Girondins de Bordeaux, des maillots moches pour exister

Girondins

INCULTURE FOOT. Lors de leur déplacement au Parc OL samedi, les Girondins de Bordeaux porteront sans doute un maillot extérieur affreux, rouge à rayures bleues ou rose aux faux airs d’Évian Thonon Gaillard. Le club est en effet constant dans l’horreur vestimentaire depuis le titre de 2009, ce qui peut étonner dans une institution où les icônes punk se nomment Francis Gillot, Julien Courbet ou Alain Juppé.

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Comment expliquer cette avalanche de couleurs criardes et de motifs dignes de la marque LC Waikiki ? La réponse se situe peut-être sur la photo suivante, datée de la saison 2016/17. Faites abstraction du maillot (oui, on sait que ce n’est pas évident) et concentrez-vous sur les héros de cette campagne publicitaire : Grégory Sertic (sympathique couteau suisse capable d’être moyen au milieu de terrain et moyen en défense centrale) en tête d’affiche, épaulés par Diego Rolan (star offensive du club à l’époque et qui évolue aujourd’hui à 25 ans à Leganes où il n’a pas encore marqué un seul but) et Jaroslav Plasil (alors cramé pour le sport de haut niveau depuis seulement 10 ans) puis deux jeunes, Valentin Vada à gauche (pépite argentine qui « va exploser cette saison » depuis 10 ans et dont l’hygiène de vie ferait passer Fares Bahlouli pour un accro aux ultra-trails) et un gars que personne hors de Gironde ne connaît à droite, à moins que ce ne soit un supporter ayant remporté un concours.

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Une litanie de joueurs médiocres pour une litanie de saisons médiocres depuis 2009 : jamais plus haut que 5e, jamais plus bas que 11e, les Girondins de Bordeaux sont l’incarnation footballistique d’un dimanche après-midi passé à regarder Michel Drucker. Leurs maillots moches ne sont donc peut-être tout simplement qu’un moyen de se faire remarquer, alors que personne n’est capable de citer le nom de leur entraîneur ou trois joueurs de leur équipe-type.

Souvenez-vous de vos 15 ans, cette époque difficile où vous arboriez un semblant de duvet, d’anarchiques cheveux mi-longs et un T-shirt « Vodka Connecting People ». Les Girondins de Bordeaux sont comme vous à cette époque. Mal dans leur peau, complexés, sans intérêt. Alors samedi après-midi, faites ce que vous auriez aimé qu’on vous fasse lors de votre adolescence. Intéressez-vous à eux, même si ça ne dure que 90 minutes. Ils n’en demandent pas tant et cela leur évitera peut-être de passer une nouvelle soirée dans leur chambre à écouter Evanescence tout en se masturbant devant les photos Facebook de Maude B.

Zénon Zadkine

(Photo Girondins de Bordeaux)

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