OL – Strasbourg (1-2) : la Coupe de la lie

Gorgelin

LES NOTES. On entend souvent la même rengaine à propos de la Coupe de la Ligue de la part de l’entraîneur lyonnais. C’est en effet le « chemin le plus court pour gagner un titre » car mathématiquement, « deux victoires et c’est les demies ! » Le même discours engendre les mêmes conséquences : une élimination sans gloire qui a le mérite de mettre encore plus en valeur l’inefficacité offensive identifiée en conférence de presse d’avant-match par Bruno Genesio. Qui n’a toujours pas su qualifier l’OL en demi-finales d’une coupe nationale trois ans après sa nomination.

OL : Gorgelin 5 – Marcelo 3, Denayer 4, Marçal 3, Mendy 5 – Tete 3, Diop 3, Aouar 3, Mendy 5 (Traoré 5) – Fekir 2, Terrier 4 – Depay 5.

La compo symbolise bien le fait que ce match revêtait une vraie importance pour l’OL, avec une équipe quasi type, exceptée la présence de Mathieu Gorgelin, comme toujours dans la compétition, de Pape Cheikh Diop, qui devra encore enchaîner les matchs au milieu de terrain pour convaincre, et celle moins surprenante de Martin Terrier, l’homme en forme du moment qui avait déjà puni son ancien club en championnat cette saison. Il semble toutefois que les joueurs lyonnais n’aient pas partagé avec leur entraîneur l’importance de ce match, et il a ainsi fallu plus de 30 minutes pour voir les premiers frissons traverser les tribunes bien vides du Parc OL.

Avant cela, Mathieu Gorgelin s’était déjà incliné sur un penalty qu’il n’a pas été loin de détourner, lors de la seule réelle incursion strasbourgeoise de la première mi-temps au terme d’une période de jeu où les Alsaciens n’avaient rien trouvé d’autre que des bonnes touches dans le camp lyonnais et faisaient montre d’un embarras évident avec le ballon. Sur la tête de Lamine Koné, rien non plus à reprocher au portier de l’OL si ce n’est d’avoir cédé à la mode de ne pas mettre de joueur au deuxième poteau. Un vrai match frustrant pour l’habituel remplaçant, peut-être le dernier de sa saison, qui a par ailleurs fait preuve de sérénité dans ses relances courtes sous pression, et a eu le mérite de jouer assez haut pour couper les trajectoires sur les contres strasbourgeois.

Le jeu strasbourgeois ne proposant rien sur les côtés, il est dur de juger les latéraux sur l’aspect défensif, mais Kenny Tete a tout de même réussi à provoquer un penalty et en bonus à rater absolument tous ses centres. On sent le Néerlandais moins à l’aise dans ce système, mais on est en droit de se demander où est passé sa justesse balle au pied qui avait fait tant de bien à l’OL en début de saison dernière. À gauche, Ferland Mendy a fait preuve de son initiative habituelle, surtout une fois Kenny Lala sorti. Son positionnement entre les lignes, qui l’amena parfois même à faire des appels en position axiale, a beaucoup gêné les Strasbourgeois, mais il n’a pas été en réussite dans la dernière passe.

Son remplaçant en deuxième période, Fernando Marçal, a été relativement médiocre. Son déchet dans les lancements de jeu, si importants dans cette équipe, a porté détriment à la cohésion collective en première mi-temps ; son passage latéral gauche n’a pas changé pas grand-chose, même s’il a eu le mérite d’offrir beaucoup de solutions, toutefois sans réussite. Dans l’axe, Marcelo et Jason Denayer se sont beaucoup battus face au massif Ludovic Ajorque, remportant plusieurs duels aériens et effectuant des prises à deux quand nécessaire. Le Brésilien a été battu dans les airs sur le corner décisif et a exaspéré le public en envoyant un enroulé dans l’anneau intermédiaire au bout des arrêts de jeu. De son côté, le Belge s’est ennuyé ferme en seconde mi-temps, et on en est presque venu à regretter son habituelle activité balle au pied dans une défense à 3.

