OL : les stats qui rassurent

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STATS. On l’a remarqué à vos cheveux blancs : l’OL inquiète ses supporters. Vu qu’on avait besoin de se rassurer, on est allés chercher du réconfort dans les chiffres. Plongée dans quelques stats qui peuvent remonter le moral des Lyonnais.

 

Tirer n’est pas marquer (mais ça devrait finir par rentrer)

Depuis l’éclosion de la paire Alexandre Lacazette – Nabil Fekir sur le front de l’attaque lyonnaise, celle-ci a pris une autre dimension. C’est d’abord Hubert Fournier qui en a profité avec 14,1 tirs par match sur les 57 rencontres qu’il a dirigé alors qu’à l’époque de Garde, on tournait plutôt autour de 12,7. Genesio a amélioré un peu plus cette moyenne jusqu’à 14,6 tirs par match. Aucune équipe n’a tiré plus sur la même période.

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Il est clair que tirer plus ne sert pas à grand-chose s’il s’agit de frappes lointaines ou depuis des angles impossibles mais ce n’est pas le cas ici : 67,4% de ces tirs sont à l’intérieur de la surface. Seul Saint-Etienne (67,6%) fait mieux. Une qualité démontrée aussi par le pourcentage de ces tirs qui sont des occasions nettes (selon la définition d’Opta, principal fournisseur de données statistiques). On retrouve les lyonnais à 18,4%, c’est à dire au même niveau que Nice (18,5%) mais derrière Paris qui se démarque (21,2%).

Pour aller plus loin, on peut regarder le nombre de buts estimés (les Expected Goals en VO), une statistique qui consiste à noter la dangerosité d’un tir selon différents paramètres comme son emplacement sur le terrain (plus de détails). Cette saison, Lyon est donc la meilleure équipe offensive en termes de tirs totaux, de tirs cadrés, d’Expected Goals et juste derrière Paris pour les occasions nettes (classement détaillé) alors que la réalité est moins à l’avantage des Lyonnais, qui ne sont que quatrième meilleure attaque. Amélioration à prévoir ?

 

Le manque de réalisme cher à Bruno Genesio

L’entraîneur lyonnais ne cesse de le répéter après chaque match perdu : c’est le manque d’efficacité de l’attaque qui serait le plus gros problème. Si on se sert des Expected Goals, on s’aperçoit que l’OL a marqué 16 buts pour 18 buts estimés. En réalité, il y a surtout un match où l’attaque a pénalisé l’équipe : à Lorient où Corentin Tolisso, Nabil Fekir et Maxwel Cornet ont tous eu une occasion nette. Sans réussite.

Histoire assez proche défensivement avec 14 buts encaissés contre 12 estimés. C’est à Dijon et contre Bordeaux que Lyon a été le plus sévèrement punie avec 3,6 buts estimés (ce qui est déjà beaucoup) pour 7 encaissés. Deux débâcles qui ont entraîné un changement de système tactique et le passage à trois défenseurs centraux.

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L’OL fait effectivement partie des équipes peu en réussite offensivement, mais loin du niveau de malchance de Caen, Nantes, Montpellier ou Lorient. C’est par contre la seule parmi les équipes visant le haut de tableau : Paris est légèrement au-dessus de la moyenne alors que Nice, Monaco et Toulouse occupent les trois premières places.

Le manque de réalisme revendiqué semble donc assez marginal (un but « en moins » pour l’OL tous les trois matchs environ). Ce sont surtout nos concurrents directs qui marchent sur l’eau. Il est difficile d’imaginer ces trois-là continuer sur le même rythme. Phénomène semblable au niveau des points où nos estimations donnent trois points supplémentaires à l’OL par rapport à la réalité.

 

Vraiment moins fort que la saison dernière ?

Si l’on compare ce début de saison avec celui de l’année dernière, on se rend compte que Lyon a marqué 5 buts de plus mais encaissé 8 buts de plus aussi. Au final, l’OL se retrouve avec deux points de moins que la saison dernière au même moment. Mais on a un résultat différent si l’on compare plutôt avec les matchs équivalents de la saison dernière, c’est à dire que l’on regarde par exemple quel était le résultat de Nice – OL en 2015-16 : défaite 3-0 des lyonnais. Pas mieux mais pas pire que cette année.

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Les hommes de Bruno Genesio se retrouvent alors avec sept buts marqués en moins, trois buts encaissés et trois points obtenus en moins. Il sera évidemment difficile de reproduire certains matchs de la deuxième partie de saison dernière (les victoires contre Paris et Monaco) mais ça permet de relativiser certaines défaites : Lyon avait la saison dernière perdu chez le Gazélec ou contre Montpellier, par exemple.

 

Le retour du duo d’attaque

Les têtes d’affiche de l’attaque lyonnaise sont bien Alexandre Lacazette et Nabil Fekir. On va bientôt pouvoir les retrouver ensemble sur le terrain, chose qui n’était pas arrivé depuis le match à Dijon. Alexandre Lacazette avait démarré en trombe avec six buts (dont deux penalties) sur ses quatre premiers matchs avant de subir une nouvelle blessure qui l’a écarté des terrains jusqu’à son retour contre Nice. Une bonne forme qui se reflète dans les buts et passes décisives estimés, où il est troisième derrière un intouchable Edinson Cavani.

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Son coéquipier d’attaque, Nabil Fekir se place lui à la 6e place et Corentin Tolisso (13e) complète le contingent lyonnais dans le top 20. On notera aussi la présence d’Alassane Pléa (2e) et Clinton N’Jie (20e) : l’Académie est formidable. L’association des deux hommes forts de l’attaque lyonnaise devrait bien finir par payer.

 

Conclusion

Si on fait la synthèse de toutes ces informations, l’attaque est la locomotive de l’OL actuel et c’est encore plus vrai depuis la prise de fonction de Bruno Genesio. Il y a eu du changement en défense (« Umtiti n’est plus là ») pour des résultats moins bons que l’année dernière mais des chiffres assez semblables sur l’ensemble.

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Le classement actuel est donc le résultat d’un léger manque de réalisme mais surtout d’adversaires à la fois en progression et plus chanceux. Si on suit la logique des statistiques, le fossé devrait se réduire mais l’avance prise par Nice (+13 points) et Monaco (+9 points) pourrait s’avérer décisive. Surtout dans un championnat où seuls les 2 premières places permettent d’assurer la Ligue des Champions. Et d’autant plus que le calendrier de Lyon a été assez favorable jusqu’ici.

Il faudra aussi suivre le changement de formation pour un 3-5-2 sous lequel Lyon a obtenu pour l’instant des statistiques souvent moins convaincantes mais avec un calendrier plus difficile. Pour finir, voilà ce que donne ma dernière simulation qui donne Lyon et Toulouse au coude à coude pour la 4e place à la fin de la saison. Ce ne serait pas la panacée, mais ce serait tout de même bien moins catastrophique que la 10e place actuelle.

Julien Assuncao

(Photo Damien LG)

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