Genesio entraîneur : ils ont adoré

Olymique Lyonnais

TÉMOIGNAGES. Bruno Genesio a officiellement entamé le 28 décembre sa « mission commando », celle qui doit mener l’OL a une qualification européenne en mai prochain. Si la nomination de l’ancien adjoint d’Hubert Fournier, Rémi Garde et Gérard Houllier en a laissé beaucoup perplexes, ses anciens joueurs à Villefranche et Besançon sont dithyrambiques. Malgré les mauvais résultats.

 

« Mobylette » a raccroché les crampons en 1996 pour entamer une carrière d’entraîneur. Sa première expérience significative débute en 1999 du coté de Villefranche-sur-Saône, en CFA. Le club a alors pour projet de monter en National. Trente-quatre matchs et vingt défaites plus tard, le FCVB, dernier de son groupe est relégué en CFA2, avec la plus mauvaise attaque et l’avant-dernière défense du groupe. Malgré la galère, le gardien de l’époque, Cyril Garcia, ne garde pas de mauvais souvenirs de Bruno Genesio, un entraîneur « facile d’accès, ouvert au dialogue, proche des joueurs et un peu chambreur ». Vainqueur de la Gambardella 1997, Sébastien Mercier confirme la « proximité » du coach avec ses joueurs, ce qui ne l’empêchait pas d’être « exigeant ».

 

« Il voulait surtout que son équipe produise du jeu »

Mais pour les deux anciens Caladois, le nouveau n°1 de l’OL n’est pas seulement « un homme jovial avec un bon cœur », pour reprendre les termes de Garcia. Il a aussi une philosophie de jeu. « Il nous faisait faire beaucoup de travail avec le ballon, explique l’ancien gardien, désormais coach de Civrieux en futsal après avoir été adjoint à la Duchère. Il était porté avant tout sur le beau jeu. » Mercier se rappelle lui aussi de séances variées, au cours desquelles il ne « [s]’ennuyai[t] jamais » « Il voulait surtout que son équipe produise du jeu car pour gagner, cela passe par le jeu. » 

« Il a beaucoup apporté à l’équipe sur la gestion des matchs, les placements et l’intelligence de jeu. C’est est un homme qui sait trouver les mots pour motiver. » Steve Legalle

Le milieu de terrain, qui a ensuite joué au niveau régional mais qui est devenu international de foot entreprise, se demande même si Villefranche n’était pas devenue une équipe « trop joueuse », ce qui aurait causé sa perte cette année-là.

Un an plus tard, Bruno Génésio rejoint Besançon, alors en National, pour être l’adjoint de Stéphane Paille. Champion en 2003, le Racing monte en Ligue 2, où il ne fait qu’un petit tour. À l’été 2004, le Lyonnais succède à son éphémère coéquipier à l’OL (six mois en 1994). L’expérience ne dure que quelques mois et Genesio est remplacé après vingt-quatre journées par Hervé Genet, qui ne pourra pas éviter la descente en CFA. Mais là encore, ses anciens joueurs n’ont pas l’impression d’avoir perdu leur temps.

 

« Un des meilleurs techniciens et tacticiens que j’ai connus »

Formé à l’OL, Steve Legalle est aujourd’hui entraîneur des gardiens à la Duchère, mais aussi formateur, coach et conférencier sur la préparation mentale et le pouvoir de concentration. Lui aussi loue la bonne gestion humaine de Genesio et son implication. « Il a beaucoup apporté à l’équipe sur la gestion des matchs, les placements et l’intelligence de jeu. C’est est un homme qui sait trouver les mots pour motiver. » Autre enfant de Tola Vologe, le défenseur Eddie Vidon, qui a arrêté le foot de haut niveau en 2009 après une dernière expérience à Saint-Priest, parle lui carrément d’« un des meilleurs techniciens et tacticiens » qu’il ait connus dans sa carrière ! « Et à tous les niveau : il excelle dans les séances d’entraînement, la préparation de match et aussi l’analyse des adversaires. Les entraînements étaient variés, basés sur le jeu, le placement, avec des séances spécifiques pour les défenseurs et attaquants. C’était un vrai plaisir. »

 

 

« Trop proche des joueurs »

Alors pourquoi ça n’a pas marché ? Responsable de la réserve d’Andrézieux (PHR), l’ancien défenseur central Abdoulaye Coulibaly décrit aussi un homme « pas conflictuel et ouvert au dialogue » même s’il souligne qu’« il n’aimait pas trop changer son onze de départ ». Mais plus que l’entêtement, c’est surtout cette fameuse proximité qui aurait coûté cher à Genesio. « C’est devenu sa faiblesse quand il est passé n°1 car il était trop proche des joueurs, analyse Vidon. Pour obtenir un bon rendement de l’équipe, il faut un minimum de distance entre l’entraîneur et son groupe. » Pas forcément une bonne nouvelle quand on sait que le soutien du vestiaire a beaucoup compté aux yeux de JMA au moment de choisir son nouvel entraîneur. Steve Legalle rappelle toutefois que la mauvaise saison de Besançon commence à dater. « Son seul handicap aura été le manque d’expérience. » Depuis, Bruno Genesio a pris dix ans. Une décennie passée à côtoyer le haut niveau. Il sera donc peut-être moins joueur, et sûrement moins jovial. Car s’il n’a pas changé, les coéquipiers d’Alexandre Lacazette savent ce qui les attend : ils vont s’éclater, et descendre en Ligue 2.

Par Gary

(Photo Frédéric Chambert – Panoramic)

Commenter

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>