L’OL dans l’ère post-dames

DÉSILLUSION. Encore plus fébriles que lors de la dernière finale de Ligue des champions perdue face à Wolfsburg (0-1), les Lyonnaises sont sorties par la petite porte européenne dès les 8es de finale jeudi face aux Allemandes de Potsdam (1-2). Une déroute collective qu’un probable 8e titre de champion de France consécutif au printemps prochain ne suffira pas à gommer. L’OL vient d’inventer le concept de fin de saison en novembre…

Olympique Lyonnais

La victoire sur la pelouse de Potsdam à l’aller n’aura pas suffi pour Camille Abily et Louisa Necib, qui risquent de trouver les six derniers mois de la saison bien longs. (Photo Panoramic)

Jeudi 14 novembre 2013, 8e de finale retour de Ligue des champions

Olympique Lyonnais – Potsdam 1-2 (1-1 à la mi-temps, 1-0 à l’aller)

9949 spectateurs

Pour Lyon : Abily (11e)

Pour Potsdam : Draws (32e), Mjelde (73e sp)

OL : Bouhaddi – Kumagai, Viguier (Tonazzi, 74e), Renard, Dickenmann – Henry, Necib – Le Sommer, Abily (cap. ; Bussaglia, 64e), Rapinoe (Thomis, 46e) – Schelin.

 

Une entame idéale

Buteuses dix minutes avant la fin du match aller (par Louisa Necib), les Lyonnaises avaient pourtant eu la chance de remettre ça dès l’entame jeudi. Un plat du pied limpide de Camille Abily après un mouvement entre Necib et Dickenmann marqué du traditionnel sceau de la classe lyonnaise (11e). Cela faisait suite à une passe en retrait de la poitrine de Saki Kumagai et à une délicieuse ouverture de Louisa Necib pour Lotta Schelin. Les trois seules actions maîtrisées d’un match qui fait évidemment date dans l’histoire féminine de l’OL, couronnée de tant de conquêtes européennes depuis trois saisons.

Une vieille connaissance

Le Turbine Potsdam aura donc marqué les moments clés de ce Lyon-là. Le plus gros chagrin européen de la bande à Sarah Bouhaddi remontait, avant jeudi, à mai 2010, quand en finale, ces Allemandes privaient aux tirs au but les Lyonnaises d’un premier sacre européen qu’elles avaient tant mérité dans le jeu. Une déception qui avait coûté la peau de Farid Benstiti sur le banc lyonnais, un an avant que son successeur Patrice Lair ne signe une enthousiasmante revanche sur Potsdam au même stade de la compétition (2-0). Ce n’est sans doute pas un hasard si lui-même, qui incarne mieux que quiconque en France la gagne dans le football féminin, vient de subir deux lourds échecs en six mois face au football allemand.

Un événement subi

C’est peu dire que cet OL a subi l’événement comme jamais. « Je vais mettre en place une équipe assez offensive pour essayer de marquer le plus tôt possible », avait prévenu Patrice Lair. C’est bien ce qui s’est passé pendant près de trente minutes, avec quasiment sept éléments viscéralement portés vers l’avant, dont la toujours remuante « latérale gauche » Lara Dickenmann. Mais la rencontre a semblé basculé en deux minutes. Stefanie Draws… égalisait à la surprise générale sur corner (32e) avant que Lotta Schelin ne voie sa frappe repoussée dans la surface par un défenseur, sans doute de la main. La température grimpait alors comme (trop) rarement à Gerland entre un tacle sauvage de Megan Rapinoe puis une balayette d’Anonma sur Dickenmann. À partir de là, le bloc équipe a mis un temps fou à remonter le terrain, où les relais étaient quasiment inexistants au milieu, comme pétrifiés par un scénario aussi contraire que la météo.

Bouhaddi, symbole de fébrilité

Plus limite que jamais dans la relance, Sarah Bouhaddi a été contrainte d’en réaliser une bonne trentaine au vu des cadeaux parfois empoisonnés de ses partenaires. Mais la gardienne de l’équipe de France s’est surtout illustrée par des sorties périlleuses et totalement dispensables, dont l’une aurait pu être sanctionnée d’une expulsion pour une main hors de sa surface en début de deuxième période. Elle a même failli encaissé un but casquette dans les arrêts de jeu.

Un festival de précipitation

Plus que le mauvais soir de sa gardienne, l’OL a totalement joué contre nature jeudi, en reculant dangereusement avec d’abord deux, puis un but d’avance sur la double confrontation. Le pénalty de Mjelde (73e) suite à une faute de main malheureuse de Saki Kumagai ressemblant étrangement à celle de Laura Georges face à Wolfsburg en mai – même s’il semblerait que la Japonaise n’ait touché le ballon qu’avec son visage -, n’a fait que confirmer la panique générale. Il restait vingt minutes à jouer mais cette équipe d’ordinaire si technique n’a su balancer que de longs ballons devant pour Lotta Schelin… et Wendie Renard. Eugénie Le Sommer a certes dévissé une balle de délivrance aux abords de la surface (61e) mais les Lyonnaises ne se sont jamais procuré une véritable occasion après la pause. Un constat d’échec qui interpelle, alors que Lyon avait toujours atteint la finale de la Ligue des champions depuis 2010. Si Patrice Lair se défendait légitimement de toute idée de fin de cycle après le revers face à Wolsfburg, celui de jeudi y ressemble davantage…

Au stade de Gerland, Jérémy Laugier

 

 


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