Guingamp – OL (0-2) : dauphin sans flipper

Aouar

LES NOTES. Cette fois, l’OL n’a pas été perturbé par la perspective de passer deuxième. Malgré la sortie rapide sur blessure de Nicolas Rainville, l’Olympique Lyonnais a livré – dans la foulée de Tanguy Ndombele – un grand match à Guingamp. Tout le contraire de la rencontre de dimanche contre Angers. 

 

En Avant Guingamp – Olympique Lyonnais 0-2

Buts : Fekir (26e) et Aouar (58e) pour l’OL

Avertissement : Ndombele (9e) et Tousart (20e) à l’OL, Diallo (39e) et Tabanou (45e)) à Guingamp

Guingamp : Johnsson – Ikoko, Kerbrat, Sorbon, Tabanou – Diallo (Ngbakoto, 67e), Blas – Salibur, Benezet (Giresse, 82e), Briand (cap) – Thuram (Phiri, 53e). Entr. : Antoine Kombouaré.

OL : Lopes – Rafael, Marcelo, Morel, Mendy – Tousart (Traoré, 88e), Ndombele (Ferri, 74e) – Cornet, Fekir (cap), Aouar – Mariano (Gouiri, 81e). Entr. : Bruno Genesio.

Lopes 6 – Rafael 6, Marcelo 6, Morel 6, Mendy 8 – Tousart 6, Ndombele 9 – Cornet 7, Fekir 8, Aouar 7 – Mariano 7

 

C’est lui qui a débloqué la situation et c’est lui qui sera élu MVP lyonnais en fin de saison. On ne sait plus quoi dire qui n’a pas déjà été dit sur Nabil Fekir, encore une fois étincelant à Roudourou. Plutôt que de parler de son talent balle au pied, connu de tous, il faut peut-être signaler son comportement sur la pelouse. Irréprochable depuis le début de la saison, dans les efforts collectifs comme pour motiver ses coéquipiers, Fekir s’épanouit clairement avec le brassard sur le bras.

Après le départ de Maxime Gonalons, nous nous demandions qui avait le profil pour être le futur capitaine de l’OL et nous avions vite évacué l’hypothèse Nabilon, « qui ne sembl[ait] pas avoir une personnalité assez expansive. » Le pari de Bruno Genesio a finalement été payant. Fekir dirige parfaitement ses troupes, et même un peu plus. Il a ainsi réclamé, et obtenu, un carton jaune pour Moustapha Diallo (39e). Dépassement de fonction.

Facteur X pour débloquer la situation (même s’il a semblé un peu moins inspiré dans la surface adverse qu’à l’accoutumée, avec un tir repoussé par Johnsson à la 10e ou un contrôle un poil trop long à la 43e, à moins qu’on ne s’habitue à l’excellence), Fekir avait pourtant cette fois moins besoin de tout faire que d’habitude, lorsqu’il est à lui seul le projet de jeu lyonnais. Le collectif a en effet été à Guingamp presque aussi brillant qu’il était désespérant contre Angers. Un jeu tout en combinaisons et toujours en mouvement vers l’avant (peut-être suffit-il d’affronter des clubs qui ont des instructions aussi claires que « En Avant » dans leur nom, même si ça semble mal barré pour jouer le Forward Morges en Coupe d’Europe) parfaitement symbolisé par le trio impliqué sur le deuxième but.


Ferland Mendy, auteur d’une louche de son mauvais pied en guise de passe décisive, a ainsi eu des airs de Benjamin Mendy. Fernando Marçal fait à la perfection son travail depuis son arrivée à Lyon et il n’y a pas grand chose à lui reprocher, bien au contraire, mais Mendy semble comme son homonyme avoir un truc indéfinissable en plus et réussir à être plus fort que son poste.

On l’a ainsi vu apporter le danger dans la surface adverse sur une percée dans l’axe, légèrement excentré tout de même, qu’on a d’abord cru être l’oeuvre de Tanguy Ndombele. L’ancien d’Amiens a offert un match plein, la seule fausse note étant ce séjour trop long au sol après un choc avec Briand. Les supporters de l’OL ont eu peur sur ce coup-là, mais sans doute pas autant que ceux de Guingamp quand Ndombele avait le ballon. La barre transversale d’Areola peut commencer à trembler.

Houssem Aouar, exilé sur l’aile gauche pour permettre à Tanguy d’entrer dans le 11, a été moins en vue techniquement qu’habituellement. Ses repiquages dans l’axe et sa capacité à combiner ont malgré tout permis de mettre de l’huile dans les rouages du jeu lyonnais. Et son but a rappelé qu’il savait être clutch quand il arrivait dans la surface.


Il y a des matchs qui rendent le smile. Guingamp a certes été incroyablement mauvais, mais l’OL a déjà plus souvent qu’à son tour affronté des adversaires faibles sans réussir à faire un match de cette qualité. Au point sans doute de faire renaître quelques interrogations, sur la façon de faire jouer ensemble Ndombele, Aouar et Fekir notamment. Un problème de riche, qui n’en sera plus un quand l’OL répétera des matchs de cette qualité technique en réussissant à jouer aussi haut. Mais d’ici là, l’OL doit se préparer pour ce qui est un problème de pauvre même quand on a un budget de 240M€ : affronter le PSG.

Hugo Hélin

(Photo EAG)

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