James Pettigrew, le « Jean-Marc de la compta de l’OL » de Manchester City

Brian Horton

INCULTURE FOOT. Le match de ce mercredi entre Manchester City et l’OL sera forcément spécial pour lui. Ce salarié d’un des deux clubs tire en effet son surnom du prénom de son homologue de l’autre club, l’un des meilleurs d’Europe dans son domaine. Cet homme c’est James Pettigrew, comptable du club anglais.

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Il fait partie du décor depuis des années. Entré à Manchester City il y a une dizaine d’années après des débuts difficiles dans la vie active (comptable d’un Tesco à Altricham et d’un Nando’s à Rochdale qui ont tous les deux déposé le bilan), Pettigrew a su patiemment y monter les échelons.

D’abord chargé de la distribution du courrier dans les bureaux, il est ensuite devenu assistant comptable avant de décrocher la timbale en étant nommé comptable du club champion d’Angleterre en titre. Et de gagner au passage un petit surnom« Jean-Marc de la compta » (en français dans le texte).

Une référence à son homologue de l’OL, unanimement reconnu comme l’un des meilleurs d’Europe dans son domaine. Pettigrew sourit lorsqu’on évoque ce petit nom. « Jean-Marc de la compta ? J’ai l’habitude. Ça me fait plaisir. Si c’est en référence à Jean-Marc de la compta de l’OL et que c’est pour les bonnes raisons, c’est bien. J’adore Jean-Marc de la compta de l’OL, car il fait de bons bilans comptables. »

Pas sûr toutefois que tout le monde utilise ce surnom pour de bonnes raisons. S’il est ardemment défendu par Harry Penlow, journaliste à The Lancashire Accounting Review qui note que « ses présentations Powerpoint hebdomadaires de deux heures ennuient les fournisseurs mais ont le mérite d’exister » et que « l’entreprise présente toujours des comptes à l’équilibre », Pettigrew est en effet contesté par une grande partie des suiveurs de City.

Ceux-ci mettent en avant qu’avec les moyens illimités venus des Émirats Arabes Unis dont dispose City, ne pas réussir à présenter des comptes à l’équilibre serait une faute grave. Une contestation constante qui rend l’ambiance autour du service comptabilité pesante. On a ainsi vu Pettigrew se battre avec Joe Whitfield, qui se serait moqué de son stylo quatre couleurs, lors du pot de départ à la retraite de Margaret Brown.

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Pettigrew peut toutefois compter sur le soutien de la direction des services administratifs de City, qui a récemment lancé le hashtag #ManCityGoodAccounting pour défendre son comptable. Celui-ci ne compte de toute façon pas abandonner si facilement un fauteuil pour lequel il s’est tellement battu, et préfère donc faire le dos rond et ne pas écouter les critiques. « Je n’ai pas envie d’expliquer mon plan comptable. J’en ai un petit peu assez d’être remis en question sans arrêt sur tout ce que je fais, que je choisisse la norme IFRS ou la IAS, le PCG 87 ou le PCG 99, les immobilisations à leur fair value ou à leurs coûts historiques, la valorisation du stock avec la méthode FIFO ou CMUP, voilà. Je ne me justifie plus, je fais mes choix, je les assume et ça s’arrête là. »

Pettigrew regrette d’ailleurs le manque de considération dont l’Angleterre fait preuve envers ses comptables. « Quand ça marche c’est grâce aux gars du marketing et quand ça ne marche pas c’est à cause de moi. Je devrais m’appeler Dupont ou Le Brech. » Le vrai Jean-Marc ne sait pas la chance qu’il a d’officier à Lyon. À moins que ce ne soit l’inverse.

Zénon Zadkine

(Photo Manchester City)

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