Montpellier – OL (1-1) : petit Pep à Noël

OL

LES NOTES. Ce dernier match de la saison rappelle étrangement ce que l’on ressent lorsqu’on ouvre son calendrier de l’Avent pour découvrir un chocolat tout nul. Malgré une composition plutôt alléchante en l’absence de Ndombele, l’OL quitte Montpellier sans avoir pu montrer quelque qualité que ce soit, et presque heureux de ramener un point des terres de Loulou Nicollin. L’OL termine donc l’année sur un podium où les marches numérotées 2 et 3 sont exceptionnellement basses. On ne craint donc qu’une chose : que le staff voie le verre à moitié plein, et pas le vide encore flagrant ce soir.

OL : Lopes 5 – Denayer 6, Marcelo 5, Marçal 5 – Tete 5, Tousart 4, Aouar 5, Mendy 5 – Fekir, 6 – Traoré 3, Memphis 4.

Sur les dernières années, les confrontations entre Montpellier et Lyon sont plutôt frisson. Des 5-1, des 1-5 aussi malheureusement, et des golazos de Fekir qui restent dans les mémoires. Cette édition commence par le doux frisson quand on trouve un streaming Foot + qui marche : et si l’Olympique Lyonnais d’aujourd’hui, c’était savourer ces petites victoires anodines ? Le début de match lyonnais va dans ce sens en tout cas, puisqu’une action de Memphis devra suffire à nous faire oublier que l’on se fait manger par des joueurs plus ou moins anonymes.

Dans les têtes connues qui se signalent chez les locaux, on retrouve Laborde, Delort ou Mollet : c’est ce dernier qui oblige Lopes à une parade, avant que Denayer n’en fasse une encore meilleure sur la suite de l’action. Pourtant, sur le corner qui suit, Montpellier ouvre le score d’une tête rageuse. Oui mais non, car l’arbitre, bien aidé par son oreillette magique, refuse le but pour un hors-jeu réel. Peut-on donc s’attendre à une réaction calme et mesurée de Michel der Zakarian ? Tout à fait, en tout cas si insulter le 4e arbitre en agitant les bras comme s’il faisait atterrir un Airbus est une réaction calme et mesurée.

Les Héraultais ne s’en émeuvent pas et continuent leur stratégie payante : attendre dans leurs trente mètres l’erreur des Lyonnais, puis remonter la balle rapidement. Pas très Guardiolesque, mais vu la faiblesse technique des joueurs offensifs lyonnais, ça suffit largement. Ça paie d’ailleurs presque lorsque Anthony Lopes fait une erreur gigantesque dans les trente mètres de l’OL, puis se fait dribbler par Delort, avant que le deuxième meilleur gardien de l’OL, Denayer, ne sauve son camp. La mi-temps se termine sur une demi occasion lyonnaise, mais elle ne nous fera pas oublier une triste mi-temps où les visiteurs se sont fait dominer, et plutôt outrageusement, en livrant une première période d’une pauvreté hallucinante, malgré la prime de 1000€ versée par Jean-Michel Aulas aux salariés de l’OL. Merci Président. #pouvoirdachat

Working Class Hérault

C’est un tout petit mieux en début de seconde période pourtant. Les murs ont-ils tremblé dans le vestiaire lyonnais ? On attendra le témoignage d’un Bernard Lacombe les larmes aux yeux pour en avoir le cœur net, mais les intentions semblent un peu meilleures, notamment sur le côté gauche de l’attaque où Ferland Mendy est remuant. C’est pourtant sur ce côté que Bruno Genesio décide de sortir Memphis Depay pour faire rentrer Dembele. Tant pis, c’est donc côté droit que viendra l’action du but, avec un échange entre Traoré et Tete, qui donne à Nabil Fekir. Ce dernier se sert des deux centraux de Montpellier : il utilise Hilton en tant que rond-point et en fait calmement le tour, avant de profiter du retour rageur de son compère qui dévie la frappe du capitaine lyonnais hors de portée de Lecomte. La récompense pour une deuxième mi-temps accomplie, certes, mais la frustration des locaux en tribune est bien compréhensible.

