Amiens – Lyon (2-3) : les notes de la victoire historique de l’OL en Coupe de la Ligue

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LES NOTES. Ben oui, c’est quand même la première victoire de l’OL dans la compétition depuis 2015 ! Gerland vivait alors son dernier match (en tout cas son dernier match d’un sport populaire dans plus de cinq pays dans le monde), malheureusement gâché par un doublé de Claudio Beauvue qui devenait le dernier buteur de l’histoire du stade. Après un quart perdu contre le PSG et deux éliminations dès son entrée en lice contre Guingamp et Montpellier, l’OL a enfin renoué à Amiens avec le succès dans la moins prestigieuse des compétitions qu’il dispute.

OL : Gorgelin 5 – Tete 5, Soulet 5, Marçal 6 – Dubois 4, Diop 5, Tousart 5, Ndombele 6, Terrier 7 – Traoré 5, Dembélé 6.

Dans un 3-5-2 original, l’OL a pourtant mis un peu de temps à dérouler face à une équipe amiénoise mieux rodée dans le premier quart d’heure. La lumière est finalement venue de Khaled Adenon, qui a fait basculer le match à lui tout seul. D’abord n touchant légèrement Bertrand Traoré dans la surface et en provoquant le penalty converti par Moussa Dembélé (0-1, 21e), une faute qui lui vaut un carton jaune (l’arbitre a dû voir les derniers matchs de l’OL et considérer qu’un face-à-face de Traoré n’est pas une occasion manifeste de but). Puis, cinq minutes plus tard, en laissant traîner la semelle sur le tibia de Pape Cheikh Diop et en prenant son deuxième avertissement (26e).

À 10 contre 11, l’affaire est plus facile pour l’OL qui plie le match sur une frappe contrée de Traoré avant la pause (0-2, 45e+2) et avant de revenir des vestiaires en 4-3-3, Léo Dubois blessé cédant sa place à Jason Denayer. Cela n’empêche pas l’OL de continuer à dérouler, avec un joli but signé Martin Terrier après un bon relais avec Moussa Dembélé (0-3, 61e), et on pense se diriger vers une large victoire. Sauf que l’OL est alors moins tranchant, s’endort un peu et se fait presque peur. Presque, car les deux buts amiénois arrivent finalement trop tard pour vraiment faire trembler les Lyonnais (celui du 2-3 est marqué à la 90e+1). Les trois ans d’attente ont pris fin, reste maintenant à remporter un premier titre depuis 2012 (oui, on s’enflamme, mais ça fait presque un mois que l’OL joue bien de façon assez régulière, excusez-nous de ne plus avoir l’habitude…) - HH

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Solet et Terrier, l’appel en profondeur (de banc)

Ce n’était bien sûr pas le match le plus difficile pour une première titularisation en pro, mais Oumar Solet a su en profiter pour se montrer à son avantage. On attendra bien sûr des oppositions plus consistantes pour tirer des conclusions définitives, mais sa première titularisation en pro a donné raison aux suiveurs de l’Academy© qui, depuis son arrivée il y a un an en provenance de Laval, sont de plus en plus convaincus par ses prestations en Youth League et en National 2. Placé au cœur de la défense à 3, poste particulier, le jeune défenseur s’est signalé par des interventions plutôt solides sur les rares offensives amiénoises. Surtout, il a quasiment constamment cherché à jouer vers l’avant, et n’a pas hésité à casser la première ligne adverse balle au pied. Une audace et une confiance en son jeu assez impressionnantes pour une première. Le 3-5-2 étant amené à s’installer (jusqu’à la prochaine série de deux nuls et une défaite), il y aura bien besoin d’un cinquième défenseur central, et Oumar Solet devrait squatter le groupe à chaque absence des défenseurs centraux devant lui (Marcelo, Marçal, Denayer et Morel).

Ça c’était le paragraphe écrit à la mi-temps, parce qu’on ne s’attendait pas à une seconde mi-temps aussi favorable à Amiens (lire « On ne s’attendait pas à une seconde mi-temps aussi nulle côté lyonnais »). Le bilan de la seconde période de Solet est à quasiment aussi mauvais que celui de la première avait été bon, avec une faute concédée bêtement plein axe à 20 mètres des buts (même si Solet détourne lui-même le coup franc concédé de la tête), une mauvaise relance offrant un bon contre à Amiens, et un placement hasardeux sur touche sur le second but amiénois. À part la relance ratée (mais on ne va pas se mettre à reprocher à un défenseur central lyonnais de jouer vers l’avant), deux « erreurs de jeunesse » (des vraies erreurs, celles-là). À revoir malgré tout, même s’il a semblé nettement loin à l’aise après le passage au 4-3-3.

