FCL – OL (1-0) : la crise du Lorient express

Rafael

LES NOTES. Au Moustoir, l’OL a été rattrapé par ses vieux démons, qui n’avaient donc pas disparu miraculeusement avec le passage au 3-5-1-1. Réussite en berne et choix discutables : tout était réuni pour vivre un match catastrophe à Lorient. Et cette fois, il n’y avait pas un homme providentiel pour sauver la mise à l’Olympique Lyonnais.

 

Samedi 24 septembre 2016, 7e journée de Ligue 1

FC Lorient – Olympique Lyonnais 1-0

But : Cabot (51e) 

Avertissements : Cabot (63e) et Cafu (90e) pour Lorient, Valbuena (82e) pour l’OL

FCL : Lecomte (cap.) – Moreira, Z. Touré, Ciani, Le Goff – Bellugou (Ben Khemis, 70e) – Cabot, Cafu, Mvuemba (Mesloub, 71e), Barthelmé – Moukandjo (Waris, 46e). Entr. : Sylvain Ripoll.

OL : Lopes – Yanga-Mbiwa, Mammana, Morel – Rafael (Kemen, 38e), Ferri, Tousart, Tolisso (cap.), Rybus (Ghezzal, 65e) – Valbuena – Fekir (Cornet, 74e). Entr. : Bruno Genesio.

Lopes 3 – Yanga-Mbiwa 3, Mammana 6, Morel 2 – Rafael n.n., Ferri 3, Tousart 5, Tolisso 4, Rybus 3 – Valbuena 2 – Fekir 6. + Kemen 3

 

Deux titulaires qui finissent les matchs cramés depuis trois semaines, aucun remplaçant sur le banc, Jordy Gaspar laissé à Lyon : tout était réuni pour que la gestion des latéraux pose problème sur ce match. Et ça n’a pas raté : 38e minute, Rafael sort sur blessure. Olivier Kemen, milieu relayeur de formation, prend sa place. Pour un résultat bien évidemment catastrophique. De quoi se demander pourquoi Bruno Genesio n’a pas pris Gaspar dans le groupe, alors même que le jeune latéral est capable d’évoluer des deux côtés et aurait été le remplaçant parfait (voire même, soyons fous, aurait pu faire souffler l’un des deux titulaires).

On passera sur le reste du coaching en cours de match. Rachid Ghezzal n’a rien apporté (comme sur l’ensemble de sa carrière hormis six mois à 24 ans où tout lui réussissait) et continue de jouer alors que son contrat expire l’an prochain et qu’il n’a toujours pas prolongé. On pourrait penser que laisser sa chance à un jeune pourrait être une option toute aussi pertinente, et envoyer un message plus positif aux pensionnaires du centre de formation. L’entrée de Maxwel Cornet a été un poil plus convaincante, mais était trop tardive pour vraiment influer sur le déroulé du match.

 

Trop de défaillances individuelles

Et les titulaires ? Ils n’ont eux non plus globalement pas donné satisfaction.

Anthony Lopes est coupable sur le but : pas sur la frappe de Jimmy Cabot, mais sur la sortie aérienne qui la précède, où il repousse la balle des deux poings alors qu’il aurait pu la capter. On notera quand même un face-à-face gagné devant Majeed Waris (85e) qui aurait pu changer le cours du match.

Jordan Ferri et Corentin Tolisso n’ont pas assez pesé sur le match. Maciej Rybus a été toujours aussi inexistant défensivement tout en n’arrivant pas à apporter offensivement.

 

Valbuena invente le “ten evaluated as a six”

On a coutume de juger les milieux défensifs trop limités en louant leur générosité ou leur implication. Mathieu Valbuena a transposé ce concept au poste de numéro 10 : ses avocats pourront toujours noter que l’ancien Marseillais n’a “rien lâché” ou qu’il “se donne toujours à fond”.

Toujours est-il que l’international en est à 1 but et 5 passes décisives en 31 matchs de Ligue 1 sous le maillot lyonnais, un chiffre ridicule pour le plus gros salaire de l’effectif. La catastrophe industrielle est sans aucun doute plus grande que l’erreur Yoann Gourcuff (qui aurait pourtant dû servir d’exemple à ne pas reproduire) : le Breton avait au moins le mérite de fluidifier le jeu les rares fois où il était disponible.

 

Tousart et Mammana, prometteurs dans la tempête

On retiendra quand même de ce match les belles promesses de certains jeunes. Lucas Tousart a confirmé qu’il avait tout ce qu’il fallait pour faire plus que de l’intérim quand Maxime Gonalons était absent. Toujours aussi précieux défensivement, l’ancien Valenciennois a aussi su lancer le jeu grâce à sa belle qualité de passe longue. Emanuel Mammana a lui aussi marqué des points : à l’aise défensivement, l’Argentin a aussi montré sa grinta et sa qualité de relance à quelques reprises. Ce n’était pourtant pas évident de faire le taf correctement en étant entouré du gaffeur en série Jérémy Morel, trop passif sur le but notamment, et d’un Mapou Yanga-Mbiwa qui a consciencieusement envoyé en touche toutes ses relances.

 

 

Du jeu plutôt qu’un homme-providentiel ? 

L’OL aurait malgré tout pu se sortir de ce match avec trois points, et l’on ne parle pas là de la frappe sur la barre de Valbuena (37e). Nabil Fekir a été brillant et a confirmé qu’il était plus à sa place dans l’axe, où chacune de ses prises de balle est dangereuse, que sur un côté. Tout juste peut-on lui reprocher de ne pas avoir servi un coéquipier à l’issue d’un sublime raid solitaire (43e). Nabilon a à part cela fait tout ce qu’il fallait, sauf marquer, pour permettre à son équipe de gagner ce match.

Et c’est peut-être bien là le problème : même faible collectivement, l’OL a toujours un joueur de classe capable de lui sauver la mise. Après Alexandre Lacazette en début de saison puis Corentin Tolisso dans la continuité, Nabil Fekir semble être le prochain à devoir endosser ce costume. Plutôt que de compter sur un cache-misère, il serait peut-être temps de réfléchir à un vrai projet collectif.

Hugo Hélin

(Capture d’écran Canal+ Sport)

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