Mathieu Gorgelin, la doublure légère qui pourrait valoir quelques coups de chaud à l’OL

OL

NUMÉRO 2. C’est sans aucun doute le petit événement de la réception de Troyes dimanche. L’OL enfile les buts comme des perles depuis le passage au 4-4-2 losange et cela incite forcément assez peu à toucher au onze de départ. Un changement interviendra toutefois à coup sûr : la suspension d’Anthony Lopes forcera en effet Mathieu Gorgelin à garder les cages lyonnaises. De quoi donner chaud à quelques supporters lyonnais (et aux attaquants adverses).

Le numéro 1 sera dur à remplacer. D’abord parce qu’Anthony Lopes s’est imposé cette saison comme l’un des meilleurs gardiens de Ligue 1. Et ce n’est pas un tropisme lyonnais que de dire cela : le portier de l’OL a ainsi été nominé pour le trophée UNFP par ses pairs pour la quatrième saison d’affilée.

Dans un bilan publié en janvier en collaboration avec le site Les Chroniques Tactiques, Julien Assunção (de Côté Stats) avait déjà placé Lopes comme le gardien le plus performant de la mi-saison. Et confirme le constat, même si le portier de l’OL n’est plus autant au-dessus de la mêlée qu’il y a quelques mois. « La saison de Lopes est toujours d’un bon niveau malgré une deuxième partie de saison moins impressionnante, à l’inverse de Ruffier par exemple. La baisse de régime statistique s’explique surtout par une moins grosse réussite sur les occasions nettes adverses, mais il concède toujours moins de buts qu’il ne devrait selon les expected goals. »

L’absence de Lopes va donc forcément se faire ressentir. D’autant plus que son remplaçant s’appelle Mathieu Gorgelin, une doublure qu’on a toujours un peu de mal à qualifier de correcte. Gorgelin a pourtant montré lors de quelques-unes de ses rares apparitions en pro (10 matchs avec l’équipe première de l’OL à bientôt 28 ans, plus 18 en prêt au Red Star, alors en National, en 2011/12) qu’il pouvait malgré ses limites appliquer les principes de Joël Bats, ceux de gardiens plutôt dans l’action que la réaction et qui n’hésitent pas à sortir quitte à aller à la faute. L’éternel remplaçant avait ainsi fait le job sans (trop) faire trembler les supporters contre Nantes et Tours en décembre 2015 puis contre le PSG en Coupe de la Ligue en janvier 2016, ses matchs références.

Mais voilà, il y a ces fameuses limites. Celles qui expliquent pourquoi le numéro 2 (qui porte le numéro 30) n’a jamais concurrencé Lopes, son compère de la génération 1990, pour la place de numéro 1. Et celles qui expliquent pourquoi on a toujours un peu peur quand il prend place dans les buts lyonnais. Ce n’est arrivé que deux fois cette saison : une large défaite 4-1 à Montpellier en Coupe de la Ligue avec une équipe très remaniée devant lui et un nul 1-1 dans le Derby au Parc OL alors qu’il n’avait quasiment rien eu à faire avant l’égalisation en fin de match de Mathieu Debuchy. Dur donc de jauger son niveau actuel. On en restera aux quelques impressions éparses grappillées depuis 2013, des souvenirs d’attaquants russes percutés hors de la surface en amical de pré-saison ou de sorties aériennes rappelant la passion de Gorgelin pour la pêche.

Un œil sur sa base de données, Assunção en sort une stat qui confirme quelques (mauvaises) impressions visuelles. « On va espérer que Gorgelin profite de cet intérim pour améliorer ses statistiques actuelles : il a encaissé 4 buts en Ligue 1 là où il n’aurait dû en prendre que 2,28 selon les expected goals. Bon, c’est sur un échantillon de 12 tirs… » On cherchera ailleurs des raisons de se rassurer : l’OL a resserré les boulons en cette fin de saison et n’a ainsi laissé à ses adversaires que 0,45 expected goal en moyenne par match depuis le passage au 4-4-2 losange. Confiance en Mathieu Gorgelin, mais si le gardien de l’OL pouvait continuer à être au chômage technique trois matchs de plus, ça nous conviendrait aussi très bien.

Hugo Hélin

(Photo archive Anthony Bibard / Panoramic)

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