Les deux leçons de la Duchère

CFA. Les joueurs de Lyon Duchère ont réalisé une première mi-temps presque parfaite, ponctuée de trois buts, avant de se faire très (très) peur dans la seconde en laissant revenir Épinal (3-2). Mais l’une comme l’autre devraient leur servir pour la suite de la saison.

La Duchère

Jason Ranneaud, le Matuidi de la Duchère. (Photo Lyon Duchère AS)

Samedi 14 septembre 2013, 5e journée de CFA (groupe B)

Lyon Duchère AS – SAS Épinal 3-2

Pour la Duchère : Rolland (33e, 43e) et Najih (36e)

Pour Épinal : Gazagnes (66e) et Benkajjane (70e)

La Duchère : Laurent – Abenzoar, Camacho, Séry, Sbaï (cap. ; S. Varsovie, 60e) – Hima, Ranneaud -Dédola, Rolland, Julienne (Djabour, 80e) – Najih (avertissement, 25e ; Hamdany, 54e)

 

Ce qu’il faut retenir. On a vu à Balmont une équipe qui allait marcher sur son groupe de CFA. Mais cela n’a duré que quarante-cinq minutes. Une mi-temps durant laquelle les Duchérois auront réussi à peu près tout ce qu’ils ont tenté. Jean-Christophe Devaux avait délaissé le 4-3-3 des premières journées pour un 4-2-3-1 au sein duquel Élohim Rolland se retrouvait en liberté derrière l’attaquant. Depuis sa prise de fonction, le nouvel entraîneur de la Duch’ a toujours dit qu’il ne considérait pas le joueur, à qui Dijon a fait la cour tout l’été, comme un milieu défensif. Avec trois buts et une passe décisive au bout de cinq journées, il semblerait que Devaux avait vu juste.

Mais Rolland, exilé à gauche lors des premières journées, n’est pas le seul à avoir profité du changement tactique, rendu possible par la première titularisation de Franck Julienne sur l’aile, encore discret mais qui a offert l’ouverture du score au terme d’une belle percée. Yacine Hima, retrouvait sa place naturelle devant la défense, tout en en bénéficiant d’une certaine liberté grâce à l’énorme travail de Jason Ranneaud à la récupération. Une liberté dont il profitera en trouvant d’une superbe passe en profondeur Chafik Najih, qui reprenait sans contrôle pour le 2-0. L’ancien avant-centre d’Arles-Avignon (deux matchs en Ligue 1 en 2010-11) n’est pas encore affuté, mais son sens du placement et son aisance à jouer en pivot sont déjà de sacrés atouts pour les Lyonnais. Romain Dédola est peut-être le seul perdant de la nouvelle formule, puisqu’il perd sa place au cœur du jeu. Mais son activité côté droit et sa capacité à repiquer dans l’axe n’en font pas un ailier par défaut.

Mais la belle fluidité des six de devant, bien aidés par Hatim Sbaï, qui sert Rolland pour le 3-0, on ne l’aura vu qu’une mi-temps. Une mi-temps qui aura permis à tous les observateurs de s’enflammer, mais manifestement aux joueurs aussi. Parce que tout le monde, à commencer par les Vosgiens eux-mêmes, avait oublié qu’Épinal descendait de National et s’était déjà installé en tête de classement. La frappe de Diabaté de trente mètres, claquée par Franck Laurent sur sa barre (61e) aurait pourtant pu servir d’avertissement. Mais cinq minutes plus tard, Romain Chouleur, dont le pied gauche avait déjà fait beaucoup de misères à l’OL en Coupe de France, tirait un coup-franc que Laurent ne pouvait que repousser sur Gazagnes (3-1, 66e). À la 69e, à la suite d’un corner du même Chouleur, les Spinaliens mettaient à nouveau le potier duchérois à contribution avant de heurter la barre ! Ce qui ne les démoralisait pas pour autant puisqu’ils inscrivaient enfin ce second but dans la foulée sur une superbe reprise de Benkajjane (3-2, 70e).


AS Lyon-Duchère 3-2 SAS Epinal (14/09/2013) par visiofoot

 

Le moment clé. On joue déjà les arrêts de jeu quand Souleiman Djabour, entré dix minutes plus tôt, se présente seul face à Robin. L’ancien Clermontois rate son duel. Les visiteurs auront donc le droit à leur balle d’égalisation. Alors que les joueurs de la Duchère ne parviennet pas à se dégager, Chouleur, encore et toujours lui, arme de vingt mètres. Le ballon part bien mais Rudy Camacho détourne le missile du dos ou de la hanche. Les Duchérois auraient presque mérité de concéder – au moins – cette égalisation. Mais ils ont gagné quand tous leurs concurrents du haut de tableau, à l’exception d’Yzeure (qui perdait 2 à 0 sur sa pelouse à un quart d’heure de la fin avant de battre Vesoul [3-2]), mettaient à genoux à terre, puisque Moulins, Montceau et donc Épinal se sont inclinés. Quand le destin choisit de ne pas vous sanctionner un jour comme celui-là, c’est qu’il vous envoie un message.

Le joueur. C’est l’histoire d’un type de 22 ans qui jouait arrière gauche en réserve quand on lui a demandé de se transformer en récupérateur en CFA pour combler un trou en début de saison. Il y a peut-être moins d’absents désormais, mais il va falloir s’accrocher pour piquer la place de Jason Ranneaud. Véritable révélation de ce début de saison, le joueur de 22 ans, arrivé au club en U19, a réalisé une superbe prestation face à Épinal, même s’il a décliné comme tout le monde après la pause. Dans un style proche de celui de Matuidi, Ranneaud harcèle perpétuellement l’adversaire, est une véritable sangsue et se projette vite vers l’avant. Son action de la demi-heure de jeu est une parfaite synthèse de ses qualités : interception, perforation de la défense, fixation et centre en retrait. Si la frappe de Dédola est passée au-dessus, Ranneaud sera encore à l’origine du deuxième but de Rolland (43e, 3-0), en venant au pressing pour permettre à Sbaï de récupérer le ballon et de servir le buteur. À suivre.

Au Stade de Balmont, Pierre Prugneau

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