Les vertus de combat se sont malheureusement arrêtés à la ligne défensive. Au miieu de terrain, Pape Cheikh Diop a obtenu son passeport suisse au vu de la neutralité de son apport, aussi bien offensif que défensif. Des passes latérales à foison et un manque flagrant de projection, en plus d’un placement un peu aléatoire en phase défensive. Un match qui pousse à se demander si l’Espagnol est fait pour ce milieu à deux, surtout accompagné par un joueur plus offensif comme Houssem Aouar, qui a peut-être bien livré sa plus mauvaise prestation sous le maillot lyonnais cette saison. Le numéro 8 de l’OL a été trop peu en réussite dans ses dribbles et ses passes, même si sa présence dans la surface strasbourgeoise a parfois pu peser sur l’arrière-garde adverse. Pour le reste, quelques mouvements intéressants avec Nabil Fekir, mais Aouar n’est pas arrivé à se mettre au niveau d’intensité alsacien. Quand lui et Fekir sont dans un mauvais jour, il y a peu de monde pour rafistoler le rafiot. Le capitaine lyonnais, donc, a raté à peu près tout ce qu’il a entrepris, et il a entrepris encore moins que d’habitude. Une farandole de dribbles ratés, quatre touches de balle de trop, des combinaisons un peu trop cute pour être honnêtes, et un pénalty envoyé dans le dos d’un innocent stadier. Il n’a même pas pris la peine de souffrir son habituel syndrome du sauveur en fin de match. Dur de comprendre pourquoi Genesio ne l’a pas sorti, et aussi de voir comment le débat sur ses performances ne resurgira pas plus tôt qu’on ne le pense. En tout cas, à ce niveau-là, pas trop d’inquiétudes à avoir concernant un départ au mercato d’hiver. 

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La même question sur le coaching de Genesio vaut pour Martin Terrier, qui est globalement resté bien caché sur le terrain à part pour sa spéciale enroulée qui ouvra le bal des poteaux et une occasion énorme à 6 mètres du but après celui de Fekir (de poteau). Dur de retirer grand-chose de sa première période, à part une difficulté claire à trouver son rôle à côté d’un Memphis Depay qui aimante les ballons. Le Néerlandais, même en marchant, s’est montré extrêmement intéressant dans un rôle où l’on imagine moins, dos au but, protégeant le ballon et offrant des remises intéressantes à ses coéquipiers, sa passe décisive sur le but de Traoré en étant l’exemple parfait. Il a toutefois eu du mal à se mettre en position de frappe et son absence d’instinct d’attaquant se voit au grand jour sur les centres, où son positionnement laisse souvent à désirer.

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Du côté des entrants, mention notable à Bertrand Traoré qui a mis plusieurs fois en panique Dimitri Liénard, arrière gauche improvisé. L’incapacité idangaresque du Burkinabé à se servir de son pied droit reste toutefois un frein à sa progression, mais tant que ses frappes seront contrées, on peut espérer quelque chose de lui. Il a même donné une belle passe dans la course à Tete, tellement surpris que son centre s’est échoué misérablement dans les pieds du premier rideau alsacien. L’entrée conjointe de Tanguy Ndombele et de Moussa Dembélé s’est montré utile dans la mesure où elle a furieusement mis en valeur le contraste avec ceux qu’ils avaient remplacé. Le premier a immédiatement orienté le jeu vers l’avant par ses habituelles passes et courses, tandis que le deuxième a foiré sa première remise. Moins que l’entrée de ces deux joueurs, on se posera la question de savoir pourquoi Fekir est resté sur le terrain, et pourquoi ces entrées ne vinrent qui si tard, ainsi que de constater avec dépit que l’entraîneur lyonnais n’a pas su (vu ? voulu ?) renforcer un milieu complètement aux abois et dépassé dans le combat.

Martin Michelot

(Capture d’écran Canal+)

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