PSG – OL (0-4) : le 9e escadron martyrise Paris

Olympique Lyonnais

DIVINES. L’OL a humilié le PSG (0-4) dans un stade Charléty plutôt garni pour l’occasion, mais avec une pelouse indigne de ce niveau. Collectivement proches de la perfection, les individualités lyonnaises ont également sur tirer leur épingle du jeu. Une victoire qui titre quasiment les coéquipières de Camille Abily. Ahou !

 

Samedi 21 février 2015, 18e journée de Division 1

Paris Saint-Germain – Olympique Lyonnais 0-4

Buts : Abily (30e), Schelin (35e), Bussaglia (57e), Dickenmann (60e).

 

PSG : Kiedrzynek (Benameur 68e) – Delannoy (Delie 45e), Georges, Henning (Krahn 45e), Boulleau – Dali, Seger, Hamraoui, Houara – Alushi, Asllani.  Entr. : Farid Benstiti.

OL : Bouhaddi – Dickenmann, Kumagai, Renard, Majri (Perisset 82e) – Henry (Petit 73e), Bussaglia, Abily – Le Sommer (Thomis 54e), Schelin, Hegerberg. Entr. : Gérard Prêcheur.

 

Dans un choc, il faut toujours une bonne grosse cuillère d’enjeu et un zeste d’intox. Vous mélangez tout ça et vous obtenez un match historique. Le premier ingrédient était simple : le titre de champion de France de D1 féminine. Avec deux matchs d’avance, le PSG doit remporter cette finale avant l’heure afin d’éviter d’entrevoir un retour les Lyonnaises. Sauf que la D1 féminine est un championnat à part. Outre la spécificité des quatre points en cas de victoire (comme en CFA ou Ligue 1 tahitienne), le titre se joue sur le goal-average particulier. Avec un championnat totalement indigeste et peu équilibré, les rencontres directes en deviennent primordiales. Défaites à l’aller (1-2), les Parisiennes devaient s’imposer avec deux buts d’écart. Une mission quasi-impossible connaissant la machine rhodanienne. Mais le football n’est pas une science (#Footballogue). Sur le pré, tout est possible.

« Je vois un événement abouti, quelque chose de calculé. Une sorte de scénario dramatique où on gagnerait. » Farid Benstiti. Avant le match

L’intox ? Patrice Lair et Farid Benstiti s’en sont chargé. Les deux anciens coach de l’OL, toujours avides d’une bonne saillie verbale, ont exprimé leurs points de vue respectifs. Sur le plateau de Femmes de Foot, le premier a confirmé son extrême confiance envers un groupe rhodanien qu’il connaît sur le bout des doigts. Le second, actuel entraîneur du PSG, lui a répondu dans la presse (l’Équipe). Évidement dans ce duel viril, il ne faut pas oublier l’interview de Camille Abily sur Le Libéro Lyon. La milieu tricolore est revenue sur l’arbitrage des dernières rencontres contre le PSG et cette fameuse fin de cycle, dans une sortie que n’aurait pas reniée son président.

Sur un terrain indigne d’un tel match (le PFC – comme depuis le début de la saison – avait joué le vendredi en national), les Lyonnaises vont rapidement imposer leurs qualités. Avec leur milieu à trois, l’équipe rhodanienne dévore son adversaire. Camille Abily, placée en 8/10, régale les (télé)spectateurs. Transcendée par l’enjeu et surmotivée après avoir raté la double confrontation en coupe d’Europe, elle remplace à merveille Louisa Necib, blessée et présente dans les tribunes. Malgré une maîtrise technique supérieure et la possession du ballon, les joueuses de Gérard Prêcheur ne se créent que peu d’occasions. Au contraire, le PSG avec des frappes lointaines de Kosovare Asllani (11e) et Fatmire Alushi (14e) mettent en évidence Sarah Bouhaddi, plus à l’aise dans les airs que balle au pied.

