a de l’or dans les pattes et bouffe trois Fekir par jour. Cette saison, il est prêt à marcher sur l’Europe. Et donc sur Tanguy Ndombele et Lucas Tousart pour commencer.

 

La Russie veut rattraper la France

Être 5e ou 6e à l’indice UEFA n’a pas une grande importance, c’est vrai. Les quatre premières places sont verrouillés et le Portugal, 7e, est loin derrière la Russie. La France, 5e, voit cependant arriver la menace russe derrière elle. Les belles campagnes du Zénit et du Lokomotiv en phase de groupes de la Ligue Europa ont rapporté des points et, sur la seule saison 2017-2018, la Russie est devant la France. Elle compte bien la dépasser et, pour cela, il faut absolument que le CSKA sorte l’OL. La cause est donc nationale. Et on sait ce que cela veut dire en Russie.

 

Pontus Wernbloom peut jouer partout

Le Suédois a déjà un nom absolument génial, mais surtout, il est probablement le joueur le plus polyvalent du football européen. Une preuve? À une semaine d’intervalle en Ligue Europa, Pontus Wernbloom a joué défenseur central gauche (l’aller à Belgrade) et avant-centre (le retour à Moscou), alors qu’il est milieu de terrain de formation. L’OL a-t-il un joueur aussi polyvalent que le Scandinave aux chaussettes baissées ? Bien sûr que non. Les Lyonnais sont tristement monopostes. Ah, pardon, Jérémy Morel peut (mal) jouer latéral gauche et (moyennement) défenseur central. Génial.

Le CSKA a un entraîneur d’avenir

Viktor Goncharenko avait 31 ans lorsqu’il a amené le BATE Borisov en phase de groupes de la Champions League en 2008. Budget du club: 4 millions d’euros. Il est encore aujourd’hui le plus jeune entraîneur de l’histoire du football à avoir coaché à ce niveau. En 2012, toujours à la tête du club biélorusse, il tape le Bayern 3-1. Entraîneur moderne et dynamique, Goncharenko (40 ans) appartient à cette nouvelle génération qui s’impose partout en Europe (Mauricio Pochettino, Diego Simeone, Julian Nageslmann). L’OL a lui Bruno Genesio.

Tim Guillemin

(Photo CSKA)

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