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Coupe de France : Sonia Bompastor, puissance 15
- Publié le: 9 juin 2013
LA BESACE EST PLEINE. Invaincu dans l’Hegaxone durant toute la saison, l’OL s’est imposé logiquement (3-1) en finale de Coupe de France face à Saint-Étienne. Mais ce match avait une autre connotation. Avec un trophée en plus (le quinzième), Sonia Bompastor conclut sa grande carrière par une victoire face au rival. Que rêver de plus ?
Sonia Bompastor soulève la coupe avec le docteur Jean-Jacques Amprino, qui part lui aussi à la retraite… sur un 20e titre avec l’OL ! (Photo Damien LG)
Samedi 8 juin 2013, finale de la Coupe de France, Stade Gabriel-Montpied (Clermont-Ferrand)
Olympique Lyonnais – Association Sportive Saint-Étienne 3-1
Pour Lyon : Schelin (44e), Renard (58e), Le Sommer (75e)
Pour Saint-Étienne : Chaumette (63e)
OL : Bouhaddi – Dickenmann, Viguier, Renard, Bompastor (Franco, 81e) – Bussaglia, Abily, Necib, Le Sommer, Majri (Rapinoe, 45e) – Schelin (Thomis, 57e). Entr. : Patrice Lair
Ce qu’il faut retenir. Les Lyonnaises entament tranquillement leur match. Tout en contrôle. Malgré une possession supérieure à la moyenne, les filles de Patrice Lair se créent peu d’occasions en début de match. Les Stéphanoises défendent bien. Mais, surtout, elles ont une gardienne de génie. Son nom ? Méline Gérard. Dès la 10e minute, la portière des Amazones sauve la baraque. Sur un ballon en profondeur plein axe d’Eugenie Le Sommer, Lotta Schelin se retrouve seule face à Gérard. La gardienne de l’ASSE intervient rapidement dans les pieds. La Bretonne, à l’initiative de l’occasion, récupère le cuir, mais frappe à côté. Premier coup d’accélérateur et premier uppercut de Méline Gérard. Les Rhodaniennes arrivent à créer de nombreux décalages, mais le dernier geste n’est jamais le bon. Ou bien elles butent sur le dernier rempart des Vertes. Abily, seule dans la défense, perd une nouvelle fois un duel à bout portant face à la gardienne des Amazones ! Comme souvent, Eugénie Le Sommer traine dans le coin, mais voit sa reprise sauvée sur la ligne par l’arrière central des Stéphanoises (20e). La correction était proche. La néo internationale (appelée en renfort) est en feu. Elle va continuer son show. Dickenmann, auteur d’un très bon match, perce la défense stéphanoise. La Suissesse décale parfaitement Camille Abily qui voit sa frappe détournée par le pied de Méline Gérard (27e), ON FIRE ! Les coups de boutoir se multiplient. Lotta Schelin est un vrai poison pour la défense centrale. Toujours à la limite du hors-jeu, elle débloque le compteur par un lob ingénieux à l’entrée de la surface (43e) ! Le plus dur est fait.
L’OL revient sur le terrain avec les mêmes intentions. Contrôlant la rencontre, les coéquipières de Sonia Bompastor vont doubler la marque sur un coup de boule de Wendie Renard, servie parfaitement par Louisa Nécib sur coup franc (57e). Basile Boli ne peut qu’acquiescer devant sa télévision. Pourtant, malgré le contrôle global du match, l’OL va se faire surprendre ! Sur une action anodine, Rose Lavaud prend le dessus sur Wendie Renard et lance parfaitement la jeune Chaumette (17 ans) dans la profondeur. Sabrina Viguier, bien trop naïve, est prise de vitesse. La jeune attaquante des Vertes s’en va tromper Sarah Bouhaddi (63e), un poil trop attentiste ? L’espoir renaît du côté des Amazones. Les Lyonnaises sont piquées au vif. La rentrée d’Élodie Thomis va tout changer. L’Antillaise va mettre le feu sur son aile droite. Mais comme dans tous les films américains, c’est la star de la soirée qui va avoir le dernier mot. Sonia Bompastor, pour sa dernière rencontre et le jour de son anniversaire, va offrir une dernière passe décisive à Eugénie Le Sommer (75e). La boucle est bouclée. Exactement comme on vous l’avait annoncé dans notre prono !
