OL : le onze cauchemar de Gerland

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SOUVENIRS. One-hit wonder, terreurs récurrentes, buteur à la dernière seconde… Ils ont tous endossé le costume de super-méchant à Gerland face à l’OL. Le Libéro et Old School Panini les a réunis pour rendre hommage au stade à leur façon. Et pour exorciser les mauvais souvenirs.

CassardStéphane Cassard

Tous les supporters ont déja entonné la vieille rengaine du gardien « qui fait le match de sa vie » contre leur club. Le plus souvent de façon exagérée (ou alors certains portiers ont plus de vies qu’un chat). Le 29 octobre 1998, les 31.944 spectateurs de Gerland ont pourtant une bonne raison de le dire. Le gardien du Havre multiplie les parades exceptionnelles (notamment un arrêt réflexe sur une frappe en pivot de près de Joseph-Désiré Job, une belle détente sur un coup-franc de Philippe Violeau, une double parade sur Marco Grassi et Steed Malbranque, et un arrêt à la dernière seconde sur une tête à bout portant de Christophe Cocard), arrête un penalty de Frédéric Kanouté et permet au HAC de ramener le point du 0-0 à lui tout seul. Il obtiendra pour ce match 6 dans France Football, une note rare, celle de Basile Boli lors de la finale de la Ligue des Champions 1993 par exemple. Ce soir là, les virages de Gerland ont eu le temps de maudire 17 fois Stéphane Cassard.

 

Cassard

Les nostalgiques des 90’s apprécieront cette dream team.

 

FournierLaurent Fournier

Il incarne parfaitement la catégorie de « l’ex revanchard ». Après s’être tant battu pour son club formateur en D2, Laurent Fournier quitte l’OL en 1988, un an après l’arrivée de Jean-Michel Aulas. La rancune semble tenace pour Lolo, sans qu’on connaisse les raisons exactes de la brouille. Après une victoire 1-3 à Gerland avec le PSG le 18 septembre 1993, Fournier joue à l’archiviste en interview : « Dire que la dernière fois où l’OL a battu Paris, c’était en 1981 ! J’en étais alors, avec… Tigana (joueur en 1981 et entraîneur de l’OL au moment de la déclaration) ! », rappelle son bilan à Gerland depuis son départ : « Depuis que j’ai quitté Lyon, je crois bien n’avoir jamais été battu ici, ni avec Saint-Étienne, ni avec Marseille, ni avec Paris ! » et balance quelques piques : « Je m’attendais à plus souffrir. Je n’avais pas prévu les autoroutes qui nous ont été laissées. » De quoi mériter sa place dans notre sélection à un poste étonnant pour l’habituel milieu de terrain. Mais après tout, il n’y avait que des défenseurs dans le PSG d’Artur Jorge.

 

BoliBasile Boli

Après la remontée en première division, les OL-OM prennent très vite des allures de matchs spéciaux pour Gerland. Une rouste 1-4 reçue par l’OL pour son premier match en D1 en 1989 marque le début d’une rivalité entre les deux clubs, avec tout ce que cela comporte de matchs rugueux (carton rouge pour Carlos Mozer pour un coup de coude au visage de Roberto Cabanas en août 1990) et de déclarations de la part des deux camps. La tension s’accumule et culmine à la 96ème minute du match du 29 août 1992, lorsque Basile Boli égalise au bout du temps additionnel pour l’OM… avant de remonter le terrain en sprintant pour toiser agressivement Raymond Domenech. Quelques secondes plus tard, le coach lyonnais verra fondre sur lui Pascal Olmeta, alors à l’OM, avant de rentrer aux vestiaires dans une grande cohue. Et de déclarer en conférence de presse : « C’est cette attitude là que je ne comprends pas. »

SauzéeFranck Sauzée

Il était là lors de ce but de Basile Boli. Il était aussi là lors du OL-OM post-remontée (contrairement à Basile Boli). Et Franck Sauzée était déjà là (et buteur) lors du OL-Sochaux d’août 1987. Les Lionceaux viennent alors tout juste de descendre en D2 et visent la remontée le plus rapidement possible. Le match face à l’OL prend très vite des allures de « plus belle affiche de deuxième division des dix dernières années » : reportage lors de Téléfoot (un luxe alors exceptionnel pour un match de D2), diffusion en multiplex sur toutes les radios avec les neuf matchs de D1 du samedi et plus de 30.000 spectateurs qui se pressent à Gerland. Le bilan ? Une humiliation 1-7 pour l’OL et une baston dans les couloirs entre Franck Priou et Eugène Kabongo, accusé par son coéquipier d’avoir lâché le match une fois l’écart au score trop important. Franck Sauzée mérite bien une place dans notre équipe pour sa participation à trois des pires souvenirs du stade, quitte à jouer libéro.

