PSG – OL (2-1) : Gorgelin, c’est OK, c’est Bats

OL

LES NOTES. L’OL s’est comme prévu incliné à Paris dans la moins intéressante des compétitions de la saison. Mais contrairement à ce que l’on attendait, les Lyonnais ont offert une vraie opposition au PSG grâce notamment aux prestations de Mathieu Gorgelin, Samuel Umtiti ou Sergi Darder. La première défaite de l’ère Génésio n’est pas la plus inattendue. Elle n’est pas non plus la plus honteuse.

 

Mercredi 13 janvier, quarts de finale de Coupe de la Ligue

Paris Saint-Germain – Olympique Lyonnais 2-1

Buts : Rabiot (17e) et Lucas (73e) pour le PSG, Tolisso (42e) pour l’OL.

PSG : Sirigu – Van der Wiel, Marquinhos, Luiz, Kurzawa – Verratti, Stambouli (Di Maria, 65e), Rabiot – Lavezzi (Lucas, 65e), Cavani, Pastore (Motta, 82e). Entr. : Laurent Blanc.

OL : Gorgelin – Jallet, Koné, Umtiti, Morel – Ferri, Tolisso, Darder (Cornet, 59e) – Ghezzal, Beauvue (Lacazette, 82e), Mvuemba (Grenier, 76e). Entr. : Bruno Génésio.

Gorgelin 7 – Jallet 3, Umtiti 7, Koné 5, Morel 4 – Tolisso 6, Darder 6, Ferri 5 – Ghezzal 6, Beauvue 1 (pour avoir été présent), Mvuemba 3.

C’était l’un de ces petits miracles qui rendent la vie plus belle : Mathieu Gorgelin n’avait jusqu’à hier soir jamais connu la défaite en pro. L’anomalie est réparée. Le paradoxe vient du fait que le grand échalas n’a jamais semblé aussi bon. Après deux sorties déjà très convaincantes cette saison à Nantes et contre Tours, le numéro 30 a une nouvelle fois confirmé ses progrès au Parc des Princes. Il suffit de se souvenir de sa performance hésitante et chanceuse dans le fameux derby dit « de la 90e+3 » pour constater sa métamorphose. Le remplaçant d’Anthony Lopes ne fait plus peur lorsqu’il est aligné. Plus assuré aujourd’hui, il n’a pas peur d’aller de l’avant et d’agir sur l’action plutôt que d’attendre le tir. L’école lyonnaise. Sir Alex Ferguson demandait à ce qu’on lui donne dix bouts de bois et Zinedine Zidane pour remporter la Ligue des Champions. Donnez un de ces bouts de bois à Joël Bats et il en fera un gardien de niveau Ligue 1.

 

Umtiti, capitaine avec ou sans brassard

Devant lui, Samuel Umtiti a une nouvelle fois livré un match énorme. On se demande comment on faisait sans lui. La réponse est simple : on serrait les fesses pendant 90 minutes. Un seul être vous manque… Sans doute rassuré par la présence à ses côtés du capitaine naturel de l’équipe (qui portait pour une fois vraiment le brassard), Bako Koné a fait un match correct pour ses standards. Quelques dégagements en touche, des dribbles osés mais pas de boulette.

Les latéraux ont été plus en difficulté, pour des raisons opposées. Christophe Jallet a laissé des espaces énormes dans son dos, sans résultats offensifs si ce n’est des centres derrière le but. Jérémy Morel a quant à lui été plutôt solide en défense, mais trop peu audacieux pour prendre son couloir. Et trop brouillon techniquement les rares fois où il l’a fait.

 

L’espingouin pas manchot

Sergi Darder est l’un des grands gagnants de l’intronisation de Bruno Génésio. S’il a de nouveau été remplacé à l’heure de jeu comme à l’époque Hubert Fournier, c’était cette fois pour le préserver pour le Derby de dimanche. Avant cela, l’ancien Malaguène (gentilé de Malaga, vous aurez appris quelque chose aujourd’hui) avait offert un récital dans son registre si plaisant à regarder. Passes soyeuses, déplacements entre les lignes toujours intelligents : la tentation est grande de le comparer aux plus talentueux milieux espagnols de ces dernières années. Malheureusement, son occasion sur un centre de Ghezzal aura prouvé qu’il avait aussi le jeu de tête de Xavi.

Corentin Tolisso a d’ailleurs pu profiter d’une magnifique passe de son numéro 14 pour égaliser d’une minasse sous la barre de Salvatore Sirigu. À part ça, Coco a fait son taf en sentinelle, sans flamber ni sombrer. Vu son niveau depuis le début de la saison et celui du titulaire habituel du poste, on s’en contentera. Idem pour Jordan Ferri, à qui on a du mal à en vouloir pour n’avoir pas rattrapé Angel di Maria sur le second but parisien.

 

Ghezzal, Fennec plus ultra

L’attaque a été portée par un seul homme. Le chouchou de Bruno Génésio Rachid Ghezzal a une nouvelle fois été étincelant à droite, même s’il s’est éteint au fil du match. Aussi à l’aise qu’Arjen Robben pour repiquer, l’Algérien a aussi sorti quelques changements d’aile millimétrés à la Andrea Pirlo. Parfois même de son mauvais pied. Mais a-t-il seulement un mauvais pied ? De l’autre côté, Arnold Mvuemba a fait la même chose que lorsqu’il est aligné dans l’axe : des passes latérales, être invisible dans le jeu et ressembler à Bunk Moreland.

 

Air Beauvue ne répond plus

En parlant d’invisibilité, Claudio Beauvue a été fidèle à ses dernières prestations. Il nous a fallu une énorme occasion gâchée à la 23e minute pour nous rappeler qu’il était sur le terrain. Et il n’a cette fois pas réussi à sauver son match par un but inutile lui permettant de chambrer ses propres supporters. Le Guadeloupéen peut toutefois garder espoir. Il lui suffit pour cela de discuter avec son coéquipier Mathieu Gorgelin ou son successeur à Guingamp Jimmy Briand. Le Derby est aussi là pour créer des héros improbables. Un but de la victoire à la dernière minute et tout sera oublié. Ou presque.

Hugo Hélin 

(Photo Anthony Bibard / Panoramic)

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