Carolin Simon, Lisa Weiss, Isobel Christiansen : les recrues de l’OL féminin au scanner

Carolin Simon, Lisa Weiss, Isobel Christiansen

FÉMININES. Trois joueuses ont rejoint les rangs de l’OL cet été. En parallèle du début du championnat et à l’aube des premières joutes européennes, petite présentation détaillée de Carolin Simon, Lisa Weiss et Isobel Christiansen, les nouvelles recrues du club, pas forcément très connues en France.

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Carolin Simon – 25 ans

Son parcours. Brillante avec les différentes sélections nationales juniors (3e place de la coupe du monde U17 en 2008 à 15 ans, double championne d’Europe U17 en 2008 et 2009, championne d’Europe U19 en 2011 et finaliste de la coupe du monde U20 en 2012), Carolin Simon a effectué l’ensemble de sa carrière en Allemagne avec de rejoindre l’Olympique Lyonnais, en passant dans l’ordre par Hambourg (trois saisons), Wolfsburg (une saison, sans aucun match en équipe première), Leverkusen (quatre saisons) et Fribourg (deux saisons).

Ses dernières années avant l’OL. Titulaire indiscutable de l’équipe du SC Fribourg au poste de latérale gauche et capable de monter d’un cran en cas de besoin, Carolin Simon a été durant deux années (malgré une blessure en milieu de saison dernière) la joueuse essentielle d’un couloir gauche redoutable offensivement qui contribua largement aux bonnes performances du club en Frauen Bundesliga (4e en 2017 et 3e en 2018).

Ses points forts. La panoplie offensive complète de la latérale moderne : excellente centreuse, très dynamique, elle n’hésite pas à solliciter ses milieux de terrain pour des combinaisons de passes et à effectuer des débordements sur son côté qui se révèlent souvent décisifs.


Débordement puis centre : un grand classique de Caroline Simon (1:23)

Dotée également d’une très bonne frappe de balle du gauche tendue, elle s’est imposée comme l’une des tireuses attitrées de coups-francs et corners à Fribourg.


Et ce n’est pas Lisa Schmitz qui contredira l’argument (2:03)

Bonus : Elle imite super bien Nabil Fekir

Ses points faibles. Une petite tendance au marquage assez lâche en phase défensive, ce qui lui vaut parfois d’être prise en défaut sur les appels adverses sans pouvoir rattraper le retard concédé au départ (comme sur le but de Heather O’Reilly en finale de l’International Champions Cup).

L’avis du Libéro Lyon. Excellent (+++) Carolin Simon est la latérale parfaite pour blinder le côté gauche de l’Olympique Lyonnais, en permettant (selon toute vraisemblance) de fixer Amel Majri dans une position plus avancée sans pour autant perdre en impact offensif indispensable pour déstabiliser des équipes regroupées.Un choix a priori gagnant-gagnant dans les rencontres où l’OL dominera clairement son adversaire. À voir lors des quelques matchs où le rapport de force sera plus équilibré et dans lesquels il faudra un peu plus tenir derrière, auquel cas la solution Selma Bacha pourrait être envisagée.

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Lisa Weiss – 30 ans

Son parcours. Après sa première saison professionnelle à Duisbourg, Lisa Weiss n’aura connu qu’un seul autre club avant son départ pour l’OL : elle a en effet gardé les cages du SGS Essen durant 11 années. Membre de l’équipe nationale allemande qui remporte le championnat d’Europe 2009, elle est par la suite barrée par le trio Angerer-Schult-Benkarth jusqu’à la Coupe du monde 2015, mais retrouve une place de troisième gardienne pour l’Euro 2017, sans jouer une seule minute du tournoi.

Ses dernières années avant l’OL. Gardienne titulaire d’un SGS Essen abonné aux 5e et 6e place de classement en Frauen Bundesliga depuis 2012, Lisa Weiss a souvent été une spectatrice impuissante des saisons en dents de scie de son équipe, malgré quelques coups d’éclats sans suite contre les équipes mieux classées.

Ses points forts. Une gardienne plutôt sûre, correcte sur sa ligne sans forcément être spectaculaire, mais capable de faire quelques arrêts déterminants en face à face.


