On s’est aimés le temps d’un été…

OL

SOUS L’HORLOGE. Maolida, Gouiri et Geubbels aujourd’hui, Lacazette, Job et Abou hier. L’OL ne manque pas « d’amours de vacances » dans son histoire récente. Retour sur quatre flirts estivaux magnifiés par le poids des ans et qui ont débouché sur de belles histoires d’amour… ou pas.

 

Été 2010 : un avant-goût de l’Académie OL

Emirates Cup, Celtic FC – OL 2-2

Le tube de l’été : Alors on danse – Stromae

En cet été 2010, la France du football panse ses plaies post-Knysna et les supporters lyonnais se remettent d’une élimination en demies de Ligue des champions et d’une deuxième saison consécutive sans trophée. Les premières cellules psychologiques d’aide aux victimes du football prôné par Claude Puel commencent à fleurir à Gerland. Côté transferts ? Aucun produit de la triste filière lilloise à l’horizon. Jimmy Briand est le seul nouveau visage, en attendant Yoann Gourcuff qui signera quelques semaines plus tard… C’est pourquoi en ce 31 juillet 2010, ce premier match de l’Emirates Cup entre le Celtic et l’OL va rester dans beaucoup de mémoires. Puel préserve la plupart de ses meilleurs éléments pour le match du lendemain face au Milan AC et aligne plusieurs joueurs du centre de formation face aux Écossais. Samuel Umtiti tient son couloir gauche en défense, Clément Grenier est aligné au milieu avec Jean II Makoun et Kim Källstrom tandis que le front de l’attaque est animé par Alexandre Lacazette (à droite) et Harry Novillo (au centre). Ces quatre joueurs se signalent par une bonne performance. Novillo marque le deuxième but lyonnais de la rencontre sur un beau service de celui que l’on ne surnomme pas encore le « Kid de Mermoz ». Le temps d’un match, les supporters lyonnais redécouvrent les joies de s’enthousiasmer pour les produits de leur centre de formation. Et peu importe si Umtiti joue toute cette saison en CFA ou que Lacazette ne participe qu’à 11 matchs avec les pros toutes compétitions confondues… Sans le savoir, ce seul match – magnifié par le temps – est la pierre fondatrice du projet lyonnais qui débutera la saison suivante avec l’intronisation de Rémi Garde.

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Été 1997 : les jeunes assurent l’IntérimToto

Coupe Intertoto

Le tube de l’été : Alane – Wes

Wodzislaw, Zilina, Vienne, Bucarest… Sur le papier, cela ressemble aujourd’hui à la liste d’étapes d’un périple d’Antoine de Maximy dans « J’irai dormir chez vous ». En 1997, c’est le groupe dont hérite l’OL en Coupe Intertoto, défunte compétition où la France peut se targuer d’avoir le plus beau palmarès européen. Un mois à peine après l’ivresse du 8-0 face à l’OM en clôture de Championnat à la maison, Gerland voit ses protégés débuter le tournoi fin juin contre les Polonais de l’Odra Wodzislaw. Flo Maurice n’est plus là, mais Alain Caveglia et Ludovic Giuly oui. Bernard Lacombe, qui démarre sa première saison complète sur le banc, décide d’élargir son groupe avec des jeunes du centre de formation. Joseph-Désiré Job, Frédéric Kanouté et Christian Bassila crèvent l’écran. Job plante un triplé face aux Polonais et Kanouté se joint à la fête en marquant le dernier but d’un large succès (5-2). Job remet ça à Zilina la journée suivante avec un nouveau but dans un succès 5-0. Titulaires lors des matches de poule, Job et Kanoute rentrent peu à peu dans le rang. A partir des demies face à Istanbulspor, Lacombe resserre son groupe et s’appuie sur ses joueurs d’expérience et la doublette Caveglia/Giuly — très tranchante sur cette compétition (8 buts à eux deux) – pour se qualifier en finale… contre Montpellier. Là encore, Giuly et Cavégoal portent les Lyonnais à une double victoire face aux Héraultais synonyme d’un strapontin pour la coupe de l’UEFA. Malheureusement, le jeu offensif léché proposé par les Lyonnais sur cette compétition (21 buts en 8 matches) peinera à être reproduit en championnat. L’OL boucle finalement l’une de ses saisons les plus décevantes de la décennie avec une élimination prématurée en Coupe de la Ligue, une défaite crève-cœur en Coupe de France en demies contre Lens et une sixième place en Championnat. Maigre consolation, une élimination « avec les honneurs » comme il était de bon ton de l’écrire dans la presse sportive des 90’s, dans une belle double confrontation face à l’Inter Milan en Coupe UEFA.

