Lucien Favre à l’OL, un grand rendez-vous manqué

Lucien Favre

HUMEUR. Pour Lucien Favre, la jeunesse n’est a priori pas une excuse pour ne pas pratiquer un jeu alléchant et avoir des résultats impressionnants pour Lucien Favre. Entre purges tactiques de l’OL et carton plein du Borussia Dortmund en Ligue des Champions (qui s’est imposé 4-0 face à l’Atlético Madrid avant de confirmer ce week-end son statut de leader de Bundesliga), la semaine a été bien cruelle pour les supporters lyonnais qui se souviennent des contacts (confirmés ensuite par le principal intéressé) entre leur club et l’entraîneur suisse.

Entre-temps, Favre a signé à Nice. Avec un club qui ne boxe pas du tout dans la même catégorie que l’OL niveau EBITDA, l’Helvète de moins en moins underground n’a pris que 13 points de moins que Lyon en cumulé sur les deux dernières saisons, arrachant une place sur le podium pour sa première année sur le banc des Aiglons. Mais Favre a surtout marqué la Ligue 1 par la qualité du jeu proposé par son Nice, pas toujours payé à sa juste valeur à cause des limites de son effectif mais qui a permis de révéler des joueurs tels que Wylan Cyprien, Malang Sarr ou Jean Michaël Seri. De quoi convaincre le Borussia Dortmund, qui avait déjà un œil sur lui à son époque allemande, de le rapatrier en Bundesliga.

Et de quoi regretter encore plus la bonne idée qu’avait eu l’OL après le licenciement d’Hubert Fournier. Car Favre était à l’époque un choix plutôt couillu pour un club qui n’a connu qu’un seul entraîneur étranger au cours de son histoire (bravo à vous si vous avez trouvé la réponse tout de suite : Vladimir Kovacevic entre 1981 et 1983). D’autant que, même si son statut de francophone et d’ancien du championnat de France en tant que joueur pouvaient rendre sa candidature un peu plus OL-compatible, Favre n’avait jusque-là entraîné qu’en Suisse et en Bundesliga. Et si notre article comparant à l’époque les différentes rumeurs avait un but humoristique, le diagnostic qu’il tirait en affirmant que personne en France n’avait vu jouer ses équipes n’était sans doute pas si éloigné de la réalité.

Ce choix semble d’ailleurs encore plus couillu a posteriori. Si l’OL a de nombreuses qualités qui lui permettent d’être un habitué des Coupes d’Europe (l’un des meilleurs centres de formation du continent, un recrutement bien mené depuis quelques saisons, une capacité hors du commun à mobiliser tout le monde derrière l’Institution au moment de gérer les crises potentielles), l’audace en matière d’entraîneur n’en fait pas vraiment partie. Peut-être le revers de la médaille de l’omniprésence présidentielle, qui permet au club d’avoir cette incroyable résilience mais limite les possibilités de recruter un coach qui voudrait trop de pouvoir. Avoir raté Favre peut donc laisser quelques regrets, mais le simple fait que son nom ait été évoqué démontre peut-être que l’OL est décidé à ne plus laisser la tactique être son point faible. Un petit réconfort après les purges contre Nîmes, Hoffenheim ou Angers et un gros espoir pour les années à venir.

Hugo Hélin

(Photo Yannick Faraut / OGC Nice Médias)

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