OL féminin : pourquoi « ça commence à bien faire »

Olympique Lyonnais

MALÉDICTION. Pour la troisième saison de rang, les Lyonnaises ont été crucifiées mercredi au terme d’un scénario pour le moins contraire sur la grande scène européenne. Une trajectoire de poissardes qui interpelle, d’autant plus si elle est mise en parallèle avec les désillusions connues sous l’ère Bini par les internationales françaises de l’OL.

 

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Alushi, témoin du déclin lyonnais

Wolfsburg, Potsdam, Paris : chacune de ces trois immenses déceptions contient de troublants points communs

Le 26 mai 2011, Fatmire Alushi avait subi de plein fouet l’avènement européen de l’OL, vainqueur (2-0) de son équipe de Potsdam à Craven Cottage. La star de la sélection allemande, désormais au PSG, a pu se venger mercredi en crucifiant dès les 8es de finale de la Ligue des champions les Lyonnaises, totalement contre le cours du jeu (1-1 ; 0-1). Entre-temps, les partenaires de Wendie Renard ont su conquérir un autre titre européen (2012) avant de s’incliner en finale face à Wolfsburg (0-1) puis déjà en 8es l’an passé contre Potsdam (1-0 ; 1-2).

Chacune de ces trois immenses déceptions contient de troublants points communs : une intense mais stérile domination (18 tirs à 2 par exemple mercredi), un arbitrage défavorable, et un but cruel concédé dans les vingt dernières minutes. À savoir suite à des mains aussi dispensables que discutables sifflées dans la surface (Laura Georges contre Wolsfburg, sa remplaçante Saki Kumagai face à Potsdam) puis à un coup de pied arrêté mercredi avec Georges peut-être hors-jeu et « une faute sur Amandine Henry » selon Jean-Michel Aulas. « Quand on n’arrive pas à mettre le but qu’il faut, on n’est pas à l’abri de connaître pareille déception, a soupiré Wendie Renard après l’élimination face au rival parisien. C’est très difficile à accepter et nous n’avons que nos yeux pour pleurer. On va se poser les bonnes questions car ça commence à bien faire… »

 

Des allures du Barça de 2010 et 2012

La perspective d’un 9e titre de champion de France consécutif leur suffira-t-elle à se relever ?

Au vu de sa mainmise constante sur le jeu grâce à la finesse technique de l’intégralité de son équipe, là où le PSG n’a pu s’appuyer dans ce registre que sur Cruz, Alushi, Asllani et Seger, l’OL de Patrice Lair et désormais de Gérard Prêcheur a des allures de Barça 2010 et 2012. Car les Catalans avaient quitté ces années-là la Ligue des champions en demies malgré une domination outrageuse contre l’Inter Milan et Chelsea, à chaque fois vainqueur de l’épreuve dans la foulée. « L’équipe la plus défensive et frileuse s’est qualifiée avec beaucoup de chance, a immédiatement souligné Jean-Michel Aulas. Ce n’est pas une bonne chose pour le football. On a vu l’avance considérable de l’OL sur le plan du jeu. »

 

Le refus du passage de témoin

Son nouvel entraîneur Gérard Prêcheur a de son côté qualifié le résultat de « hold-up »« On a passé 80 minutes dans leur camp. C’est terrible car les filles ont été exceptionnelles », a poursuivi le successeur de Patrice Lair, très marqué par ce dénouement. Ses joueuses n’ont clairement plus l’implacable réalisme qui leur avait permis de s’installer sur le toit de l’Europe en 2011 et en 2012, alors que leurs tentatives de révolte sont à chaque fois désordonnées. Lotta Schelin cale systématiquement dans les très grands matchs et les nombreuses internationales tricolores de l’effectif (Bouhaddi, Renard, Bussaglia, Abily, Necib, Thomis, Le Sommer puis Henry en 2013) ont enchaîné deux étés à fiascos depuis 2012. La perspective d’un 9e titre de champion de France consécutif, qui symboliserait leur refus de ce fameux passage de témoin au PSG, leur suffira-t-elle à se relever ?

Jérémy Laugier


(Photo Damien LG)

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