 

Été 2005 : Carew et Ben Arfa enflamment l’Abbé

Trophée des champions, OL-Auxerre 4-1

Le tube de l’été : Axel F – Crazy Frog

Si un word cloud devait résumer l’été 2005 pour les supporters lyonnais, « Peace Cup », « Essien » ou encore « Fabien Piveteau » seraient en bonne position. Mais sur le terrain ceux qui émoustillent l’imaginaire lyonnais sont Hatem Ben Arfa et John Carew. La pépite du futur et la nouvelle recrue vont offrir un récital lors d’un mémorable Trophée des champions face à Auxerre. Mémorable pour les chômeurs, écoliers et vacanciers car à l’époque, le match entre le champion de France et le vainqueur de la coupe ne fait pas l’objet de surenchères entre diffuseurs comme aujourd’hui. France 2 cale pratiquement la rencontre entre un épisode de Derrick et un de Rex en milieu de semaine sur les coups de 16h. Qu’importe… Au bout de 30 secondes, Ben Arfa trouve Carew sur un amour de passe en profondeur qui se solde par un penalty… transformé par HBA. L’entente entre les deux est le fait du match et permet d’oublier que Lamine Diatta et Sylvain Monsoreau sont titulaires en défense. Et que dire du troisième but lyonnais où l’avant-centre norvégien s’amuse de la défense auxerroise tel un présumé U13 nigérian lors d’un tournoi international ? Au coup de sifflet final, on se dit que cette fois-ci Aulas a vraiment trouvé l’attaquant qui fera passer un cap à son club. Dans les faits, Ben Arfa se contente de quelques entrées en jeu en début de championnat tandis que Carew flambe sur les trois premières journées avant de disparaître progressivement. Il aura toutefois la bonne idée de marquer contre le Real cette saison-là (et la suivante).

Étés 1990 à 1992 : retour à la D1 et recherche de la nouvelle star

Pré-saisons

Le tube de l’été : Le Jerk – Thierry Hazard (1990)

Le retour de l’OL en première division a été marqué par de terribles désillusions estivales. Beaucoup citeront volontiers la signature de l’illustre Torben Frank en 1992 qui reste l’un des premiers accidents industriels de l’ère Aulas (pour reprendre un terme qui lui est cher). Mais attardons-nous sur Guillaume Masson et Samassi Abou.

Le premier flambe à l’été 90. Le vif attaquant part pourtant avec un désavantage : il est Stéphanois. Mais en cette pré-saison avant le saut dans l’acte II de l’OL en D1, l’avant-centre enchaîne les buts en amicaux. « Il fait une première forte impression contre Alès en amical », se remémore Phanou Herko , supporter archiviste acharné et forumiste prêchant la bonne parole gone depuis plus de douze ans. « Il confirme en marquant contre Avignon la semaine suivante. » La bonne série s’étend même en début de championnat. Il claque contre Cannes puis Sochaux, deux équipes largement supérieures à l’OL de Domenech à cette époque. Sans parler de Massonmania, le frémissement est réel. Il commence à être comparé à Jean-Pierre Papin (un peu comme tous les jeunes attaquants français émergents de l’époque). Malgré ses cinq buts sur l’exercice, il peine à se faire sa place régulièrement au sein d’une ligne attaque fournie à l’époque : Roberto Cabañas, Aziz Bouderbala, Ali Bouafia. Masson se signalera l’année suivante lors des amicaux de l’été mais ne trouvera jamais sa place dans le XI. Il finira transféré à Angers à l’intersaison 93.

Samassi Abou, lui, a semble-t-il laissé plus de souvenirs hors terrain. Il apparaît réellement lors de la pré-saison 1992. De retour de prêt à Martigues, il est l’une des attractions de cette préparation, Au même titre que Florian Maurice qui pointe le bout de son nez ou encore de Franck Gava, principale recrue de ce que l’on n’appelait pas encore en ces années-là le mercato. Attaquant tranchant, Abou offre un sérieux contraste par rapport aux profils des attaquants de la saison précédente marquée par le flop Milos Bursac. Mais dans la course à la pointe lyonnaise, c’est James Debbah – décrit pendant des années à tort comme le cousin de George Weah – qui lui grille la politesse. Abou aura sa chance l’été d’après avec Jean Tigana, mais cette fois c’est Maurice qui s’impose pour de bon et renvoie le franco-Ivoirien cirer le banc.

Monsieur Aymeric

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