 

L’OL maîtrise de bout en bout

L’OL garde son sang-froid et poursuit son abattage. Pas besoin d’aller au salon de l’agriculture pour admirer une moissonneuse-batteuse, le collectif lyonnais s’en charge. Alternant jeu court et jeu long, les coéquipières de Wendie Renard montent en puissance. Intenable, Lotta Schelin multiplie les courses et combine parfaitement avec ses comparses de l’attaque. La Suédoise se crée une première occasion (23e) puis est très proche d’ouvrir la marque sur un corner repoussé. Sur un centre d’Ada Hegerberg, l’attaquante passe devant Kiedrzynek, mais sa tête frôle le but sans être poussée dans les filets par Eugénie Le Sommer, totalement seule et absente de l’action.

Sept minutes plus tard, le banc des Fenottes peut enfin exploser. Sur une longue balle de Saki Kumagai dans la surface parisienne, Ada Hegerberg – encore elle – remise le ballon du front, qui arrive dans les pieds de Camille Abily à l’entrée de la surface. L’ex-joueuse du PSG ne se pose pas de questions et place une frappe parfaite à ras de terre qui transperce les filets adverses (1-0, 30e).

La récompense d’un début de match exemplaire et d’une prestation de haut de vol de la milieu rhodanienne. Chou, Abily, Dis-moi oui, Abily ! Mais le rideau n’est pas encore baissé. A la suite d’un coup-franc mal négocié par la défense parisienne, la Norvégienne préférée de Gerland récupère la balle sur le côté gauche de la surface. Elle adresse un centre pour Lotta Schelin qui double la marque (2-0, 34e). 

Willy Sagnol ne peut point contenir sa joie sur le banc bordelais au vu de cette action 100 % nordique. L’OL est un cran (voire deux ou trois) au-dessus de son adversaire du jour. La rencontre ressemble à une démonstration. Le PSG n’arrive plus à sortir la balle et doit se contenter d’exploits personnels de ses ailières. Shirley Cruz, absente, manque cruellement au collectif parisien.

Le début du second acte n’est qu’une vulgaire copie du premier. Camille Abily continue à régaler. Elle semble avoir volé les poumons de Blaise Matuidi. Tout au long de la rencontre, elle dévore Caroline Seger, totalement à côté de son sujet. Alors que les OL Ang’Elles donnent de la voix, les fidèles supporters (et supportrices) vont à nouveau pouvoir exploser de joie. Sur un coup franc plein axe aux 25m, Élise Bussaglia, habituelle remplaçante, prend ses responsabilités. L’ex-Parisienne envoie une frappe divine dans la lucarne parisienne (3-0, 57e).

Un coup franc Juninhesque voire Bergougnesque (le rédac chef m’a forcé). Le bloc parisien déraille totalement alors que les Lyonnaises sont toujours très bien organisées et poursuivent leur travail de sape. Sur un contre, les filles de Gérard Prêcheur se retrouvent à trois contre trois. Lotta Schelin adresse une merveille de balle en profondeur pour Lara Dickenmann. La Suissesse s’envole vers le but et lobe astucieusement la gardienne de la capitale (4-0, 60e). Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, reprenez avec moi tous en chœur : pas de Farid Benstiti avant de faire vos prières du soir.

Le calvaire est total pour les Parisiennes. Nasser Al-Khelaïfi, présent dans les tribunes, ne doit guère apprécier le spectacle. Alors que Jean-Michel Aulas, heureux comme un gosse, prépare ses tweets nocturnes. L’amour du buzz. La fin de la seconde mi-temps n’est qu’une démonstration, une leçon. À la 80e, cela n’étonne personne de voir le bloc lyonnais toujours aussi haut et continuer à effectuer un pressing constant. Un récital collectif. Au micro de Romain Balland sur Eurosport, Wendie Renard savoure. L’OL a confirmé son statut de meilleure équipe française (de tous les temps ?). Lundi sur le plateau de Femmes de Foot, Patrice Lair pourra savourer. Son groupe est bien en vie. Le passage de témoin est validé. Le 9e titre n’est plus qu’une question de temps.

Charles Chevillard

(Photo Damien LG)

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