Les notes après OL – PSG : les ailes méritaient mieux

Olympique Lyonnais

NOTES. Parfois ballotées samedi lors du 8e de finale aller (1-1), les Lyonnaises ont sereinement maîtrisé leur match retour face au PSG mercredi. Porté par ses excellentes latérales Lara Dickenmann et Amel Majri, l’OL a cru repousser une énième fois la montée en puissance du club parisien. Sauf qu’après Wolfsburg en mai 2013 et Potsdam il y a un an, les partenaires d’une Lotta Schelin encore décevante dans un grand rendez-vous tiennent un nouveau traumatisme européen suite au cruel but d’Alushi (79e). Quand ça ne veut plus…

 

 

Le match : OL – PSG (0-1), hold up à Gerland

 

Dickenmann était partout

Sarah Bouhaddi (4). La définition exacte du match frustrant pour l’internationale française. Aucune intervention à effectuer avant la 79e minute marquée par le coup de poignard de Fatmire Alushi, où elle n’a (comme souvent) pas osé défier Laura Georges dans les airs, avant de voir dans un second temps l’Allemande lui glisser le ballon entre les jambes. Encore guère rassurante dans son jeu au pied et par ses hésitations à sortir de ses buts.

Lara Dickenmann (8). Plus à l’aise à droite mercredi qu’à gauche lors du match aller, la « latérale » helvétique s’est démenée comme personne jusqu’au but parisien. Elle a notamment égayé la première période avec le centre conduisant à l’énorme occasion de Le Sommer (9e) puis en enrhumant Jessica Houara avant de voir sa frappe déviée par Josephine Henning (44e). Dans tous les bons coups, elle s’est ensuite illustrée par une frappe de peu au-dessus suite à un mauvais renvoi de Laura Georges (66e). L’hyperactive Lara Dickenmann a ainsi poussé la star allemande Alushi à se consacrer aux tâches défensives. Et quel retour décisif en prime pour enrayer la seule véritable contre-attaque du PSG entre Cruz et Delie (77e). Unique bémol concernant la meilleure joueuse de ce 8e de finale retour : un sérieux – mais pour le moins compréhensible – coup de mou physique en fin de partie. Là où Lyon, en panique comme face à Potsdam un an plus tôt, a cruellement manqué de ses différences pour espérer arracher la prolongation.

Saki Kumagai (4). Difficile de se rendre compte de son aisance technique sur ce match. Face à des Parisiennes totalement inoffensives, à l’image de leur pointe américaine Lindsey Horan, on aurait aimé voir la Japonaise apporter le surnombre, quand bien même l’OL était virtuellement qualifiée pendant 78 minutes. Au lieu de cela, Saki Kumagai, qui n’a pour le moment connu avec Lyon que deux éliminations prématurées sur la scène européenne, s’est contentée de (trop) nombreuses transmissions latérales avec Wendie Renard, ou même de surprenantes passes en retrait pour Sarah Bouhaddi.

Wendie Renard (5). Elle a déjà tellement apporté à l’OL depuis son but historique lors du premier sacre européen face à Potsdam (2-0) en 2010 qu’on attendait plus d’elle mercredi. Mais Wendie n’a encore que 24 ans et ses 187 cm ne garantissent pas des buts à chaque rendez-vous majeur. Souvent tranquille face au rival parisien, la capitaine a parfois été fébrile, à l’image de ce contrôle à l’américaine suivi d’un avertissement pour une grosse semelle sur Kosovare Asllani (27e). Évidemment ciblée par la défense du PSG sur les coups de pied arrêtés lyonnais, elle s’est malgré tout fendue de quelques gestes de classe comme cette superbe transversale en direction d’Amel Majri (36e).

