L’OL entre Petit Poucet et Calimero

Mbappé

HUMEUR. La communication de l’OL depuis la défaite contre le PSG au Parc des Princes fait hurler les supporters lyonnais. Entre auto-satisfaction béate et plaintes contre l’arbitrage, l’Olympique Lyonnais a du mal à passer à autre chose.

On s’est demandé s’il n’y aurait pas un défilé en bus à impériales organisé à Bellecour. La première phase de la communication post-défaite au PSG (car oui, l’OL a bien perdu au Parc des Princes malgré ce presque-penalty de début de match et cette « barre transversale qui tremble encore », expression désormais proverbiale qui remplacera peut-être à terme le « il y avait penalty sur Nilmar ») a fait passer l’OL pour un club de CFA heureux de son 32e de finale face à une Ligue 1, puisqu’il a résisté 75 minutes et eu quelques contre-attaques.

On a ainsi eu droit à des « Si on est capables de reproduire ce genre de prestation, on peut penser qu’il y a de belles choses à venir pour nous » (spoiler : ce sera compliqué de reproduire ce genre de performances, puisque Dijon ou Angers ne camperont pas dans les 25 derniers mètres en ayant 65% de possession de balle), à des gifs de Kenny Tete qui intercepte un ballon devant Neymar (le rêve pour ce jeune néerlandais en Erasmus à Lyon qui met en échec un joueur de football professionnel), à la glorification de la jeunesse du club (« Les rentrés (sic) de Christopher Martins Pereira à la 71e (20 ans) et Houssem Aouar à la 87e (19 ans) […] ont rappelé que l’âge et le talent ne sont pas toujours liés », rappelons que les deux cumulent moins de 90 minutes de jeu depuis le début de la saison) et même à la fierté d’avoir aidé Canal+ à avoir sa plus grande audience depuis un an et demi. Youpi.

Des contre-feux déjà un peu pathétiques pour un club au budget top 3. La défaite contre le PSG était attendue. Elle a eu lieu et n’a pas été aussi horrible que prévu. L’OL a livré un bon match, a nourri quelques regrets inattendus mais a encore des progrès à faire dans les situations de contres, affreusement mal gérées. C’est déjà pas mal, et l’on savait de toute façon avant la rencontre que le club ne boxait pas dans la même catégorie que le PSG et que le match au Parc des Princes était un bonus. Mais l’OL a continué sa communication, cette fois en tombant dans l’un de ses pires travers : les récriminations constantes contre l’arbitrage.

L’OL a donc préparé de beaux montages vidéo, pour mettre en parallèle deux fautes qui se ressemblent vaguement lors de deux matchs à un an d’écart ou pour se plaindre de l’absence de penalty sur Tanguy Ndombele avec un lourd sous-entendu : « La réussite sourit aux puissants… » Même si la faute était bien réelle, comme la frustration qu’elle a pu engendrer, il est amusant de constater que personne au sein du club n’a pensé que cette sentence définitive pouvait facilement être renversée. Lors de l’immense majorité de ses matchs de Ligue 1, c’est en effet l’OL qui est « le puissant ». On attend donc avec impatience la future décision litigieuse en faveur de l’OL contre un club de deuxième partie de tableau, en se doutant que cette phrase sera bien évidemment réutilisée par les supporters adverses…

Il serait donc maintenant temps de passer à autre chose. Le championnat ne se joue pas sur les réseaux sociaux et l’OL ne mérite de toute façon là non plus pas ses trois points. Pour info, il y a un match contre Dijon samedi prochain. Et si on se remettait à être détestés pour de bonnes raisons ? Parce qu’on gagne en produisant du jeu, par exemple.

Hugo Hélin

(Photo C. Gavelle / PSG)

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