OL – Guingamp (2-1) : satisfaits malgré rien

Fekir

LES NOTES. Ouf. Oui, il était 22h35 le 15 février 2019, et vous avez sans doute soufflé de soulagement car l’OL venait de battre le dernier de Ligue 1 à domicile. Retour sur un succès inoubliable (au moins jusqu’à la sortie du stade) avec une précision pour commencer : malgré ce que vous allez croire, ce résumé n’est pas un copier-coller d’un autre match, même si c’était très tentant de le faire.

OL : Lopes 5 – Dubois 7, Marcelo 4, Denayer 6, Marçal 5 – Tousart 6, Aouar 5 – Traoré 3, Fekir 5, Terrier 6 – Dembélé 5.

[Trigger Warning à destination de Bernard Lacombe :
aucun des auteurs de cet article n’a joué au-dessus du niveau District du Cantal et Comité Drôme Ardèche]

L’OL a quelques situations en début de match, avec un but refusé très tôt à Terrier puis une double occasion pour Terrier de nouveau puis Dembélé, repoussée à l’arrache par les Guingampais. La troisième vague à la 15e est la bonne avec une frappe d’Aouar repoussée par Caillard. Terrier traîne et sa belle reprise du gauche trompe le portier guingampais. De quoi confirmer la bonne forme récente de l’ancien Lillois.

C’est à ce moment-là que tout supporter lyonnais se dit « Ah, voilà un début de match sympa. Maintenant, l’OL va sûrement bien contrôler le match ? » tout en sachant pertinemment qu’une merde va arriver dans la foulée. Bien vu, cela ne prend que six minutes : corner concédé bêtement par Lopes, marquage laxiste, personne au second poteau et Eboa Eboa égalise. Le 20e de L1 (mais 18e attaque à l’extérieur, ce qui rend la situation moins infamante) relance le match.

L’OL continue d’attaquer (et de laisser d’immenses espaces dans le dos de ses milieux, ça va ensemble) et se procure quelques occasions par Fekir puis Aouar dans la foulée. C’est ensuite Dubois qui prend sa chance grâce à une magnifique ouverture de Tousart, mais Caillard repousse encore. Mais de nouveau, le gardien breton cède sur la troisième vague. Aouar trouve Fekir à l’entrée de la surface, légèrement décalé à droite avec pas grand monde pour le gêner. Une situation idéale pour aller chercher la lucarne opposée d’une frappe enroulée, surtout quand on s’appelle Nabil Fekir. Bingo à la 35e, et c’est à peu près tout à la pause.

Le chrono tourne en deuxième période sans qu’il ne passe grand-chose. Marçal bascule en défense centrale dans une défense à quatre, ce qui provoque quelques frissons. Et c’est encore plus flippant quand on apprend après le match que c’est parce que Denayer s’est blessé. Ça aurait toutefois pu être pire. L’OL subit en effet la fin de match et ses tentatives de contres ne donnent rien, si ce n’est un bloc complètement éclaté car les quatre défenseurs et les deux milieux ne suivent pas les quatre attaquants.

C’est au milieu de ce no man’s land que Guingamp lance sa dernière occasion. Rebocho centre pour Roux, seul cinq mètres face au but ouvert. Le genre d’occasion qu’aucun attaquant au monde ne rate pour égaliser à la dernière minute et donner un point à une équipe très mal en point en championnat. Sauf s’il s’appelle Nolan Roux.

La barre sauve deux points, ce qui change de d’habitude où c’est le rôle de Lopes. Une nouvelle preuve que Genesio dispose d’un effectif très profond. Ça tombe bien, il va falloir sans doute piocher dans celui-ci, car Denayer et Ndombele sont très incertains pour mardi, Fekir sera suspendu et Rafael sans doute pas assez en forme. Mais comme Bruno a joué au-dessus de la promotion de district, on ne doute pas qu’il saura quoi faire.

Raymond Jacquet

Zoom : Une nouvelle organisation intéressante au cœur du jeu

Malgré des essais répétés, Genesio a dû se rendre à l’évidence : son 4-2-3-1 avec Aouar et Ndombele en duo de sentinelles/relayeurs n’a jamais permis de stabiliser l’équipe, entre un rendement offensif décevant et une incapacité à sécuriser le milieu de terrain. Et puisqu’il faut reposer Ndombele, le coach de l’OL opte pour un duo Tousart-Aouar contre Guingamp, avec Lucas en véritable 6 et Houssem en 8, Nabil Fekir décrochant pour densifier le milieu, et Martin Terrier venant de son aile gauche perturber régulièrement le milieu guingampais (voir plus bas).

Il faut bien sûr relativiser les commentaires qui suivent au vu de la faiblesse de Guingamp, qui ne mérite pas beaucoup mieux au classement, hormis, peut-être, être devant Amiens. Mais la répartition des rôles est globalement très intéressante en première période, chaque joueur étant dans son meilleur rôle. Un Tousart saignant à la récupération, tout en regardant devant, un Aouar positionné plus haut, enfin libéré, et impliqué sur les deux buts, un Fekir intenable entre les lignes, et un Terrier alternant intelligemment entre aile gauche et retour intérieur (au passage, encore un joli match entre intelligence tactique et justesse technique, on demande à voir ce que pourraient donner les repiquages de Terrier avec les débordements de Mendy).

Bien sûr, cela n’empêche pas l’OL d’être déséquilibré sur les contres. Mais la manière de se projeter à six ou sept devant raconte davantage le sentiment de supériorité lyonnais qu’un énième n’importe quoi tactique. Sûrs de marquer en venant nombreux (le premier but récompense d’ailleurs cette stratégie), on a l’impression que pour une fois, l’OL prend des risques en acceptant le déséquilibre plutôt qu’en le subissant.

En deuxième période, le n’importe quoi à tous les étages éteint ce bon fonctionnement. Notamment à cause d’Aouar, qui en dépit de quelques coups d’éclats, semble lessivé. Joueur sur le podium du temps de jeu cette saison, il faudrait penser à le reposer. A moins qu’il ne se soit lui-même économisé pour briller mardi. C’est tout ce qu’on nous souhaite, car il y aura besoin de lui, et, probablement, de deux autres milieux (Ndombele et Tousart ? Ndombele et Diop pour se sortir du pressing comme à City ?). En tout cas, l’absence de Nabil Fekir résoudra pour un match le dilemme du milieu de terrain.

Vincent G.

(Photo OL)

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