OL : trois coups de cœur à l’heure du bilan

Olympique Lyonnais

BILAN. La saison de l’Olympique Lyonnais est désormais terminée. En attendant de la passer au crible, retour sur ces petites choses qui n’ont peut-être pas suffi pour remporter des trophées, mais qui ont fait l’identité de l’OL 2013-14 et qui marqueront durablement l’histoire du club.

L’état d’esprit providence

61. Les Gones ont disputé 61 rencontres cette saison, soit autant que l’Atletico Madrid, et plus que Barcelone, le PSG, City et compagnie. L’OL est tout simplement le club ayant disputé le plus de matchs parmi les cinq grands championnats (38 en L1, 16 en Coupe d’Europe, 4 en Coupe de la Ligue, 3 en Coupe de France). À titre de comparaison, les Verts en ont disputé seulement 44. Si le bilan est contrasté d’un point de vue sportif (28 victoires, 14 nuls, 19 défaites), on n’en dira pas autant de l’état d’esprit. Après quelques semaines de tâtonnements (Gomis et Briand écartés en pré-saison puis réintégrés, l’inverse pour Bahlouli et Benzia), les coéquipiers de Washing Maxime trouvent leur rythme de croisière. Et le tiennent jusqu’à la fin de saison. Des victoires improbables acquises à la faveur d’abordages désespérés dans le temps additionnel dans le Forez ou en Gironde (2-1) ; des matchs disputés à la force des tripes à défaut de celle des muscles (face au PSG à domicile ou contre la Juve) ; des équipes bis voire ter qui vont s’imposer à l’extérieur en Europa League : en 2013-2014, les Lyonnais ont fait honneur à leurs supporters. Ne galvaudant aucune compétition, se battant jusque dans les dernières secondes, parfois sur une jambe et demie, avec des remplaçants irréprochables dans l’état d’esprit à défaut d’avoir le même talent que les titulaires sur le flanc. Cette ambition s’est transformée en ambiance, donnant l’image d’une bande de potes prêts à gravir les montagnes les plus périlleuses ensemble, envers et contre tout, plus soudés que jamais à mesure qu’elles s’élèvent. Alors qu’importe si les moyens baissent, qu’importe si Rémi Garde s’en va, qu’importe si les résultats ne seront pas toujours au rendez-vous et qu’importe les joueurs en place. L’état d’esprit est devenu la nouvelle marque de fabrique de l’Institution Olympique Lyonnais (©). Si le premier subsiste, la deuxième résistera.

Baby gones in Babylone

Les médias l’ont affirmé, répété, martelé, mais on ne se lassera jamais de l’entendre : la jeunesse de l’OL est admirable. Alors que Lopes, Umtiti, Gonalons, Grenier et Lacazette constituaient déjà l’épine dorsale de l’équipe, Ferri et Tolisso sont venus apporter leur pierre à l’édifice, au point de devenir titulaires en fin de saison. Sans oublier Zeffane, Fekir, N’Jie, Gorgelin (vainqueur à Geoffroy-Guichard pour son premier match en Ligue 1 et donc pour l’éternité), voire Benzia et Bahlouli, même si leur comportement en début de saison les a éloignés du groupe. Le onze de départ de l’OL avait souvent cinq à sept joueurs issus du centre de formation, le deuxième le plus performant en Europe pour sortir des pros (31 dans les cinq grands championnats, ex-aequo avec le Real Madrid et derrière le Barça). Probablement l’une des plus grandes fiertés actuelles du club. Rémi Garde restera ce mentor qui les a tous – ou presque – lancés en Ligue 1. Hubert Fournier aura pour mission de poursuivre dans cette lignée : trouver un équilibre entre les jeunes et les autres, gérer les ego et mener les pépites à maturité. La mission n’est pas aisée, mais le résultat peut être grandiose.

Losange avec les doigts

Après avoir été submergé par les Basques en début de saison puis subi un naufrage massif sur les rives de la Méditerranée un après-midi d’octobre 2013, le capitaine Garde a repris son navire en main. La remise en question prend forme. Exit le 4-2-3-1. Il fallait se rendre à l’évidence : Ghezzal blessé, Lacazette et Briand repositionnés, Danic mauvais, les ailiers ont fait leur temps à l’OL. Exit le 4-2-3-1, place au 4-4-2 diamant. Taillé à la perfection pour chacun des milieux, ce nouveau système permet aussi l’explosion de Lacazette, qui va briser les défenses pourtant de plus en plus recroquevillées face à une machine performante. En 9, le Kid de Mermoz brille de mille feux : 15 buts en Ligue 1, 22 en tout. La disparition progressive du « carré magique » à partir de février laissera longtemps des regrets. Mais les blessures de Gourcuff, Grenier et Fofana n’ont pas modifié l’identité de ce nouvel OL, dix ans après la naissance du 4-3-3 à la lyonnaiseTolisso, Ferri, Malbranque et Mvuemba ont pris le relais à tour de rôle pour garder la barre du 4-4-2. Car l’exception du 3-5-2 au Parc des Princes n’a fait que confirmer la règle : la vraie force de l’OL cette saison est d’avoir pu compter sur un système de jeu qui a permis d’instaurer une certaine continuité dans les résultats également. Les joueurs passent, le système reste. Garde a parfois pris l’eau lors de certaines confrontations, mais est resté aussi solidement accroché à ses convictions que le navire OL à l’ancre du losange. Et les résultats, tout autant que la manière, lui ont donné raison.

Pierre-Antoine Vinerier


(Photo Anthony Bibard – FEP / Panoramic)

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