Ce que l’Euro féminin peut apprendre à l’OL

Netherlands

FÉMININES. L’Euro 2017 s’est terminé ce dimanche par la victoire finale des Pays-Bas face au Danemark dans un match spectaculaire (4-2). Le pays-hôte est ainsi devenu le quatrième pays différent à remporter la compétition et a mis fin à l’hégémonie de l’Allemagne, qui restait sur six succès.

 

C’est un cliché qu’on entend avant chaque match international masculin impliquant une équipe que le classement FIFA place au-delà de la 100e place. « Il n’y a plus de petites équipes. » Une phrase qui ne devrait pas tarder à devenir un classique chez les féminines aussi. Malgré le storytelling a posteriori de France Télévisions, les Pays-Bas n’étaient ainsi pas vraiment « programmés pour gagner », même si le pays-hôte n’était pas non plus un Petit Poucet.

Ce nivellement entre les différentes sélections ne s’est pas traduit que par l’identité du vainqueur final, mais aussi dans le déroulement des matchs. Seulement trois rencontres sur les 31 disputées lors de la compétition estivale se sont terminées avec trois buts d’écart ou plus (la large victoire de l’Angleterre dans le derby contre l’Écosse, un dernier match de poule Islande-Autriche avant lequel les Nordiques n’avaient plus rien à jouer et la demi-finale remportée par les Néerlandaises avec un ultime but dans les arrêts de jeu contre les Anglaises).

 

Resserrement de la hiérarchie

Même les équipes les plus faibles savent dorénavant présenter un bloc défensif cohérent pour éviter les gros scores et espérer planter un pion sur contre-attaque. Le nombre de buts par match n’a d’ailleurs jamais été aussi faible (sur les Euros disputés à au moins huit équipes) et ce chiffre se rapproche étonnamment de celui au tournoi masculin de l’an passé (2,19 à l’Euro 2017, 2,12 à l’Euro 2016).

Le mouvement devrait globalement être le même avec les clubs. La formation des joueuses et les infrastructures (au sens large, on inclut le staff dans ce terme) s’améliorent partout. L’OL devrait conserver son avance sur la plupart des clubs de D1, différence de budget oblige, mais aura à terme des matchs de moins en moins faciles à gagner. C’est d’ailleurs l’un des paradoxes auquel il faudra s’habituer : à mesure que le niveau global s’élèvera, le spectacle (en terme de nombre de buts et de grosses occasions) devrait être en baisse. On a ainsi déjà entendu des critiques sur le niveau technique soi-disant en baisse lors de cet Euro. Un constat qui peut s’expliquer en grande partie par le fait que les équipes dominantes font face à des oppositions mieux organisées et que leurs joueuses ont donc moins de temps et d’espace balle au pied.

 

Le jeu, valeur à la hausse

Conséquence de ce resserrement de la hiérarchie : les stars ont moins brillé que prévu. Il est d’ailleurs amusant de constater que c’est l’un des bilans qui est souvent tiré à l’issue des grandes compétitions masculines. Le Danemark s’est certes beaucoup reposé sur son duo Pernille Harder – Nadia Nadim, mais cet Euro a surtout mis en avant des collectifs plutôt que des individualités. Et si le jeu proposé par les diverses équipes n’a pas toujours été flamboyant, il est plutôt réjouissant de voir la victoire finale d’une sélection qui a toujours cherché à déstabiliser ses adversaires dans un 4-3-3 dynamique typiquement néerlandais.

L’échec de l’équipe de France, et de son sélectionneur aux tactiques trop stéréotypées et comptant trop sur le talent individuel de ses joueuses, sonne d’ailleurs comme une mise en garde. Un effectif enthousiasmant sur le papier peut produire des purges et avoir des résultats décevants s’il est coaché par un entraîneur sans idées de jeu ambitieuses. Reynald Pedros n’a pour l’instant pas d’expérience à un niveau plus élévé qu’en CFA et le voir à la tête de la meilleure équipe européenne semble être une incongruité. On est toutefois disposés à laisser le bénéfice du doute à un glorieux représentant de l’académie nantaise de la grande époque. On l’avoue d’ailleurs, notre constat ne vise pas que la section féminine…

Hugo Hélin

(Photo UEFA)

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