Vous passerez aux sévices comptables

BOUILLANT. Si l’OL est sans pitié avec Saint-Étienne depuis une vingtaine d’années, et plus encore depuis trois ans, le Derby de dimanche soir (21 heures à Gerland) dépassera le seul cadre symbolique puisque la 4e place de Ligue 1 est en jeu. Les Lyonnais, avec leurs trois points de retard et leurs sept absents, ne sont pas en position favorable. La victoire n’en serait que plus belle.

Olympique Lyonnais

Rémi Garde tient un joueur en bonne santé et semble ne pas en revenir. (Photo Panoramic – Nolwenn Le Gouic)

« Ce n’est pas un match comme les autres » et c’est pourtant le plus routinier. Depuis vingt ans, soit 29 matchs, l’OL l’a emporté 17 fois face à l’ASSE, pour une seule défaite (0-1, le 25 septembre 2010). Et encore, celle-ci a été suivie par six victoires en sept rencontres.

Cette force de l’habitude donne la sensation que les Lyonnais sont les favoris naturels de ce 108e Derby. « Si c’était aussi facile que ça et automatique, ça se saurait », sourit Rémi Garde, l’expert de ces confrontations. L’entraîneur lyonnais n’a évidemment pas manqué d’insister sur ce paradoxe : Saint-Étienne (4e, 51 points) devance son voisin (5e, 48 points) au classement et, surtout, le coach doit composer sans sept joueurs, dont cinq titulaires, parmi lesquels les trois quarts de sa défense.

« Toutes les victoires contre les Stéphanois sont particulières ». M.Gonalons

La situation n’est évidemment pas confortable – l’OL de janvier aurait été largement favori sur sa pelouse -, mais elle n’est pas désagréable : Garde a tous les arguments pour se défendre a priori (« De si nombreuses absences ne peuvent pas être compensées si facilement »), une victoire en ferait un héros. L’OL veut gagner et n’a de toute façon pas vraiment le choix. « Toutes les victoires contre les Stéphanois sont particulières », rappelait vendredi Maxime Gonalons. Mais celle-là pourrait l’être un peu plus que d’autres.

La compo

« On a des atouts. L’idée, c’est de les exploiter à 100%. » Et même un peu plus, si possible. Si la plus-value apportée par Miguel Lopes (opéré du tibia cette semaine et absent jusqu’à la fin de la saison) ou Mouhamadou Dabo (ischios) par rapport à Mehdi Zeffane n’a jamais été flagrante au poste de latéral droit, les absences de Milan Bisevac (ischios) et surtout de Samuel Umtiti (cuisse) risquent de se faire cruellement sentir. Bako Koné est la seule « certitude » dans la paire qu’alignera Garde au coup d’envoi. Deux options et demie pour l’accompagner : le géant Naby Sarr (1,96 m) tient la corde. Peu de chances que le duo fasse de l’ombre aux paires Cannavaro-Nesta ou Ferdinand-Vidic à l’échelle de l’histoire récente. Mais faire reculer Maxime Gonalons amputerait sacrément le milieu qui, malgré les absences de Gueida Fofana et Clément Grenier (adducteurs), reste l’un des points forts de l’OL. Néanmoins, le capitaine sait que ça lui pend au nez : « Je me prépare à cette éventualité. »

Olympique Lyonnais

Une autre possibilité consisterait à associer Corentin Tolisso, qui a parfois occupé le poste en CFA, à Koné. L’idée ne serait pas moins rassurante que celle de voir Sarr, qui ne semble pas encore prêt pour le haut niveau, mais elle sonnerait comme un sacré désaveu envers le champion du monde U20.

Devant, le coach lyonnais devra trancher entre Jimmy Briand et Bafé Gomis. Le premier a pour lui la forme du moment, le second une opération de com’ une fois de plus au point. L’ancien Stéphanois n’est plus qu’à une unité de sa centième réalisation en Ligue 1 et il a déjà marqué cinq fois dans le Derby, dont trois fois avec Lyon (mais jamais à Gerland), et on en a entendu parler toute la semaine. Garde ne s’inclinera pas devant l’argument médiatique, mais il faudrait être costaud pour assumer le choix d’avoir laisser Gomis sur le banc au coup d’envoi si jamais il fallait justifier un mauvais résultat.

Le groupe (19 joueurs) : A. Lopes, Vercoutre, Zeffane, B. Koné, Sarr, Bedimo, Gonalons, Tolisso, Ferri, Malbranque, Mvuemba, Gourcuff, Briand, Gomis, Lacazette, Bahlouli, Danic, Ghezzal, N’Jie.

Le prono de la rédac

Les Lyonnais attaquent la partie tendus et, malgré la possession du ballon, laissent les Stéphanois avoir les meilleures occasions. Anthony Lopes fait des miracles puis, à la 82e minute, une tête de Koné consécutive à un coup franc de Mvuemba est repoussée par Ruffier. Gonalons reprend du genou et le ballon passe entre les jambes de Trémoulinas, posté sur la ligne de but. Saint-Étienne aura encore une chance d’égaliser, mais la frappe de Tabanou touche la barre. L’OL l’emporte 1 à 0.

Pierre Prugneau

 

 



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