La seconde innovation de Bruno Genesio lors de ce huitième de finale de Coupe de la Ligue BKT (on ne sait toujours pas si c’est une boite de BTP, de logiciel pour entreprises ou une marque de VTT), c’est le placement de Martin Terrier en piston gauche du 3-5-2. Un choix très réussi, tant la recrue lyonnaise a joué juste. Il y avait du Houssem Aouar version ailier gauche dans le match de Terrier, avec un mélange d’intelligence de jeu, de variations entre appels le long de la ligne et retours intérieurs, de jeux en remise avec l’avant-centre ou le milieu de terrain le plus proche, en plus d’une qualité technique au-dessus de la moyenne.

Son très joli but résume assez bien la prestation : voyant Moussa Dembélé faire un appel sur son côté, Terrier choisit de repiquer plein axe, et se trouve en position idéale pour recevoir la belle remise de Dembélé. Avant de placer, avec sang froid, une frappe parfaitement placée au pied du poteau opposé. Une action d’école. L’ex-Strasbourgeois aurait même pu finir avec des statistiques flatteuses, si le gardien amiénois n’avait pas sorti sa très belle frappe sous la barre, ou s’il s’était montré moins altruiste sur une percée, face au gardien, où il a peut-être voulu rendre à Moussa Dembélé la passe décisive qu’il lui avait adressée. Si Ferland Mendy est intouchable (malgré une défense scandaleuse sur le second but amiénois), Terrier est clairement replacé dans la course au temps de jeu, et constitue une très bonne alternative en cas d’absence de Mendy, dont les coups de chauds fréquents finiront probablement par lui valoir une expulsion. - VG

Dembélé, du moins bien mais aussi du bien

Avant-centre numéro 2 dans la hiérarchie, Moussa Dembélé ne devait pas se manquer ce soir. Et malgré plusieurs imprécisions techniques (notamment sur ses contrôles), l’attaquant arrivé fin août à l’OL a livré une copie très intéressante sur plusieurs plans. Le premier concerne les appels dans la profondeur. Alors que l’OL souffrait l’année dernière d’un jeu trop statique, avec des attaquants qui réclamaient presque tous le ballon dans les pieds, notamment Mariano, les appels de Moussa Dembélé ont fait peser un poids constant sur la défense amiénoise, et ont libéré des espaces derrière lui, à l’image du but de Martin Terrier. Deuxième point positif, Dembélé a beaucoup cherché ses partenaires, ce qui lui vaut une passe décisive et une passé clé qui mène au penalty qu’il transforme lui-même. Ce qui amène au troisième point, et la recherche du but. S’il a raté plusieurs occasions en forçant un peu trop, Dembélé a parfois rappelé les bons côtés de Mariano, avec une détermination devant le but qui manquent parfois au nonchalant (mais souvent décisif) Bertrand Traoré. On se souvient avec effarement de l’occasion ratée par Traoré et Fekir contre Nice en jouant à la baballe devant le but. Être bourrin, ça peut aussi être une qualité. - VG

Les autres trucs en vrac

Il y a encore un an et demi, les Amiénois étaient les seuls (avec Florian Maurice) à savoir que Tanguy Ndombele était un crack. Il a quand même tenu à leur rappeler. De retour de blessure et les mains dans les poches, le milieu de terrain a lâché les deux passes qui amènent les deux premiers buts. Sans forcer.

Un bel arrêt réflexe, d’autres arrêts plus faciles mais qui ont le mérite d’avoir été réalisés (pas toujours de façon très rassurante, certes), un jeu au pied qui fait flipper : Mathieu Gorgelin n’a pas été brillant, mais pas moins bon que Matthieu Dreyer en face. Beau message adressé aux mecs qui disaient à une époque que MG30 était le pire gardien remplaçant de Ligue 1 (je parle de moi, là).

Les titulaires habituels sont tellement peu motivés à l’idée de disputer la Coupe de la Ligue que Jason Denayer a marqué un but contre son camp imparable pour protester contre le fait d’avoir été obligé d’abandonner son plaid sur le banc.

Huitième de finale de Coupe de la Ligue, trois buts d’avance, en supériorité numérique, Lucas Tousart et Pape Cheikh Diop bien mais pas top : c’était visiblement encore trop risqué de lancer Maxence Caqueret.

Le jeune chanceux qui a eu le droit de fouler la pelouse du stade de la Licorne après les entrées de Denayer à la pause et de Mendy à la 66e a donc été Yassin Fekir. Qui a bien failli ne pas faire ses débuts en pro : le ballon a semblé ne jamais vouloir sortir lorsqu’il attendait auprès du quatrième arbitre (bon, on dramatise un peu, il restait quand même cinq bonnes minutes).

Hugo Hélin et Vincent G.

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