 

DeguervilleChristophe Deguerville

Lui a doublement fait enrager Gerland. Christophe Deguerville a tout d’abord été impeccable sous le maillot stéphanois à chacune de ses venues dans le 7ème arrondissement. Puis il a signé à l’OL et est subitement devenu nul.

 

 

 

 

 

Van BommelMark van Bommel

La simple évocation de son nom suffit à forcer les gones à manger leur soupe. Pourtant, Mark the Ugly a juste fait contre l’OL ce qu’il a toujours fait lors de sa carrière : jouer à la limite, provoquer l’adversaire, discuter avec l’arbitre et mettre des coups en douce. Le Néerlandais a surtout toujours éliminé l’OL lorsqu’il a croisé sa route en élimination directe, que ce soit avec le PSV Eindhoven ou le Bayern Munich. Le voir célébrer en tirant la langue pouces en l’air sur la pelouse de Gerland ajouta encore plus à la détresse après le 0-3 encaissé lors de la seule demi-finale de Ligue des Champions de l’histoire du club.

 

Van Bommel

L’horreur a un visage.

 

NdoyeCheikh Ndoye

C’est le plus récent et pour cause : si Cheikh Ndoye fait partie de notre équipe, c’est pour avoir gâché la « première dernière » de Gerland. Sous les yeux de toutes les anciennes gloires de l’OL réunies pour un tour d’honneur, l’Angevin inscrit à l’occasion du dernier match de L1 de l’histoire du stade un doublé de la tête sur coup de pied arrêté et glace l’ambiance de fête. Ce qui n’empêchera pas les supporters de craquer des fumis et le club de lancer le feu d’artifice d’après-match. L’honneur est sauf.

 

 

 

ManciniAlessandro Mancini

Ses passements de jambes en huitièmes de finale retour de la Ligue des Champions en 2007 donnent encore le tournis à Anthony Réveillère. Le but d’Alessandro Mancini est surtout celui inscrit à Gerland qui symbolise le mieux les échecs du grand OL en C1 : après des échecs frustrants en quarts à Milan et Eindhoven, les Gones se font cette fois sortir un tour plus tôt et à domicile. L’OL ne semblera ensuite plus jamais être un concurrent crédible à la coupe aux grandes oreilles.

 

PayetDimitri Payet

Au moment de recevoir l’ASSE à Gerland pour le centième derby de l’histoire le 25 septembre 2010, l’OL n’a plus perdu contre les Verts depuis plus de 17 ans. Les Lyonnais, alors 17èmes, ne sont malgré tout pas vraiment donnés favoris face à des Stéphanois leaders. Ils vont pourtant offrir un des matchs les plus aboutis de l’ère Puel. Et l’un des plus rageants. Après avoir tapé trois fois les montants (sur des têtes de Béfétimbi Gomis et Jimmy Briand et une frappe de loin de Jérémy Toulalan) et vu Dimitri Payet sauver son camp sur sa ligne (en repoussant une tête sur corner du maudit Toulalan), l’OL finit par craquer à un quart d’heure de la fin sur un coup-franc du même Dimitri Payet… pour une faute imaginaire de Kim Kallström sur Loïc Perrin. Sept minutes plus tard, le Réunionnais évitera l’égalisation en suppléant de nouveau Jérémie Janot sur sa ligne. Le casse du siècle.

 

FilipovicDalibor Filipović

Après avoir terminé 3ème la saison précédente, l’OL gagne le droit de disputer la C1 pour la première fois de son histoire en 1999/2000. Le tirage au sort est plutôt clément avec les Lyonnais, qui affrontent Maribor au troisième tour préliminaire. Malgré des choix tactiques bizarres de la part de Bernard Lacombe (Steed Malbranque et Tony Vairelles sur les ailes d’un 3-5-2 alors que cinq arrières latéraux sont sur le banc), l’OL gère bien le rencontre et n’est pas inquiété par les champions slovènes. Jusqu’à la 88ème minute, où Dalibor Filipović profite d’une mauvaise relance de la défense lyonnaise pour marquer le but de la victoire. L’OL tient le premier grand fiasco de son histoire européenne.

RevelliHervé Revelli

Deux Stéphanois, ça faisait peu… Alors laissons une place dans notre équipe à Hervé Revelli, co-meilleur buteur de l’histoire des Derbies. S’il n’a marqué que cinq de ses quatorze buts dans le Derby à Gerland, ils ont toujours compté : en octobre 1965 il ouvre le score à dix minutes de la fin avant que Fleury Di Nallo n’égalise à la 89ème (1-1), en mars 1969 et en mars 1971 il marque le second but de deux victoires 1-2 des Verts et il participe activement (un doublé dont l’ouverture du score) à un humiliant 1-7 en octobre 1969.

Hugo Hélin  (avec l’aide inestimable d’Old School Panini)

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