PSG – OL (2-0) : Tanguy Ndombélé, déjà comme à la maison

Ndombélé

LES NOTES. L’OL a quitté le Parc des Princes avec quelques regrets, ce à quoi on ne s’attendait pas forcément. Mais l’Olympique Lyonnais revient surtout de la capitale avec la certitude d’avoir fait une bonne pioche en recrutant Tanguy Ndombélé à Amiens le dernier jour du mercato.

 

6e journée de Ligue 1, dimanche 17 septembre 2017

Paris Saint-Germain – OL 2-0

Buts : Marcelo (75e csc) et Morel (86e csc) pour le PSG

Avertissements : Motta (45e), Neymar (76e) et Thiago Silva (81e) pour le PSG, Fekir (56e) et Mendy (79e) pour l’OL

PSG : Areola – Alves, T. Silva, Kimpembé, Kurzawa (Berchiche, 72e) – Motta, Rabiot – Mbappé, Draxler (Lo Celso, 72e), Neymar – Cavani. Entr. : Unai Emery.

OL : Lopes – Tete, Marcelo, Morel, Mendy – Tousart, Ndombélé (Martins Pereira, 72e) – Traoré, Fekir, Memphis (Aouar, 87e) – Mariano (Cornet, 63e). Entr. : Bruno Genesio.

Lopes 8 – Tete 6, Marcelo 6, Morel 6, Mendy 5 – Tousart 5, Ndombélé 7 – Traoré 5, Fekir 6, Memphis 3 – Mariano 3

 

Comme prévu, l’OL a quitté le Parc des Princes en ayant perdu son statut d’équipe invaincue, laissant aux Parisiens et Bordelais l’honneur d’être les derniers clubs de Ligue 1 sans défaite. Cette défaite pourtant attendue assombrit aussi un peu le tableau d’un début de saison jusque-là honnête comptablement : l’OL n’a gagné qu’un seul de ses cinq derniers matches, toutes compétitions confondues.

Ce qui était moins prévu, c’est que les hommes de Bruno Genesio donnent autant de fil à retordre à un PSG qui semblait marcher sur l’eau depuis les débuts de Neymar. Après avoir frôlé l’ouverture du score, ils ont fini par craquer en fin de match et inscrit deux buts contre leur camp – une première en Ligue 1 pour une même équipe depuis un doublé involontaire d’Aïssa Mandi contre… le PSG en avril 2014.

C’est finalement contre ce PSG (et dans le futur face à Monaco) que le « nouveau style » lyonnais s’exprime le mieux : un bloc bas, des sorties de balle rapides et des projections vers l’avant. Pas besoin de s’embarrasser avec des attaques placées quand on ne tient le ballon que 30% du temps. Avec un 4-2-3-1 habituel dans lequel l’entraineur lyonnais avait choisi de prioriser la fraîcheur au niveau de ses latéraux (Tete et Mendy, remplaçants jeudi, débutaient) et deux lignes de 4 très claires en phase défensive, le plan de l’OL était limpide. Il a fonctionné par moments, mais l’on ne manquera pas de souligner que les quelques occasions lyonnaises sont venues ou d’exploits individuels ou de phases arrêtées. Les déstabilisations du bloc parisien se sont faites individuellement, et non collectivement. Car si la manière est rageante, la défaite reste au final assez logique. Les plus grosses occasions lyonnaises sont arrivées coup sur coup au cœur de la seconde mi-temps (un sauvetage de Thiago Silva sur la ligne, suivi de la frappe sur la barre de Ndombélé puis d’une tête de Marcelo sur coup franc), alors que la possession lyonnaise depuis la reprise était tombée à 17%…

 

Lopes ne pouvait pas faire plus

Anthony Lopes a livré son meilleur match depuis le début de la saison. Sollicité par un corner direct de Neymar dès la 15e minute, il est ensuite très vite sorti à 25 mètres de son but pour couper une passe en profondeur pour Mbappe (25e) parti dans le dos de la défense. Aidé par Neymar qui a conclu son raid juste avant la mi-temps d’une frappe trop axiale qu’il a pu boxer, il ne doit en revanche qu’à lui-même sa parade sur un coup franc du même Neymar coté ouvert qui allait retomber dans son petit filet. Il sort même un penalty de Cavani en détournant le ballon d’une main gauche ferme sur sa barre, puis a remporté son face-à-face avec Mbappé… avant que le ballon ne rebondisse sur Morel et ne finisse au fond. Rageant.

 

Morel-Marcelo, ça (se) tient

L’OL avait semble-t-il décidé de bloquer l’axe et de donner libre cours aux centres parisiens. Marcelo s’est régalé dans le domaine aérien. Solide dans les duels, le bloc bas a permis de ne pas mettre en lumière sa lenteur dans les courses. Un CSC malheureux vient ternir un match solide. Aurait dû mieux faire sur cette tête à bout portant de la 69e sur un (superbe) coup franc de Fekir, qui ne trouva que les gants d’Areola. Jérémy Morel, son compère en charnière, lui aussi auteur d’un CSC malheureux, aura livré un match plein. Souvent bien placé et appliqué à la relance malgré quelques pertes de balle, il a évolué en couverture, sobrement et efficacement, à la manière d’un Pat Muller.