 

Elle aurait été encore accentuée si l’arbitre avait donné à Fekir un penalty sur une action où il ne récolte qu’un carton jaune et une leçon de morale (et provoque des heures de débats pour une action où les deux points de vue, faute ou pas faute, peuvent se défendre). Cet arbitrage apaise-t-il Michel der Zakarian ? Dans la mesure où ce dernier se plaint sur la moindre situation plus ou moins litigieuse, pas particulièrement. Mais ces vociférations font partie du folklore local, et ça nous manquerait presque si on ne les avait pas, non ? (non, absolument pas) Il sera pourtant requinqué par l’exceptionnelle frappe de Ruben Aguilar pleine lucarne poteau rentrant. Un duel de la tête perdu par Marcelo, un gros cafouillage entre Mendy et Marcal, et SECOND POTEAU AGUILAAAAR… Désolé, l’habitude. En tout cas, l’OL qui était sereinement en train de voler le match va devoir faire du jeu à nouveau… et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle. Heureusement, les Lyonnais ne se laissent pas déstabiliser par les événements, et continuent à servir une soupe au goût bien amer.

 

Votez pour le néo-Jurynho !

 

Que retenir de ce match ? Tout d’abord, qu’un choc entre prétendants à la Ligue des Champions, ça ressemble énormément à un match entre candidats au maintien, à part que ça ne passe pas sur BeIn Sport 9. Ensuite, que quand le milieu de terrain ne crée rien de particulier, l’attaque est très triste, et n’a même pas de quoi tenter les exploits individuels tristement célèbres. Les ailes ont permis quelques frissons, mais clairement rien de viable sur 90 minutes. L’impression reste la même : si l’adversaire n’est pas un gros nom, ou s’il ne se rue pas à l’attaque en espérant faire craquer le trio magique de la défense lyonnaise, il n’y a que peu de chances de voir un match enlevé. Et le verbe « enlever » correspond très bien au seul espoir que nous avions de prendre les 3 points ce soir.

 

Demi-saison, demi-molle

A l’heure de la trêve, il est aussi l’heure de dresser un bilan. La lecture la plus positive : l’OL est sur le podium de Ligue 1, ses deux concurrents les plus sérieux sont l’un au bord de la crise et l’autre dans une situation à peu près aussi enviable que de faire des longueurs dans une fosse sceptique. 4 défaites, dont 2 très tôt dans la saison (pour rester dans la lecture positive, on ne va pas mentionner les adversaires, #OLoptimisme), et deuxième meilleure attaque de Ligue 1 (oui, à égalité avec l’OM et Strasbourg, mais bon).

La lecture la plus pessimiste (ou lucide) : avec un effectif largement au-dessus de ses concurrents, l’OL est calmement installé entre Lille et Montpellier, qui auraient sûrement bien rigolé si on leur avait dit en début de saison qu’ils seraient à la lutte avec les Rhodaniens. Il y a bien évidemment eu quelques résultats indignes, mais encore plus de matchs tristes. Le résultat avant tout ? Les résultats ne sont pas particulièrement brillants par rapport à l’effectif dont dispose l’OL, et l’incapacité à dominer des équipes déjà ravies de faire match nul ne disparaîtra sans doute pas par magie durant la trêve. Un huitième de finale de Ligue des Champions suffit-il à faire avaler aux supporters qu’un podium petit bras correspond aux objectifs du club ? Maxime Gonalons, escorté vers la sortie pour avoir osé remettre en cause les ambitions du club, n’a jamais semblé avoir autant raison. Ceci étant (©) ça pourrait être pire : on pourrait avoir prolongé Rudi Garcia après deux victoires d’affilée en Ligue 1. Pose ce stylo tout de suite, Jean-Michel.

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Nicolas Schweisguth

(Photo MHSC)

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