OL : les entraîneurs au banc d’essai

OL

MERCATO. Le départ de Hubert Fournier semblant acté, il est temps de se pencher sur le nom de son successeur. Notre expert Zénon Zadkine analyse les dernières rumeurs avec sa pertinence habituelle.

 

Les pistes étrangères

Jean-Michel Aulas l’a annoncé : cette fois il veut un grand coach étranger capable de faire passer un cap à l’équipe pour l’entrée dans le Grand Stade. Attention toutefois, ne rêvez pas à un José Mourinho ou Carlo Ancelotti trop vite non plus. On n’a pas encore découvert de pétrole à Décines.

 

Leonardo

On se souvient que Jean-Michel Aulas avait retweeté un message d’une certaine Jenny Ketamere (on penche pour un pseudonyme) affirmant que « Leonardo il a plus de classe que de beurre au cul. » La hache de guerre semble enterrée entre le président de l’OL et l’ancien directeur sportif du PSG, qui figurerait aujourd’hui dans la short-list de JMA.

La tactique. Leonardo est adepte d’une tactique relativement simple : quatre fois 20M€ en défense centrale, cinq fois 25M€ au milieu et 50M€ devant. Football Total-Fina-Elf.

La communication. Bel homme, toujours un grand sourire Ultra Brite, mieux sapé qu’un Zaïrois : Leonardo est l’un des communicants les plus classes du monde du football. Sauf lorsqu’il sort des généralités sur le football français, insulte un arbitre ou agresse physiquement un arbitre.

Libéro-crédibilité. 8%. Sent trop l’arrivisme et pas assez la classe moyenne qui roule en Laguna.

 

Marcello Lippi

Vainqueur de la Ligue des Champions avec la Juventus, champion du monde avec l’Italie, triple champion de Chine avec Guangzhou : Marcello Lippi collectionne les succès. Alors pourquoi pas relever un dernier défi avant sa retraite, le plus ambitieux de sa carrière : finir européen avec Jordan Ferri et Mapou Yanga-Mbiwa.

La tactique. Marcello Lippi s’est toujours appuyé sur des hommes forts pour bâtir ses succès, notamment Fabio Cannavaro, Li Fung-Chai ou Luciano Moggi. À Lyon il pourrait compter sur le leader charismatique Maxime Gonalons.

La communication. Ça doit être comme tous les autres Italiens : ça parle fort, ça bouge les mains, ça siffle les nanas et ça ne met pas de crème dans ses carbonara.

Libéro-crédibilité. 4%. On n’y croit pas du tout mais on lui file quand même quelques points pour nous avoir permis d’éviter de se taper « Zidane y va marquer » en boucle encore plus longtemps à l’été 2006.

 

Lucien Favre

Personne ne le connaît vraiment, tout le monde veut le voir signer et fait le forcing auprès de Jean-Michel Aulas. Et si Lucien Favre était le Sergi Darder des entraîneurs ? On est ainsi sans doute nombreux à avoir découvert en tapant son nom sur Google Images qu’il avait une tête de mec qui fait sa crise de la quarantaine en achetant une moto et en se tapant une étudiante en sociologie.

La tactique. Lucien Favre est un coach résolument moderne basant généralement ses équipes sur un false 6, des vleugelverdediger et un trequartista permettant une grande horizontalité lors des phases de transition. Pas dénué de risques, son gegenpressing amène la viererkette à jouer haut et force parfois son hängende Spitze à des sonntagsschuss, mais permet aussi aux umkehrenaußenmittelfeldspieler de se projeter rapidement dans le lebensraum adverse lors d’attaques en blitzkrieg.

La communication. On est comme tout le monde : on ne regarde pas la Bundesliga. On a quand même trouvé cette interview sur le site de la RTS et ça fait plaisir d’entendre un entraîneur parler de jeu. Seul problème : il dit « septante » et « nonante ».

Libéro-crédibilité. 12%. Il dit « septante » et « nonante », bordel.

 

Les pistes françaises

Si la priorité est de trouver un coach étranger, Jean-Michel Aulas explore toujours en parallèle l’idée de faire revenir deux anciens de la maison, qui ont tous deux eu un certain succès avec des sélections nationales.

 

Paul Le Guen

Ah, Paulo. On le connaît ce bon vieux Paulo. Aussi fun que Lionel Letizi, aussi charismatique que Romain Danzé, aussi loquace que Buster Keaton, il est l’homme qui a servi de modèle de base à tous les entraîneurs lyonnais en Celio (Rémi Garde, Hubert Fournier). L’Institution OL lui dit merci.

La tactique. Son plan de bataille est simple : demander à recruter Bruno Carotti et Cyril Chapuis, se voir imposer Cris et Sylvain Wiltord par sa direction, laisser l’effectif de France en autogestion. Ça a bizaremment mieux marché à l’OL qu’au PSG ou à Oman.

La communication.

Libéro-crédibilité. 3%. Il serait capable de ramener Jérémy Clément.

 

Raymond Domenech

Ah, Raymond. On le connaît ce bon vieux Raymond. Aussi bon comédien qu’Atmen Kelif, aussi drôle que Florian Gazan, aussi mauvaise foi que Jean-Michel Aulas, il est l’homme qui a servi de modèle de base à tous les lyonnais détestés par le reste de la France (Benjamin Biolay, Clovis Cornillac). L’Institution Ville de Lyon lui dit merci.

La tactique. Raymond Domenech est l’inventeur du 4-2-3-1 Ligue 1™ repris par les plus grands coachs, de Frédéric Antonetti à Élie Baup, et qui nous offre chaque week-end un festival offensif sur toutes les pelouses de l’Hexagone. Ce système peut aussi permettre d’aller en finale de Coupe du Monde lorsque l’on dispose de Lilian Thuram, Claude Makélélé, Patrick Vieira, Zinédine Zidane et Thierry Henry. On a Bakary Koné, Maxime Gonalons, Arnold Mvuemba, Mathieu Valbuena et Claudio Beauvue.

Libéro-crédibilité. 95%. Reviens, Raymond ! Nous on t’aime et on sera enfin de nouveau détestés par toute la France après le regrettable épisode « équipe surprenante pleine de jeunes que tout le monde aime bien ».

 

La piste interne

Enfin, il reste une dernière possibilité, celle de la promotion de l’adjoint. Une piste qui ne serait absolument pas un pis-aller, mais au contraire un symbole fort pour l’identité de jeu à la lyonnaise.

 

Bruno Genesio

Il est l’homme qui a amorcé les bons résultats de l’équipe réserve. Il est l’homme qui souffle ses conseils tactiques aux coachs de l’OL. Il est l’homme qui a su déceler tout le potentiel de Rachid Ghezzal. Il est l’homme qui a refusé de céder aux sirènes de la Premier League et d’Aston Villa pour rester dans le club de son coeur. Il est l’homme qui gère déjà l’entraînement au quotidien. Et si Bruno Genesio était tout simplement l’homme de la situation ?

La tactique. « Nénesse » a des idées de jeu claires qui peuvent se résumer en trois mots : envie, abnégation et Ghezzal. De quoi satisfaire les Ultras qui scandaient « Mouillez le maillot » lors des derniers matchs.

La communication. Homme franc sous des dehors bourrus, Bruno Genesio incarne une certaine idée de l’OL. Un OL sans langue de bois, fait d’hommes du cru qui aiment le club. Tout simplement humain quoi.

Libéro-crédibilité. 95%. Je lance le hashtag #SignGenesio dès aujourd’hui.

 

Zénon Zadkine


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