Tuto : comment éliminer le Real Madrid en huitièmes de finale de Ligue des champions

OL

ZÉNON C’EST NON. Il paraît qu’on doit tous être derrière nos clubs français en coupes d’Europe, quand bien même ils n’auraient de français que les vendeurs à la boutique. Alors on a décidé de donner quelques conseils au PSG sur comment sortir le Real Madrid en huitièmes de finale de la Ligue des Champions. 

 

Ah, le Real Madrid. Voila un nom que je n’avais pas entendu depuis un bon bout de temps. À l’époque on jouait à Gerland. Ouais, le stade du LOU, celui qui ne produit même pas de miel et qui n’a ni wifi ni même une couverture 4G décente. Mais on disputait la Ligue des Champions, ça compensait un peu. Donc tu veux savoir comment éliminer le Real Madrid en huitièmes de finale de Ligue des Champions ?

Assieds-toi et prends une bière. Tu ne bois pas d’alcool ? Ah oui, c’est vrai que le propriétaire de ton club pourrait te couper la main pour ça. Haha je te taquine évidemment, je sais bien que vous êtes plutôt branchés esclavagisme moderne. Alors l’un des premiers détails par rapport à 2010, c’est que les matchs sont inversés. Nous on avait dû prendre l’avantage à l’aller et tenir face à la furia au retour, c’est bien plus compliqué que de recevoir en deuxième comme vous.

Surtout qu’à l’époque c’était le grand Real Madrid, celui qui finissait deuxième de Liga derrière le grand Barça ! Pas le petit Real Madrid d’aujourd’hui qui se bat avec Villarreal et Séville pour une place en Ligue des Champions en alignant un attaquant qui brille surtout en likant des posts Instagram de Booba et dont la contribution sur le terrain se mesure en espaces libérés plutôt qu’en buts marqués. Quoi ? C’est un ancien de l’Académie OL ? Je retire ce que j’ai dit sur lui alors, il est fantastique dans son rôle, c’est le complément parfait à Cristiano Ronaldo !

Pour vous donner des pistes à suivre, on va essayer de faire en sorte qu’elles soient crédibles. On se doute par exemple bien que votre Philippin qui met de la cire coiffante colorée Playgum ne va pas se transformer en Hugo Lloris d’ici demain, donc tant pis pour l’option « avoir un gardien de classe mondiale. »

Par contre, votre petit Marco Verratti pourrait prendre exemple sur le match de Jean II Makoun. Après tout, ils ont un profil un peu similaire, même si le Camerounais était sans doute plus complet notamment dans le jeu aérien. Ainsi que dans la frappe de loin, un exercice dans lequel Makoun avait brillé contre Iker Casillas (alors meilleur gardien du monde) tandis que le but le plus lointain jamais inscrit par Verratti était un contre son camp.

L’ancien de Pescara est toutefois un joueur plein de potentiel. On se souvient tous d’actions de classe de l’Italien : son dribble dans son propre camp face à Sébastien Roudet, son dribble dans son propre camp face à Yannick Sagbo, son dribble dans son propre camp face à Quentin Othon et je dois sans doute en oublier. Quoi de mieux pour confirmer ses progrès qu’un but à la Makoun dans un match suivi par la planète entière ? À 31 ans, il est désormais temps pour Verratti de confirmer les belles promesses entrevues lors de sa première saison au PSG en 2008/09.

ramos

Une fois l’avantage pris, il faudra résister à la pression psychologique. Dans notre cas, Sergio Ramos avait promis à la presse une nouvelle nuit magique au Bernabeu. Bon, je ne me fais pas trop de soucis pour vous là-dessus, le PSG n’est pas le genre à se chier totalement dessus avant un match retour contre un club espagnol. Tu ne finis pas ta pizza ? Je peux la prendre ?

Pour le reste, je mate votre effectif et vous m’avez l’air d’avoir bien suivi l’exemple de l’OL 2010. L’entraîneur aux allures de croque-mort qui avait une petite hype jusqu’à ce qu’on voit jouer ses équipes tous les week-ends : check. L’arrière gauche qui a gratté une sélection en Bleu sur un malentendu : check. L’ailier de classe mondiale intermittent mais fantasque : check, même si Neymar est sans doute moins talentueux que Chelito.

Je ne vous vois en fait que deux défauts. Le premier : pour ce genre de missions, il faut des vrais bonhommes derrière. Nous on avait un duo Cris – Jean-Alain Boumsong absolument monstrueux de virilité. Ils produisaient tellement de testostérone qu’ils n’avaient plus un poil sur le caillou (si, si, y a un lien, c’est Yannick mon pote chauve qui m’a expliqué ça). Et quand l’un des deux a dû sortir, on a fait glisser en défense centrale Jérémy Toulalan.

Un mec qui a peut-être le charisme d’un directeur de concession Peugeot à Pontarlier, mais un soldat fiable. Tiens, comme une 206 justement, j’ai la mienne depuis 2009, jamais une panne. Autre chose que Thiago Sylvie, la vague copine que t’invites à toutes les fêtes par politesse et qui finit toujours par chialer en se plaignant qu’elle ne trouvera jamais un mec bien.

Et le deuxième défaut ? On en revient toujours un peu au même. En attaque, il faut à tout prix un Sud-Américain plein de grinta, le type qui a des couilles tellement grosses qu’il lui faut un caddie pour se déplacer. Et au premier abord, votre Edi est encore mieux armé que notre Licha à ce niveau-là.

Les deux sont aussi chiants dans la vraie vie (l’un passe ses week-ends à pêcher avec Gonalons et Gorgelin, l’autre à observer les oiseaux dans le Val-de-Marne, kif-kif VDM), mais le vôtre a l’allure de Mendoza des Mystérieuses Cités d’Or sous stéroïdes alors que le nôtre était un mini-François Sagat. Sauf que Licha n’avait pas besoin de dix occases pour faire le bon choix, ça non. Autant dire qu’avec lui plutôt que Cavani en pointe à Stamford Bridge en 2014, personne en France ne connaîtrait le nom de Demba Ba aujourd’hui (déjà que plus grand monde ne s’en souvient).

J’espère toutefois que vous allez réussir un beau parcours malgré tout. Ça pourrait permettre à la quatrième place de Ligue 1 d’être qualificative pour la Ligue des Champions et on dirait bien qu’on est partis pour la squatter encore quelques années. Ah, dernier petit conseil pour la suite en cas de qualification en quarts : essayez de tirer une équipe qui aligne Yoann Gouffran et Mathieu Chalmé, ça facilite pas mal les choses.

Zénon Zadkine

(Photo OLweb)

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