OL – Wolfsburg (1-1, 4 tab à 3) : TAB pour trois

OL

FÉMININES. L’OL a conquis en Italie sa troisième Ligue des Champions féminine au terme d’un match qui a pourtant semblé lui échapper à la 88e minute, après une égalisation allemande qui dessinait les contours d’un scénario inéluctable. Aux tirs au but, les filles n’ont pourtant pas tremblé, en vengeant des années de lose à la française dans cet exercice face aux Allemands.

 

Jeudi 26 mai 2016, finale de la Ligue des Champions féminine

Olympique Lyonnais – VfL Wolfsburg 1-1

But : Hegerberg (11e) pour l’OL, Popp (88e) pour Wolfsburg

Avertissement : Necib (22e), Kumagai (44e), Abily (101e)

OL : Bouhaddi – Bremer (Thomis, 85e) Henry, Mbock, Renard (cap.), Majri – Kumagai –  Abily, Necib – Le Sommer, Hegerberg. Entr. : Gérard Prêcheur.

Wolfsburg : Schult -Dickenmann, Fischer (cap.), Peter, Kerschowski-  Blässe (Bunte, 113e), Bernauer (Wullaert, 73e), Bussaglia, Goessling – Jakabfi (Bachmann, 59e). Entr. : Ralf Kellermann.

Bouhaddi 6 – Bremer 7, Henry 6, Mbock 6, Renard 7, Majri 6 – Kumagai 8 – Abily 5, Necib 5 – Le Sommer 5, Hegerberg 6

 

Le live : W-Ahou !

 

Ce sera elle l’héroïne de la soirée, celle à laquelle on pensera en premier lorsque l’on évoquera ce 26 mai glorieux pour le football français. Sarah Bouhaddi a pourtant failli être le symbole d’une nouvelle lose glorieuse à la française. Peu sollicitée au cours du match, la gardienne lyonnaise a permis à Wolfsburg d’égaliser sur une sortie aérienne peu inspirée. Une sortie qu’on a d’ailleurs du mal à trop reprocher à la portière lyonnaise : Griedge Mbock semblait de toute façon battue de la tête aux six mètres par Alexandra Popp et attendre sur la ligne était une option tout aussi risquée. Mais l’histoire aurait sans doute malgré tout retenu son nom comme celui de la responsable de la défaite qui s’annonçait inéluctable aux tirs au but. Alors Bouhaddi a fait ce que Ettori n’avait pas fait à Séville : plonger, au moins sur les deux derniers tirs au but. De quoi changer la face du football et nous permettre d’assister à l’inimaginable : une défaite allemande aux tirs au but.

 

Saki, l’intelligence tactique d’Arrigo

C’était l’un des questionnements majeurs lorsque l’on a vu la disposition des joueuses au coup d’envoi : pourquoi mettre Saki Kumagai en numéro 6 et Amandine Henry en défense centrale alors que cette dernière est si souvent citée comme la meilleure milieu défensive du monde ? Le 3-5-2, coup tactique de Gérard Prêcheur, a pourtant parfaitement marché. Et la Japonaise en a été la pièce centrale, en récupérant un nombre incalculable de ballons et en les ressortant toujours sobrement et intelligemment. Et en y ajoutant une petite touche personnelle : inscrire le tir au but victorieux, comme elle l’avait fait en finale de la Coupe du Monde 2011. Derrière elle, Amandine Henry a été au niveau requis pour un match de cette envergure, en se permettant même de distiller quelques jolies ouvertures.

 

Renard, capitaine encourage

La capitaine Wendie Renard a fait honneur à son statut. Impériale défensivement, la Thiago Silva au féminin a, contrairement à son homologue masculin, parfaitement joué son rôle lors d’un grand match : d’abord en prenant ses responsabilités et en tirant un tir au but, puis en faisant jouer son leadership en encourageant et en remotivant Sarah Bouhaddi. Qui a donc sorti les deux tirs suivants. O Monstro peut en prendre de la graine.

 

Bremer, teutonne en pointe

Si Amel Majri a surtout brillé défensivement sur le côté gauche, Pauline Bremer a été l’une des femmes du match depuis son aile droite. Montant toujours à bon escient, l’Allemande a notamment montré sa puissance et sa qualité technique à ses compatriotes sur l’ouverture du score. Une excellente prestation d’ailleurs soulignée par contraste après l’entrée en jeu d’Élodie Thomis, incapable de fermer aussi bien que la Teutonne le côté droit de la défense lyonnaise et inoffensive en attaque malgré son avantage en terme de vitesse pure.

 

Un arrosage trop automatique

Devant Saki Kumagai, les deux milieux centrales Louisa Necib et Camille Abily n’ont pas fait un mauvais match mais ont toutefois été les catalyseurs des problèmes offensifs lyonnais. Préférant souvent la solution du tir dès l’entrée dans les 30 derniers mètres adverses, les meneuses de jeu n’ont pas contribuer à mettre en danger la défense adverse par des actions bien construites ou même des dribbles. Cette tendance prononcée à tirer de loin explique en grande partie les statistiques flatteuses pour les Lyonnaises (18 tirs à 9 selon l’UEFA) mais aussi le peu de vraies occasions franches sur ce total (même si Necib est passée à un cheveu de marquer le but de l’année d’un tir de 40 mètres qui a frôlé la lucarne).

En pointe, le duo Ada HegerbergEugénie Le Sommer a moins brillé qu’à son accoutumée. La Bretonne, qu’on annonçait incertaine, a commencé fort (et a d’ailleurs raté une balle de break) avant de baisser sensiblement le pied. Son remplacement par Lotta Schelin a permis d’offrir à la Suédoise ses dix dernières minutes sous le maillot lyonnais… et même trente supplémentaires, avec un tir au but réussi en rab. Tack så mycket, Lotta. L’autre attaquante scandinave de l’OL, Ada Hegerberg, a connu des montagnes russes émotionnelles : auteure de l’ouverture du score, la Norvégienne s’est démenée tout le match pour tenter de créer des occasions par ses déviations… avant de rater le premier tir au but lyonnais de la série. De quoi comprendre sa joie après le happy-end de la séance.

Hugo Hélin

(Photo Inside / Panoramic)

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