Amel Majri (7). Tonique et très à l’aise techniquement dans les petits espaces, elle confirme qu’elle est la révélation lyonnaise de la saison. Si le jeu a davantage penché à droite en raison de la domination de Lara Dickenmann, elle a aussi pris un net ascendant dans son couloir, tourmentant Asslani et Delannoy. Elle a été auteur d’un centre très intéressant dans les arrêts de jeu de la première période puis d’un autre, après un tranchant déboulé, finissant sa course sur le montant de Kiedrzynek battue (49e). Elle sera à coup sûr pour une longue période la preuve qu’une jeune Lyonnaise peut percer dans son club formateur.

Necib, bien mais peut mieux faire

Amandine Henry (6). Contrairement à samedi, le milieu de terrain lyonnais a dans sa globalité survolé les débats lors de ce match retour. L’internationale française, si régulière depuis tant de saisons, ne peut être étrangère à cette mainmise. Serrée de près par son ancienne partenaire Aurélie Kaci, parfois assez durement, comme sur l’avertissement reçu par la Parisienne (25e), Amandine Henry a soigné la plupart de ses transmissions. Très sereine pour ressortir de précieux ballons aux abords de sa surface, elle n’a par contre pas vraiment pesé près des buts de Kiedrzynek.

Élise Bussaglia (5). Habituée au travail de l’ombre, l’ancienne Parisienne est restée dans ce pur registre mercredi. Très discrète offensivement, elle l’a parfois aussi été à la récupération lorsque le PSG a sorti la tête de l’eau.

Louisa Necib (6). Une rencontre symbolique du talent mais aussi de l’intermittence de la meneuse de jeu des Bleues. Louisa Necib a débuté par un délicieux contrôle en aile de pigeon et a souvent décalé Lara Dickenmann lors de ses principaux débordements en première période. Il n’empêche qu’elle s’est régulièrement retrouvée aux prémices de la construction du jeu, à une étonnante position d’arrière gauche l’empêchant à coup sûr d’être décisive près des buts de Kiedrzynek. Et lorsque Gerland a attendu d’elle un exploit à la hauteur de son talent, elle a totalement manqué l’ultime coup-franc de la partie , pourtant très bien situé.

Le Sommer a tout tenté

Ada Hegerberg (4). L’unique recrue estivale de l’OL s’est montrée décevante mercredi. Impliquée sur l’occasion de Le Sommer en étant proche d’obtenir un pénalty sur le coup (9e) puis auteur d’une timide frappe de loin (15e), la jeune Norvégienne de 19 ans a ensuite totalement disparu de la circulation. Elle a logiquement été remplacée par Élodie Thomis (58e) qui a apporté sa hargne et sa vitesse, sans parvenir à forcer le verrou parisien.

Eugénie Le Sommer (7). De très loin la meilleure attaquante lyonnaise. Disponible et remuante, elle a su se créer avec malice deux des meilleures opportunités du match. C’est ainsi elle qui a repris le centre de Dickenmann, forçant Laura Georges à un sauvetage de la poitrine (9e). Elle a aussi su bénéficier d’une passe en retrait mal appuyée de Delannoy avant de buter sur Kiedrzynek (54e). Quelques mauvais choix mais une combativité irréprochable.

Lotta Schelin (5). Comme toujours intéressante par ses déplacements, elle n’a par contre pas su se montrer déterminante, à l’image de son énorme loupé suite au poteau d’Amel Majri (49e). À son actif une frappe sans grand danger pour Kiedrzynek (54e). Un bilan une nouvelle fois troublant dans un match européen accroché et décisif pour le club. À l’instar de son compatriote Zlatan Ibrahimovic, l’attaquante suédoise a manqué tellement de grands rendez-vous en Ligue des champions que cela ne peut plus être un hasard. Privée de buts lors de ses trois finales disputées avec l’OL mais aussi lors des deux rencontres face à Potsdam l’an passé et contre le PSG cette semaine, Lotta Schelin traîne une lose qui concurrence très sérieusement celle des nombreuses internationales tricolores de l’OL…

Au stade de Gerland, Jérémy Laugier


(Photo Damien LG)

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