Ce qui permet à ses coéquipières d’éviter de passer dans les bêtisiers de fin de saison (1:07)

Ses points faibles. Pas toujours impériale sur ses prises de balle dans les sorties aériennes.


Ce qui permet à ses coéquipières de briller dans les best-of de fin de saison (1:43)

L’avis du Libéro Lyon. Satisfaisant (+) Il est possible de trouver de meilleures gardiennes de but que Lisa Weiss dans le monde. Cependant, le problème du choix d’une doublure ne s’appréhende pas de la même manière que le recrutement d’une gardienne titulaire : il faut trouver une bonne joueuse, irréprochable sur l’état d’esprit et plutôt conciliante sur son temps de jeu, mais qui doit être capable de sortir du banc à n’importe quel moment d’un match pour tenir un score. Sous cet angle, la venue de Lisa Weiss est par conséquent plutôt une bonne idée pour suppléer Sarah Bouhaddi si besoin.

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Isobel Christiansen – 26 ans

Son parcours. Championne d’Europe U19 en 2009, Isobel Christiansen commence sa carrière professionnelle à Everton durant une saison, avant de rejoindre en 2011 (au démarrage de la nouvelle FA Women Soccer League) l’effectif de Birmingham City pour trois saisons, pour y gagner progressivement sa place de titulaire dans une équipe en pleine réussite (2e 2011, 2e et FA Cup en 2012). Transférée en 2014 à Manchester City lors de l’intégration du club en FAWSL, elle continuera de progresser jusqu’à devenir une joueuse essentielle de son équipe, raflant au passage titres collectifs (WSL Cup 2014 et 2016, FAWSL 2016, FA Cup 2017) et individuels (élue PFA Player of the Year 2016).

Ses dernières années avant l’OL. Pièce maîtresse du milieu de terrain de Manchester City, Isobel Christiansen a réussi à mettre un gros volume de jeu au service d’un profil assez rare de joueuse box-to-box, participant aussi bien à la construction des actions dans sa moitié de terrain qu’à leur conclusion dans la surface de réparation adverse. Titulaire incontestable avec Jill Scott dans le système privilégié de Nick Cushing (un 4-1-2-3 avec deux milieux centrales) l’année dernière, elle est également devenue une des tireuses attitrées de coups de pieds arrêtés, la rendant encore plus décisive que les années précédentes (à noter toutefois que sur ses neuf buts l’année dernière en FAWSL, six ont été inscrits sur penaltys).

Ses points forts. Une bonne endurance au service d’un jeu de passes simple mais efficace. À souligner également une projection offensive peu commune qui l’incite à poursuivre ses actions jusqu’au bout pour apporter un surnombre offensif dans les seize mètres.


Au démarrage de l’action, puis à sa conclusion : le jeu de Christiansen, simple et efficace (46:12)

Ses points faibles. Choisissant principalement de passer la balle au lieu de la porter ou de tenter un dribble, sa tendance à privilégier la solution collective au détriment d’actions individuelles la rendent beaucoup plus discrète dans les phases de construction, et moins efficace dans des situations de jeu arrêté ou des matches fermés. Elle tente aussi assez peu sa chance de loin, malgré une technique de frappe plutôt bonne.


Alors qu’une bonne patate, ça marche parfois même quand toute l’équipe adverse est dans sa surface (1:26)

L’avis du Libéro Lyon. Bon (++) Le transfert d’Isobel Christiansen est à la fois séduisant et intrigant : si un recrutement au milieu de terrain était absolument nécessaire pour densifier un effectif peu fourni à ce poste, la venue d’un profil aussi particulier peut stéréotyper encore plus une équipe pouvant manquer de créativité lorsque Dzsenifer Marozsán ne joue pas, mais permet d’apporter d’autres solutions lorsque le jeu traditionnel de l’OL ne fonctionnera pas comme espéré. Il sera extrêmement intéressant de suivre l’évolution à la fois de la joueuse, mais également des systèmes proposés par Reynald Pedros pour répondre à cette interrogation.

Julien Perrier

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