Steed loving you

RANK’N’OL #S02E47. Malgré l’ouverture du score du Viktoria Plzen, l’OL s’est quasi assuré sa qualif pour les quarts de finale de l’Europa League à Gerland au terme d’un match de gala (4-1). Une victoire qui doit beaucoup à son milieu, au sein duquel Steed Malbranque a livré une prestation en forme de jubilé. Qu’on voudrait prolonger encore un peu.

Olympique Lyonnais

Le style Malbranque. (Photo Panoramic – Frédéric Chambert)

Jeudi 13 mars 2014, 8e de finale aller de la Ligue Europa

Olympique Lyonnais – FC Viktoria Plzen 4-1

Buts : Fofana (12e, 70e), Lacazette (53e), Mvuemba (61e) pour Lyon ; Horava (2e) pour Plzen.

OL : A. Lopes – Miguel Lopes,  Bisevac (avert. 20e) , Umtiti, Dabo (B. Koné, 84e) – Mvuemba, Gonalons (cap. ; avert. 60e), Fofana – Malbranque (Tolisso, 69e) – Briand, Lacazette (Gomis, 83e). Entr. : Rémi Garde.

 

Olympique Lyonnais

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

Olympique Lyonnais1. Steed Malbranque

Même les Rankeurs avaient fini par ne plus y croire. Alors qu’on ne voyait plus Steed, c’était ses absences plutôt que ses apparitions qui suscitaient la nostalgie. Et puis il y eut ce 13 mars 2014. Aligné en numéro 10 par défaut, Malbranque a assuré la distribution, et un peu plus. Forcément un peu plus. Auteur d’une belle frappe qui amène le corner de l’égalisation (12e), la Rank’n’OL Star a ensuite offert directement les deux suivants. Si Mvuemba a reçu « une passe millimétrée magnifique » (Rémi Garde), c’est encore sur le deuxième but, celui de Lacazette, que l’on a pu apprécier le style Malbranque, de la récupération physique à la transmission précise en passant par l’élimination subtile. Selon la formule consacrée, il ne lui aura manqué qu’un but. Celui, tout fait, que Dabo lui a enlevé à la 64e. Mais on ne va pas en vouloir à MouDab. Dans une telle soirée, lui aussi avait le droit de participer à la fête.

Olympique Lyonnais2. Gueïda Fofana

À force de le voir traîner chaque week-end de Ligue 1 en quatrième joyau du diamant, on en avait oublié quel joueur pouvait être Gueïda Fofana les soirs d’Europa League. Il n’a pas fallu cinq minutes pour s’en rappeler. Le temps pour les gars de Plzen de tirer les premiers et pour Fofana de préparer sa réplique à cette première secousse. D’une amplitude allant bien au-delà du n°6 floqué sur son maillot. Comme si l’ancien Havrais avait voulu profiter de l’occasion d’une soirée un peu plus barrée que les autres après en lâchant son rôle de relayeur en titre du losange pour donner dans le box to box. Son box to box. Car pendant que Gonalons assure à la façon d’une plaque tournante qui récupère, contrôle et passe, Fofana s’attaque à la tectonique des plaques. Quitte à y aller au genou s’il le faut pour ramener l’OL à niveau (12e), avant d’y retourner avec la même intensité et trouver des failles aussi béantes que celle de San Andrea (Pirlo) dans la défense adverse. On craint un instant qu’il finisse par se cramer à force de vouloir être partout. Sauf que ce soir, Gueïda est trop suprême pour ne pas avoir à rappeler que Matuidi n’a pas forcément le monopole du cœur aux trois poumons. Voyez avec quelle facilité il se pointe pour plaquer son plat du pied dans les buts tchèques sur un centre de Lacazette (70e). On se fout bien de savoir si l’OL possède toujours ou non son ADN européen. Pourvu qu’il y ait Fofana.

Olympique Lyonnais3. Alexandre Lacazette

On ne va pas encourager le mouvement qui voudrait envoyer Lacazette au Brésil. D’abord parce que le Kid de Mermoz n’a pas besoin de ça. On veut même croire qu’il faudrait repousser encore un peu l’idée d’un retour en sélection pour le bien de l’Olympique Lyonnais. Car Alex n’est jamais aussi fort que toutes ces fois où il doit faire ses preuves. Demandez à n’importe quel joueur qui a pu le croiser durant ses années de formation : l’attaquant n’a jamais impressionné personne. Jusqu’au sein du club qui ne l’a retenu que de justesse. Ensuite parce que Gerland peut bien préférer le jeu qui part du milieu, Nombril du Monde en soi quand on pratique le 4-3-3 historique ou le 4-4-2 losange, c’est encore avec ses attaquants que se tissent les relations les plus intenses. Au rythme où vont les choses, on veut bien croire que Lacazette soit parti pour rejoindre Lacombe, Sonny, Benzema ou Licha au rang des attrape-cœurs du club. Pour ses provocations à répétition. Ses chutes et départ dans l’instant sans qu’on l’ait vu se relever. Son sang-froid quand il faut cadrer (53e). C’est peut-être parce qu’il faut continuer à se battre qu’on se gardera bien de refiler trop vite une place de sénateur à celui qu’on ne voudrait pas voir finir comme Loïc Rémy. C’est surtout parce que certains soirs, l’enragé parvient à former une drôle de coalition des sans-grades et des oubliés du losange derrière lui. Gomis peut bien garder la colline qui prie pour ses selfies, on veut encore entendre crier la colline de Gerland pour Lacazette.

Olympique Lyonnais4. Samuel Umtiti

Quand le losange peut se permettre de briller sans Gourcuff, ni Grenier ou avec Tolisso et Ferri en réserve, on en vient à se demander si quatre milieux, c’est suffisant. Et assez vite on identifie où l’on ferait des coupes franches. Là où elles existent déjà. Samuel Umtiti pourrait tout à fait tenir la baraque à la base d’un 1-7-2, comme il l’a prouvé contre Plzen. Sans donner l’impression d’en souffrir particulièrement et sans jamais négliger la relance. Au final, le Fossoyeur de Ménival a choisi qui pouvait vivre à ses crochets. Et qui pouvait en mourir, de ses crochets.

Olympique Lyonnais5. Arnold Mvuemba

Un jour, un enfant viendra vous demander de dessiner Arnold Mvuemba. Et là, vous dessinerez un siège Recaro. Vous attendrez ensuite qu’il arrête de se prendre pour le Petit Prince – ou pour Clément Grenier, c’est pareil – et vous lui révèlerez enfin ce match à Gerland face à cette équipe tchèque avec un nom de bière. Ce sera alors l’occasion de lui parler de l’arrivée à Lyon de l’ancien Lorientais, bon milieu de Ligue 1 parti pour faire merveille à en croire Lacombe, évoquant « la qualité de passe de Tiago ». Avant que Mvuemba ne récupère le n°28 de Toulalan et la place d’Alou Diarra – quelque part entre le banc et les tribunes. En un mot, au placard. Là où Mvuemba s’est appliqué ce soir à renvoyer ces anciens fantômes à coups de gestes en rupture, de jolis tours sur lui même, jusqu’à cet enchaînement poitrine-volée pour magnifier la plus belle des passes dé’ de la saison. Celle après laquelle Grenier n’en finit plus de courir et qui se trouvait sous la patte de Malbranque (61e). Un conseil : quand l’enfant devenu grand agitera le siège Recaro que vous avez dessiné un peu trop vite, reprenez la feuille et faites-lui le coup de la boîte. Il pourra comme ça imaginer le plus beau losange du monde.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et le Libéro Lyon

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