OL – Tours (2-1) : juste la famille et les proches

OL

LES NOTES. Gerland s’est offert un enterrement en petit comité pour sa dernière. Onze jours après la cérémonie officielle contre Angers, le stade n’était cette fois rempli qu’à un tiers. Pour faire le deuil entre habitués. Et pour passer un dernier petit moment en famille.

 

Mercredi 16 décembre, huitièmes de finale de Coupe de la Ligue

Olympique Lyonnais – Tours FC 2-1

Buts : Beauvue (38e sp et 85e) pour l’OL, Tandia (71e) pour Tours.

Avertissements : Ferri (45e) pour l’OL, Bouhours (64e) et Kouakou (87e) pour Tours.

OL : Gorgelin – Jallet (Yanga-Mbiwa, 46e), Koné, Morel, Tolisso – Ferri (Grenier, 83e), Gonalons (cap.), Darder (Malbranque, 64e) – Cornet, Beauvue, Ghezzal. Entr. : Hubert Fournier.

Tours FC : Westberg – Gradit, Cillard, Miguel, Bouhours – Belkebla, Louvion, Khaoui (Malfleury, 86e) – Santamaria, Bergougnoux (cap.) (Tandia, 62e) – Miracoli (Kouakou, 13e). Entr. : Marco Simone.

Gorgelin 6 – Jallet 4, Koné 3, Morel 5 Tolisso 4 – Ferri 3, Gonalons 3, Darder 3 – Ghezzal 6, Beauvue 5, Cornet 3 + Yanga-Mbiwa 2

 

Pour sa vraie dernière (après la grande fête d’Angers, gâchée par Cheikh Ndoye), Gerland a eu le droit de revivre une soirée à l’ancienne. Un enterrement en petit comité (à peine plus de 15.000 spectateurs), pas de diffusion à la télé et des Bad Gones en Jean-Bouin : on se serait crus au début des années 90.

 

Hello, good Bry

Le Kop n’était pas à sa place, et l’âme de l’OL non plus. Elle était dans le camp d’en face. Bryan Bergougnoux, joueur-supporter, a été le lyonnais le plus applaudi du match, même s’il portait le maillot de Tours. S’il n’a pas répondu présent en masse pour cette soirée pourtant historique, le public de Gerland a au moins prouvé qu’il avait de la mémoire. Et le sens de la famille.

Accueilli par une banderole, acclamé lors de la présentation des équipes et revenu sur le terrain seul après la mi-temps, Bergougnoux a vécu un véritable jubilé conclu par un tour d’honneur avec ses enfants. Promis, on leur fera un mot d’excuse pour l’école.

 

En l’absence de retransmission, les 15.835 supporters présents (et les quelques spectateurs d’OLTV à minuit) resteront donc les seuls témoins de la dernière performance de l’OL à Gerland. Un match qu’on tentera de débriefer malgré un ultime apéro avec les mêmes copains que d’habitude, un placement pas toujours évident pour lire le jeu (première mi-temps avec les Rouge & Bleu au ras de la pelouse) et l’absence de ralentis.

 

Beauvue, un héros très discret

Ça en dit sans doute long sur l’animation offensive : Rachid Ghezzal a été le meilleur lyonnais du match. Ou en tout cas le plus remuant. Si ses feintes sont très souvent passées, il a eu toutefois eu tendance à en abuser et à parfois faire le geste de trop (voire les gestes de trop). Un beau symbole pour la dernière de Gerland et peut-être un rappel à la cellule de recrutement : même le joueur du groupe pro le moins prometteur issu du centre de formation peut plus apporter à l’OL que des recrues extérieures avec un statut plus important.

Devant lui, Claudio Beauvue aura donc été le dernier héros et le dernier buteur de l’histoire de Gerland. Pourtant, son doublé (un but sur penalty et un but sur une petite trouade de la défense suite à un débordement et un centre en retrait de… Steed Malbranque) ne doit pourtant pas faire oublier son nouveau match compliqué. Invisible la majeure partie du temps, l’ancien guingampais a aussi fait avorter quelques occasions potentielles à cause de sa qualité de contrôle. Claudio Beauvue continue donc de remplir ses lignes de stats (6 buts, 2 passes décisives) sans convaincre totalement. Et si l’identité du dernier buteur était finalement un bon résumé du mandat de son coach ? À droite, Maxwel Cornet a plutôt été sur la lignée de son match à Paris que sur celle de Mestalla. Hélas.

 

Mapou à la Trapp

Dans les buts, Mathieu Gorgelin est toujours invaincu avec l’OL (au bout de seulement cinq matchs, certes). Et la doublure d’Anthony Lopes semble beaucoup plus sûre que lors de son intérim il y a deux ans. Auteur notamment d’une magnifique prise de balle sur une frappe de loin et d’une sortie parfaite devant un attaquant, MG30 semble appliquer de mieux en mieux les principes de Joël Bats et être de plus en plus dans l’action plutôt que dans la réaction.

La défense devant lui ne présentait pourtant pas les plus grands gages de sécurité. Si Bako Koné n’a pas spécialement rassuré, il n’a pas non plus fait de grosses boulettes et a été plutôt sobre dans ses dégagements (se limitant le plus souvent à passer la balle à son voisin). On s’en contentera. Jérémy Morel a été sobre en défense centrale et très offensif, voire ultra-technique, quand il est passé sur le côté gauche au retour des vestiaires. Il serait temps de nous dire quel est ton meilleur poste parce que là on ne comprend plus rien.

J-Mo est le seul latéral sur lequel on a quelque chose à raconter : Christophe Jallet a été neutre pour sa mi-temps de reprise et Corentin Tolisso moyen-plus à gauche comme à droite (le couteau suisse de l’OL ayant changé de côté à la mi-temps et donc joué l’intégralité du match devant Jean-Bouin).

Mapou Yanga-Mbiwa a lui passé la seconde mi-temps, celle qu’il a joué, à se faire pourrir par ses propres supporters. On n’avait pas vu ça depuis… euh… depuis dimanche et Kevin Trapp au Parc en fait. Certes l’international français réalise pour l’instant une saison horrible et a d’ailleurs été loin d’être impérial contre Tours (avec par exemple d’un dégagement dévissé vers l’arrière sur un ballon long et d’une passe à Koné envoyée directement en touche). Mais Gerland méritait sans doute mieux que cette ambiance étrange pour sa dernière. Avec un stade plein au tiers pour sa dernière et qui trippe sur un adversaire avant de lancer des « Olé » ironiques à chaque fois qu’un de ses joueurs touche le ballon, il va falloir faire profil bas et ne pas critiquer les supporters d’autres clubs pendant quelques temps.

 

merci

Gerland en méritait bien une dernière

Le milieu a été le principal problème de l’OL pour cet ultime match à Gerland. Maxime Gonalons, Jordan Ferri et Sergi Darder ont été collectivement et individuellement trop moyens face à une équipe tourangelle qui a posé sa patte sur cette rencontre grâce notamment à la technique de ses deux relayeurs Haris Belkebla et Saif-Eddine Khaoui. Dominé et incapable de répondre aux problèmes posées par Tours, l’OL ne méritait sans doute pas de gagner ce match. Mais Gerland si.

Hugo Hélin 

(Photo Jean-Marc)

Commenter

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>