Hausse de l’EBITDA : l’OL en patron

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ÉCO. Malgré un contexte rendu compliqué par l’absence de son atout majeur (la Ligue des Champions, absente pour un an), OL Groupe a su vaincre l’adversité pour afficher un EBITDA et un budget records. L’OL conforte ainsi son excellente place au classement des structures financières les plus saines de l’Hexagone.

Fiche technique :

Produits des activités 289,5 millions d’euros (+16%), dont Billetterie 37,3 (-15%), partenariats – publicité 30,1 (+4%), Droits TV et marketing 65 (-34%), Events 15,6 (+70%) Produits de la marque 16,0 (-7%), Produits de cession des contrats joueurs 125,3 (+142 %)

EBITDA 73,9 (+45%)

ROC 25,2 (-18%)

Résultat net 8,0 (+72%)

Temps frais, tableur excel de bonne qualité

Les notes :

Billetterie 5, Partenariats 5, Droits TV 3, Events 7, Produits de la marque 5, Produits de cession des joueurs 8


Au coup d’envoi de cette partie, Jean-Michel Aulas affiche des traits tirés. Pas besoin de vous replonger dans vos cours de compta pour comprendre que la période va être longue. Privé de la Ligue des Champions, OL Groupe sait qu’il va falloir innover tactiquement pour contredire les prévisions de tous les soi-disant experts comptables. Se passer de 43 millions d’euros (dont 35 de droits TV), voilà le défi qui attend alors OL Groupe.

Aulas tente donc quelques coups tactiques audacieux. Pas de Ligue des Champions ? Ce sera Céline Dion ! Pas de coupe aux grandes oreilles ? Ce sera rugby ! Pas possible d’aller en finale de Ligue Europe ? Ce sera elle qui viendra au Parc OL ! Une stratégie qui non seulement a le mérite d’exister, mais qui se révèle de surcroît gagnante : l’activité « events » de l’OL progresse de 70 %, soit 6,4 millions d’euros supplémentaires.

Reste que ce sont dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures. Fort de 30 ans d’expérience et de gestion saine, contrairement à qui vous savez, Jean-Michel Aulas ressort son coup tactique préféré : y a pas que le formidable outil dans la vie, y a la formidable académie aussi. À la mi-temps, au micro de BFM Business, Jean-Michel Aulas ne s’en cache d’ailleurs pas : « L’excellence de l’Academy OL, source de création de valeur et de récurrence de revenus est une nouvelle fois récompensée » confie le président à un Laurent Paganelli, hilare, qui lui demande alors s’il peut tâter son EBITDA. Cette excellence a cette année surtout un nom : Alexandre Lacazette, et ses 50,1 millions nets suite à son transfert à Arsenal, qui permet à lui seul d’égaler la moyenne des bénéfices liés au transferts sur les 5 dernières années (52 millions d’euros annuels).

Match plutôt terne, en revanche, pour les partenariats et les produits de la marque, solides sur les fondamentaux mais pas franchement géniaux. Les deux se doivent d’en montrer plus lorsqu’on voit que les principaux concurrents européens performent beaucoup mieux, ces dernières semaines, en matière de sponsoring. La stratégie lyonnaise dite du pigeon (match de rugby même pas officiel mais vendu très cher ; vente à très bon prix de joueurs n’ayant encore rien prouvé en Ligue 1) pourrait en effet perdre de son efficacité face à la stratégie dite du non-ruissellement (vendre sa marque très cher à des équipementiers qui vont en échange exploiter des travailleurs thaïlandais et des smicards, le tout en copiant à l’infini un template de base).


La billetterie, pour finir, résiste plutôt bien à l’absence de Ligue des Champions et aux conséquences de la gestion catastrophique (mais parfaitement maîtrisée et sous contrôle) du match contre Besiktas. Les ventes très contrôlées contre Everton, Bergame et Limassol ont freiné l’affluence, mais le léger accroc comptable qu’a représenté l’élimination contre le CSKA Moscou n’a pas empêché la billetterie de maintenir son niveau de jeu. Le tout alors que l’OL a changé de stratégie depuis l’exercice face au FC Metz, privilégiant le football (soccer en Amérique du Nord ou foot par apocope dans la langue orale. Sport collectif se disputant avec un ballon sphérique et qui oppose deux équipes de onze joueurs. L’objectif de chaque camp est de mettre le ballon dans le but adverse, sans utiliser les bras, et de le faire plus souvent que l’autre équipe. Il s’agit de l’une des activités pratiquées par la holding OL Groupe, NDLR) à la rentabilité immédiate du Groupama Stadium.

Fort de son succès tactique, Jean-Michel Aulas est sorti renforcé de cette période délicate, et peut compter sur la confiance de Jean-Marc de la compta, une référence en Europe. Si le plan de jeu ne devrait pas fondamentalement changer la saison prochaine (ventes records de Nabil Fekir et Tanguy Ndombele par exemple, Monster Jam), quelques changements sont cependant déjà prévus. Malgré une prestation convaincante, Céline Dion va ainsi laisser sa place à Ed Sheeran, qui a promis d’en faire trois fois plus pour que le bon supporter passe à la caisse. Avec le retour de la Ligue des Champions, c’est une ambiance légère qui règne ce matin au Groupama Trading Center.

Vincent Grimault

(Photo Damien LG)

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