L’émouvante haie d’honneur de la sortie de Sonia Bompastor à la 81e minute. (L’album de la finale)
Le moment clé. 81e minute. Le temps s’arrête à Clermont. Sonia Bompastor, 33 ans, 156 sélections, sort du terrain. « Voilà, c’est fini », pour paraphraser Jean-Louis Aubert. Toute l’équipe lyonnaise se regroupe au milieu du terrain pour lui faire une haie d’honneur. Marinette Pichon, consultante durant le match, est au bord des larmes. L’image est belle. Le public clame son amour pour l’ex-internationale française. Des « Sonia, Sonia, Sonia ! » envahissent le stade Gabriel-Montpied. Elle enlace Corinne Franco et applaudit le public. Chaque spectateur et téléspectateur pourra narrer à ses enfants qu’il a assisté au dernier match d’une légende du football féminin français. Chapeau Madame.
Les joueuses : Schelin s’est vengée
Elles ont survolé. Oubliée cette finale de Ligue des champions ratée ! Outre son but décisif, Lotta Schelin a encore été dans tous les bons coups. À la limite du hors-jeu, elle a bousculé la défense adversaire. Intelligente dans ses déplacements, ses appels en profondeur furent toujours incisifs. L’intelligence de jeu de la Suédoise n’est plus à prouver. Or, elle fut bien aidée par Eugénie Le Sommer ou encore Lara Dickenmann. L’aile droite fut la meilleure rampe de lancement de l’OL. La Bretonne a conclu sa très bonne performance par un joli but alors que la Suissesse était infatigable sur son aile. Le duo a fonctionné à la perfection. Élodie Thomis a également sa place dans les tops. « L’antilope » s’est baladée dans la défense stéphanoise. Ses accélérations semblaient aussi aiguisées qu’un coup de poignard. Tranchante !
Elles ont assuré. Au final, toute l’équipe ou presque. Très peu mises en défaut, les Lyonnaises ont contrôlé la rencontre. Pour sa dernière rencontre, Sonia Bompastor a rendu une belle copie. Appliquée, elle s’est même permis d’offrir un caviar à Eugénie Le Sommer. Classe.
Au milieu de terrain, le trident a fait son boulot. Camille Abily, plutôt haute, n’a pas hésité à revenir aider ses deux comparses de l’entrejeu, Élise Bussaglia et Louisa Nécib. En effet, les deux créatrices étaient placées en n° 6. Elles ont beaucoup défendu et orienté parfaitement le jeu. Sans en faire trop (et sûrement pas assez parfois), les deux Lyonnaises se sont signalées avec une performance tout à fait honorable.
Amel Majri était la surprise du onze de départ. Placée sur l’aile gauche, elle a souvent repiqué dans l’axe pour apporter le danger et laisser la place aux montées de Sonia Bompastor. La jeune milieu a séduit avec sa technique et sa vivacité. À suivre.
En défense, Wendie Renard a assumé son statut. Même si sur le but stéphanois, elle se fait avoir par Rose Lavaud. On ne lui en voudra pas vu sa maîtrise.
Elles ont (un peu) déçu. La note peut paraître salée. Alors que Sabrina Viguier a globalement contrôlé son match, l’arrière lyonnaise se fait bouger sur le premier ballon dangereux. Elle est prise de vitesse par une jeune joueuse d’à peine 17 ans. Vu son statut, sa naïveté fait tache.
Son dernier rempart n’est peut-être pas exempt de tout reproche. Bien qu’elle n’ait rien eu à faire, Sarah Bouhaddi encaisse un but. Peut-être sort-elle trop tard. Elle se souligne aussi par un raté en seconde période. Par rapport à la prestation de son adversaire du soir, la gardienne de l’OL subit la comparaison.
