De Getafe à Cardiff, l’OL féminin a déjà fait du chemin

FÉMININES. L’OL féminin tentera de décrocher ce soir contre le PSG (20h45, France 2 et Eurosport 2) sa quatrième Ligue des Champions, ce qui en ferait le club le plus titré dans l’épreuve avec Francfort. Avant ce choc franco-français (la deuxième finale opposant deux clubs d’un même pays après Francfort-Turbine Potsdam en 2006), retour sur les cinq précédentes finales de l’Olympique Lyonnais.

Une première fois frustrante

2009/10 Turbine Potsdam – OL 0-0 (7 tab à 6)

L’OL de Farid Benstiti participe pour la troisième fois à la Ligue des Champions. Après deux éliminations en demi-finales contre Umeå et Duisbourg en 2008 et 2009, les fenottes arrivent en finale en se vengeant des Suédoises en demies mais échouent tout près du titre contre d’autres Allemandes. Après 120 minutes tendues et sans grand éclat à Getafe, Sarah Bouhaddi arrête le premier tir au but. Puis le quatrième. Les Lyonnaises, qui n’ont pas encore raté dans la séance, ont alors deux balles de match. C’est le début du show Anna Sarholz. La gardienne allemande (alors même pas âgée de 18 ans) attend les tireuses bras croisés, lance des regards noirs et repousse les tentatives d’Amandine Henry et Isabell Herlovsen. Quatre Potsdamoises et trois Lyonnaises (dont Bouhaddi) convertissent leurs tirs au but. Élodie Thomis trouve la barre transversale.

Vengeance à l’anglaise

2010/11 OL – Turbine Potsdam 2-0

Patrice Lair, qui a remplacé Farid Benstiti sur le banc lyonnais, restera comme le premier entraîneur à avoir emmené l’OL féminin sur le toit de l’Europe. À Craven Cottage, antique et suberbe stade londonien, les Lyonnaises prennent leur revanche sur Anna Sarholz et le Turbine Potsdam. Wendie Renard offre un jeu de mots facile à tous les journalistes français en ouvrant le score en renard des surfaces suite à une action confuse sur corner (27e). Lara Dickenmann, entrée en jeu en seconde période, délivre les siennes à quelques minutes du terme d’un enchaînement contrôle – demi-volée du gauche sublime (85e). Wesh, Craven.

Confirmation en terrain hostile

2011/12 OL – Francfort 2-0

50.212 spectateurs se pressent dans le stade olympique de Munich, large record depuis 2010 et l’instauration d’une finale unique (la deuxième plus grosse affluence étant de 19.218 l’année suivante). Face (encore une fois) à une équipe allemande, l’OL va jouer les trouble-fêtes. Au quart d’heure de jeu, Shirley Cruz va au pressing sur Melanie Behringer dans la surface, lui chipe le ballon et est mise à terre par la joueuse de Francfort. Penalty, transformé avec sang froid par Eugénie Le Sommer (15e). Wendie Renard reprend un coup franc de la tête dix minutes plus tard, mais le ballon finit sur le poteau. Pas grave, ce n’est que partie remise. Le deuxième but lyonnais arrive quelques minutes plus tard. Ballon long de Cruz dans la course de Lotta Schelin, la gardienne Desirée Schumann sort de sa surface et dégage de la tête sur Camille Abily. Son lob en reprise de volée est parfait (28e). Le match est animé, mais le score ne bougera plus.

Fin de règne à Stamford Bridge

2012/13 Wolfsburg – OL 1-0

Londres n’est pas aussi accueillante pour les Lyonnaises que deux ans auparavant. Favori face à une équipe de Wolfsburg qui dispute la Ligue des Champions pour la première fois, l’OL domine plutôt le match mais n’arrive pas à trouver la faille. Le scénario est finalement cruel : sur un centre allemand, le ballon atterrit sur la main de Laura Georges. Clairement involontaire, mais penalty sifflé (73e). Ce sera le seul but de ce match. Défaite dure à avaler pour la dernière finale européenne de Patrice Lair. Le Breton quittera en effet l’OL à l’issue de la saison suivante, marquée par une élimination en huitièmes de finale contre le Turbine Potsdam.

De retour au sommet

2015/16 OL – Wolfsburg 1-1 (4 tab à 3)

Qui aurait cru au soir de la défaite à Stamford Bridge qu’il faudrait attendre trois ans pour revoir les Lyonnaises en finale de la Ligue des Champions ? Sorti deux fois en huitièmes de finale par le Turbine Potsdam et le PSG, les fenottes démarrent le match pied au plancher. Pauline Bremer déborde et centre en retrait pour Ada Hegerberg qui marque son 13e but de la saison sur la scène européenne (12e). L’OL a l’occasion de tuer le match : Eugénie Le Sommer bute sur Almuth Schult, Élise Bussaglia sauve sur la ligne une tête de son ancienne coéquipière Wendie Renard et une frappe très lointaine de Louisa Necib termine à quelques centimètres de la lucarne. Alexandra Popp égalise juste avant la fin du temps réglementaire (88e), mais rate une grosse occasion au début de la prolongation. Séance de tirs au but. Ada Hegerberg rate la première tentative lyonnaise. Après avoir inscrit le sien, la capitaine Wendie Renard va secouer Sarah Bouhaddi. C’est efficace : la gardienne de l’OL arrête les deux suivants, dont celui de Bussaglia. Saki Kumagai ne tremble pas pour convertir la balle de match. Troisième titre européen pour l’OL, le premier pour Gérard Prêcheur.

Ce soir à Cardiff, les filles tenteront de garder un bilan positif en finale (il est pour l’instant à trois gagnées et deux perdues). Elles n’y affronteront pour une fois pas un club allemand. Le duel franco-français contre le PSG sera d’ailleurs l’occasion de prendre des nouvelles d’anciens protagonistes de finales de Ligue des Champions : Laura Georges, Shirley Cruz et Patrice Lair sont cette fois dans le camp d’en face. Pas question cependant de leur faire de cadeaux à l’heure de remporter une quatrième LDC et de devenir l’équipe la plus titrée de la compétition avec Francfort. On fait pour cela confiance aux fenottes, qui ont déjà remporté le championnat et la coupe de France face aux mêmes adversaires.

Hugo Hélin

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