Tete, si proche, si loin

Le match énorme de Kenny Tete face à Neymar est terni par cette action somptueuse de Lo Celso qui amène le premier but. Avant ce moment qui risque de générer un certain nombre de Gifs, le Néerlandais avait été impérial sur son coté. Souvent bien placé et concentré, difficile à passer en 1 contre 1 et disponible pour aider Traoré, il aura été le premier défenseur de Ligue 1 à réussir à museler Neymar. Une option plus qu’intéressante pour ces matches où l’OL doit d’abord s’appliquer a bien défendre. On a donc hâte de le voir faire de Goodison Park son jardin.

De l’autre côté, Ferland Mendy a livré une prestation honorable pour son deuxième match avec l’OL. Pas aidé par le repli défensif intérimaire de Memphis (nous y reviendrons), il s’est parfois trop appliqué à relancer court, occasionnant quelques pertes de balles très chaudes. Il a néanmoins bien tenu son coté et s’est montré disponible pour aider son équipe à ressortir le ballon. Il a beaucoup proposé en phase offensive mais fut rarement servi par un Memphis trop soliste. Sanctionné d’un penalty que n’aurait pas renié Mario Yepes. À revoir.

Ndombélé était partout

Pour sa première en Ligue 1 avec l’OL, Tanguy Ndombélé a époustouflé tout le monde. Sa première prise de balle et sa façon d’orienter son corps dans le sens du jeu sont rares pour un joueur de son âge, et ont donné à l’OL une verticalité et une capacité à sortir le ballon par l’axe rarement vus cette saison. Sa volonté de chercher rapidement le jeu vers l’avant sans pour autant en faire un dogme est rafraîchissante. Beaucoup de bons choix et une présence défensive constante. Il aurait même pu ouvrir le score sur un missile intercontinental qui a fini sur la barre. Sorti sur crampes et remplacé par Christopher Martins Pereira.

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À ses cotés, Lucas Tousart a écopé et mis de l’impact. Avec un joueur du profil de Ndombélé associé à lui, son rôle semble plus clair. Parfois maladroit dans les transmissions, mais toujours là pour aider à fermer l’axe. Un match de l’ombre mais néanmoins précieux.

 

Les ailes de l’enfer

Pour jouer ce jeu de projection rapide, l’OL a aussi besoin de ses ailiers. Mais Memphis Depay est passé a coté de son match, comme l’an dernier au Parc. Une belle action a la 7e minute qui s’est terminée avec une frappe bloquée par Areola, et puis c’est tout. Trop peu de combinaisons avec son latéral, des choix douteux, et une implication défensive trop faible. Dani Alves a eu tout le loisir d’ajuster ses nombreux centres, Depay restant tranquillement à 3 ou 4 mètres. Illustration parfaite de cette passivité défensive : il ne suit pas Alves sur une course dans son dos à la 35e qui se termina par un centre en retrait extrêmement dangereux. Le début de saison du Néerlandais est officiellement plus qu’inquiétant, malgré des statistiques flatteuses (1 but, 3 passes décisives). Il reste un frein à l’expression collective déjà limitée de son équipe. Remplacé trop tard par Houssem Aouar, auteur de quelques prises de balle délicieuses.

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De l’autre coté, Bertrand Traoré a été plus présent, mais a manqué de justesse dans le dernier ou l’avant-dernier geste. Plus concerné que Memphis dans les tâches défensives, il s’est montré disponible lorsque l’OL remontait le ballon – mais n’a jamais poussé Kurzawa dans ses derniers retranchements. Une frappe sans conviction en fin de match dans une position pourtant idéale. Une prestation en-deçà de ses premiers matches lyonnais.

Fekir oui, Mariano non

Nabil Fekir a livré un match d’une intensité tout bonnement impensable l’an dernier. Dans un rôle difficile en soutien d’un Mariano inexistant, il a été indispensable dans les sorties de balle et a multiplié les courses sur tout le front de l’attaque. Un travail défensif remarquable, allant jusqu’au carton jaune pour une faute sur un retour défensif. S’est créé une occasion tout seul en chipant le ballon à Kurzawa à la 50e. Le capitaine a fait de son mieux pour que le bateau OL ne coule pas.

Devant lui, Mariano Diaz a purement et simplemen raté son match. Au vu de la physionomie du match et du plan de jeu lyonnais, il aurait dû jouer un rôle de point d’ancrage pour aider le bloc à remonter. Imprécis, pas assez disponible, il a perdu de nombreux ballons et gâché une superbe opportunité de contre à la 41e en ratant totalement sa passe. Remplacé par Maxwel Cornet, qui n’a pas fait mieux, y compris sur ce contre à la 60e minute ou il ne sert Fekir que trop tard.

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Étienne M.

(Photo C. Gavelle / PSG)

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