Petit guide de survie face à des hooligans russes

CSKA

BÉRÉZINA. La venue d’une centaine de supporters du Spartak Moscou à Lyon en marge du 8e de finale retour entre l’OL et le CSKA Moscou ce jeudi fait naître la crainte d’affrontements musclés entre les hooligans des deux clubs moscovites. Comment réagir en cas de rencontre fortuite avec ceux-ci ? On vous donne trois méthodes (pas) infaillibles.

 

La méthode amicale

Le hooligan russe est un fan de football comme les autres. Il aime le beau jeu, débattre pendant des heures des choix de l’entraîneur, boire des coups avec les copains et faire de belles rencontres humaines en déplacement. Alors pourquoi ne pas lui faire découvrir la gastronomie lyonnaise en l’invitant à partager quelques spécialités locales ? Voici donc quelques phrases en phonétique pour vous permettre de briser la glace.

« Zdravstvouïte, ia bolelschik lionskogo Olimpika, kak naschet togo, chtoby poïti vypit ko mne domoï ? » (Bonjour, je suis supporter de l’Olympique Lyonnais, voulez-vous venir boire un coup chez moi ?), « Dobro pojalovat ! Chto vam ougodno ? U menia est Bojolé ili Kot du Ron. A vy znaete, chto takoe rozet ? » (Bienvenue chez moi ! Que voulez-vous ? J’ai du Beaujolais ou du Côte-Rôtie. Connaissez-vous la rosette ?), « Ia vas oumoliaiou, vozmite moi dengi i vse chto vy khotite, no ne trogaïte moiou jenou i moiou dotch ! » (Je vous en supplie, prenez mon argent et tout ce que vous voulez, mais ne touchez pas à ma femme et ma fille ! )

 

La méthode défensive

Si le hooligan se trouve à une distance relativement courte (2 mètres), avancez en le contournant. Les Russes ont un centre de gravité plus large et par conséquent, ils ne peuvent pas se retourner aussi brutalement que vous et moi. Évitez simplement de tourner en rond, mais si vous vous trouvez dans un endroit dégagé (place Bellecour ou parvis du Parc OL), ne fuyez pas tout de suite en courant, car le Russe est généralement plus rapide.

Cet excellent conseil est librement inspiré de la page Wikihow (le site collaboratif qui répond aux questions que personne ne se pose) « Comment échapper à un ours ? » Il est en effet intéressant de noter que l’ours et le hooligan russe partagent 99,9% de leur patrimoine génétique (le 0,1% de différence concernant la capacité à imiter le cri du singe dans un stade). N’ayez en tout cas pas honte : la fuite est très souvent la méthode la plus efficace pour s’éviter beaucoup de problèmes. Neymar l’a d’ailleurs bien compris.

 

La méthode littéraire

Qui sait si Ivan, gros nounours de 135 kg, ne partage pas la même passion que vous pour Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov ? Qui vous dit que Youri, avec sa batte de baseball qui ressemble à un cure-dent quand il la tient dans ses énormes paluches, ne peut pas disserter pendant des heures sur les questions philosophiques abordées dans Les Frères Karamazov de Fiodor Dostoïevski ? Pourquoi Sergueï, et son énorme tatouage à l’effigie de Vladimir Poutine, ne pourrait pas vous apprendre un truc ou deux sur l’influence de la littérature française sur l’oeuvre d’Alexandre Pouchkine ?

Il n’y a qu’une seule façon de le savoir : prenez votre courage à deux mains et allez directement parler avec eux, en vous débarrassant des clichés colportés par des médias occidentaux trop souvent anti-Russie. On espère que vous ferez des rencontres enrichissantes sur le plan intellectuel et on vous laisse une dernière phrase en phonétique au cas où : « Radi Boga, ne zasovyvaïte mne etu knigou v zad ! » (Par pitié, ne m’enfoncez pas ce livre dans le cul !)

Zénon Zadkine (avec l’aide inestimable de José-Karl Bové-Marx pour les traductions)

(Photo CSKA Moscou)

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