Amiens – OL (0-2) : les Picards n’ont pas décongelé

Tousart

LES NOTES. Sérieux et appliqué en première période, l’OL n’a pas souffert en deuxième période malgré son infériorité numérique et s’est tranquillement imposé à Amiens (0-2) pour rejoindre la Duchère (qui ira à Vitré) et Villefranche (qui recevra le PSG) en huitièmes de finale de la Coupe de France.

OL : Lopes 5 – Dubois 7, Marcelo 3, Morel 4, Marçal 2 – Tousart 7, Ndombele 6 – Cornet 6, Fekir 7 Terrier 7 – Dembele 6.

Malgré l’importance de ce match face à Amiens et l’obligation de se qualifier pour croire à un éventuel deuxième trophée cette année (indiscrétion Libéro Lyon : le bus de la célébration de la Ligue des Champions partira de Bellecour le 2 juin en début d’après-midi pour finir son trajet aux Terreaux), Bruno Genesio décide de faire tourner, en se privant de quatre titulaires habituels (Jason Denayer, Houssem Aouar, Memphis Depay et Bertrand Traoré) en plus de Kenny Tete fiévreux, et en misant sur un 4231 avec la paire Lucas Tousart – Tanguy Ndombele au milieu, et surtout un duo Marcelo – Jérémy Morel derrière qui rend la soirée automatiquement inquiétante.

Mais les inquiétudes pour les supporters lyonnais ne durent pas longtemps. L’OL joue en effet une mi-temps comme son rang le laisse supposer : sûr de sa force, un peu trop facile parfois mais performant par à coups, et tueur devant le but. Sans être génial, la vitesse de circulation de balle et le mouvement autour du porteur permettent des mouvements en remise et des décalages assez facilement trouvés, notamment sur le côté droit où Léo Dubois et Maxwel Cornet montrent une entente intéressante.

Le reste du 11 se met au diapason, entre un Lucas Tousart saignant à la récupération et plus offensif et disponible qu’à l’accoutumée, Tanguy Ndombele toujours aussi imprenable entre les lignes, Nabil Fekir affuté physiquement, très disponible et injouable balle au pied, Martin Terrier toujours intelligent dans le jeu, et Moussa Dembele très actif au pressing, intéressant en pivot, et tueur sur une belle offrande de Nabil Fekir pour ouvrir le score. A mi-course en tout cas, c’est une première mi-temps presque parfaite même s’il faut relativiser la performance au vu la faiblesse d’Amiens derrière, sa difficulté sous pression, et sa mauvaise utilisation du ballon sur les contres. Mais pour une fois, l’OL sait en profiter comme il devrait le faire plus souvent.


Restent évidemment trois gros bémols (ce serait con de gagner un match sans se faire de cheveux blancs) : d’abord, la mi-temps apocalyptique de Marcelo, perdant quasiment tous ses duels, ratant deux relances faciles et perdant un ballon très dangereux dans l’axe sur lequel il se replace en trottinant. Une mi-temps en forme d’hommage très appuyé à ses performances depuis le début de saison, avec une capacité à continuer de descendre la pente. Bonne nouvelle, le fond ne peut plus être très loin. À côté de lui, Jérémy Morel livre une copie presque aussi navrante, à l’image de cette montée de Mathieu Bodmer à 12 km/heure, où aucun des deux défenseurs centraux ne songe à l’attaquer, préférant reculer sur la même ligne pendant 30 mètres.

Deuxième bémol : le coup de sang de Fernando Marçal, auteur d’une petite gifle sur un Amiénois après un contact probablement involontaire. Carton rouge juste avant la mi-temps, de quoi stresser un peu en se rappelant de la fébrilité de l’OL en infériorité numérique en championnat à Angers l’automne dernier.

Dernier bémol, le micro placé trop près du parcage des supporters lyonnais. De quoi entendre distinctement un nouveau chant à la gloire de Moussa Dembélé : « Moussa Dembélé est un v****** de Stéphanois », dans la grande lignée de Jimmy Briand. Mais alors que Moussa Dembélé entre parfaitement dans le rythme de ce chant célèbre, un improbable cassage de rythme que l’on pourrait retranscrire comme ceci : « Mou-ssa Dem-bele est un v****** de Stéphanois » est repris durant une bonne quinzaine de minutes. Allez, cours de rattrapage rythmique obligatoire avec Benjamin Biolay.

Aulas Biolay

Le rythme n’a pas manqué qu’en tribunes. Côté terrain, la seconde mi-temps n’a rien apporté : ni au football, ni à l’OL, ni à ses supporters. Amiens ne voulait rien, l’OL non plus. Alors pourquoi consommer de précieuses secondes de votre vie ? Ah si ! Mou-ssa a v…endangé trois occasions, sur une offrande de Fekir sur un centre en retrait, en surgissant devant Dreyer pour reprendre le ballon de la tête et sur une demi-volée du gauche en pivot. Et puis voilà, l’OL, sérieux, a gagné un voyage à Roudourou. Encore trois étapes et le voyage mènera à Saint-Denis.

Vincent G.

(Photo Amiens SC)