OL – SM Caen (1-0) : secs à la maison

OL

LES NOTES. L’OL se plaignait cette semaine de ne pas suffisamment jouer à domicile depuis le début d’année. Pour la partie « à domicile », c’est fait : pour le fait de « jouer », c’est autre chose. Un but de Traore (par ailleurs décevant) donnera à la direction l’occasion de parler d’une belle réaction d’orgueil, là où les amateurs de football n’ont vu qu’une confirmation que l’OL est à sa place au pied du podium.

 

29e journée de Ligue 1, dimanche 11 mars 2018

Olympique Lyonnais – Stade Malherbe Caen 1-0

But : Traoré (63e)

Avertissements : Mariano (46e) à Lyon, Peeters (15e) à Caen

OL : Lopes (cap) – Rafael (Tete, 81e), Marcelo, Morel, Mendy – Ndombele, Tousart, Ferri – Traoré (Cornet, 73e), Mariano, Maolida (Memphis, 67e). Entr. : Bruno Genesio.

Caen : Vercoutre – Guilbert, Genevois, Diomandé, Djiku, Bessat (Stavitski, 72e) – Féret (cap), Ait-Bennasser, Peeters (Bazile, 78e) – Rodelin (Deminguet, 73e), Crivelli. Entr. : Patrice Garande.

Lopes 5 – Rafael 5, Marcelo 5, Morel 4, Mendy, 7 – Tousart 5, Ferri 5, Ndombele 6 – Traore 5, Mariano 5, Myziane 6

 

Calvados à dos

Le compte-rendu du début de match aurait pu être écrit par n’importe quel Lyonnais ayant suivi les derniers mois mais raté le premier quart d’heure : l’OL multiplie les passes courtes loin du but et rate systématiquement ses tentatives d’approche dans la surface. Les Caennais, eux, misent tout sur des contres relativement médiocres. Une tête de Maolida (signalé hors-jeu) sur un coup-franc de Traoré rompt une triste monotonie malheureusement bien connue. Tous les repères sont bien là : Jérémy Morel fait un tacle peu judicieux, l’entraîneur vocifère depuis sa zone technique et Daniel Bravo encense Jordan Ferri.

Quelques fulgurances techniques permettent à l’OL d’éliminer des Caennais, mais ces dribbles ne donnent généralement que des décalages sur les ailes. Dans ce domaine, on peut saluer une bonne première mi-temps de Maolida ou Rafael, là où Traoré réagit à son manque de justesse technique actuel en tentant encore plus de dribbles. Une astuce bien connue des étudiants de commerce en lendemain de soirée Open Bar : soigner le mal par le mal. Le Burkinabé obtiendra malheureusement le même résultat que les étudiants en question.

C’est dans l’axe que les possibilités se font plus concrètes : un premier frisson par une ouverture de Marcelo pour Mariano signalé hors-jeu (très limite), mais surtout par un une-deux Mariano-Maolida (venu dans l’axe) qui pousse Vercoutre à une parade mi-inspirée, mi-veinarde. Pendant ce temps, le SM Caen ne fait absolument rien : saluons donc la qualité de leurs analyses vidéo, puisque c’est le meilleur moyen de faire un résultat au Groupama Stadium.

 

Traoré, marqueur transparent

C’est encore des ailes que viennent les premiers frissons : par un décalage de Mariano qui galère à faire fructifier un 2 contre 7 (sûrement un manque d’envie), puis une frappe de Mendy du droit qui échoue en bas du poteau. C’est bien dommage : à 1-0, le pitoyable manque de danger créé par l’OL à domicile aurait pu passer pour une intelligente gestion du score. Dix minutes plus tard, c’est pourtant le poteau qui sauve l’OL sur une tête de Crivelli.

Le but de Traoré (pourtant de loin le moins bon Lyonnais jusqu’alors) vient d’un décalage plutôt malin du côté gauche Mendy-Maolida, mais surtout d’un double contre favorable dans la surface caennaise, où des défenseurs un peu passifs paient leur manque de maîtrise. C’est d’ailleurs du même côté, par Mendy, que viendra quelques minutes plus tard une grosse action de 2-0 où Mariano brille, pour une fois, par un manque de mordant dans sa frappe. En récompense de son bon match, Maolida est remplacé en premier, et même sifflé par une partie du stade. Autant la première sanction est tristement prévisible, autant la deuxième dépasse l’entendement.

 

3 points de sous-tension

Le match se termine par quelques rares frissons sur des occasions qui tiennent plus de l’amateurisme des visiteurs que d’une éventuelle maîtrise lyonnaise. Nul doute que le staff préfèrera parler de pragmatisme : espérons que les Lyonnais ne seront pas trop nombreux à le croire. Que retenir de ce match, donc ? D’abord, un côté gauche qui a bien marché. Myziane Maolida a été souvent inspiré et son remplacement par un Memphis Depay catastrophique donne encore plus envie d’en voir plus. Ferland Mendy, lui, a été très remuant et aurait pu être encore plus décisif sans des gros ratés de Mariano et Depay. C’est de cette aile que sont venues la quasi-totalité des situations lyonnaises, entre jeu en triangle et justesse technique, deux éléments qui ont cruellement fait défaut sur le reste du pré.

Pour le reste, on n’a eu que des tristes confirmations d’éléments déjà connus. Face à une équipe venue pour prendre 0 points, l’OL a éprouvé les plus grandes difficultés à se créer des occasions franches, malgré une défense caennaise peu inspirée. 21 tirs pour seulement 4 cadrés : on peut évoquer le manque de réussite parfois caricatural, à l’image de Depay, mais c’est bien l’incapacité à se créer des occasions franches qui inquiète. Ce match a donc tout de la rencontre qui crée des réactions très différentes selon qu’on soit salarié de l’OL ou simplement supporter. Le staff et la direction y verront une deuxième victoire cette semaine, et un éventuel rapproché sur l’OM (en attendant leur match de ce soir) qui tombe à pic avant d’aller affronter l’adversaire à déloger du podium. Les fans, eux, ont vu une énième purge qui conforte l’idée que la lune de miel du début de saison est déjà loin. Il est très difficile d’imaginer l’OL venir à bout du reste de l’Europe avec ce niveau de jeu, et la fin de saison ressemble au cobaye d’une expérience de Schrödinger : pas encore morte, mais pas vraiment vivante non plus.

Nicolas Schweisguth

(Capture d’écran beIN Sports)

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