Alexandre Lacazette à l’OL, un portrait en buts

Lacazette

HOMMAGE. Comment rendre hommage à un avant-centre ? En parlant de ses buts, évidemment. Alexandre Lacazette en a inscrit 129 avec l’OL. On en a choisi un par saison (et même un peu plus en trichant un peu), histoire de se souvenir des belles choses. 

 

2010/11 : une grosse envie pour une première fois

20 octobre 2010, OL – Sochaux 2-1

La saison précédente, Alexandre Lacazette a eu le droit à une dizaine de minutes de jeu lors de la 36e journée contre Auxerre, quelques semaines avant son 19e anniversaire. En 2010/11, il entre un peu plus dans la rotation et dispute 11 rencontres avec l’OL toutes compétitions confondues. Le jeune à dreads en profite pour inscrire le premier but de sa carrière en pro. Michel Bastos a ouvert le score face à Sochaux, mais est sorti sur blessure juste avant la pause au profit du petit jeune au numéro 38. L’égalisation de Brown Ideye exaspère un Gerland qui n’avait pas besoin de ça pour conspuer allègrement Claude Puel. Trois minutes plus tard, Lacazette fait lui aussi rugir le stade. Mais de plaisir. Pierrick Cros repousse sa première frappe, mais Jérémie Bréchet dégage mal. Le numéro 38 place un crochet du gauche sur Boukari Dramé et frappe en force. Première fois réussie pour Lacazette, qui donne la victoire à l’OL. Et ne se doute pas que 128 autres buts pour son club suivront.


Il aurait pu y être : pas trop de choix pour la sélection alternative, Lacazette n’ayant marqué qu’un autre but cette saison-là. Un but qui a donné du bonheur à tous les supporters… benfiquistes ! L’OL, déjà qualifié, est en effet mené au score par l’Hapoël Tel-Aviv lors de la 6e journée du groupe B de Ligue des Champions. Et comme dans le même temps Benfica perd contre Schalke, les Israéliens chipent la troisième place du groupe aux Portugais et sont reversés en Ligue Europa. En tout cas jusqu’à la 88e minute et une déviation du talon subtile de Lisandro pour Lacazette. L’Europe ne connaît pas encore son nom, Lisbonne si.

 

2011/12 : sur la route de la Coupe

8 février 2012, OL – Bordeaux 3-1 a.p.

C’est le seul titre remporté par Alexandre Lacazette avec l’OL (on ne compte pas vraiment le trophée des champions, simple match amical amélioré). Après avoir éliminé la Duchère et Luçon, l’OL accueille un club de Ligue 1 dans un Gerland vide et frigorifié. Les Girondins ouvrent le score et refroidissent encore un peu plus l’ambiance. Mais Alexandre Lacazette est là, en renard des surfaces. Yoann Gourcuff trouve Ederson d’une superbe balle piquée au-dessus de la défense. Le jeu de tête n’est pas le point fort du Brésilien (certains diront qu’on cherche toujours son point fort), qui bute sur Cédric Carrasso. Lacaz’ surgit. Ce n’est pas le plus beau but de sa carrière, mais il est important. Les supporters lyonnais se cailleront les miches pendant 30 minutes supplémentaires, mais verront leur équipe s’imposer 3-1. L’OL disposera ensuite du PSG, du Gazélec et de Quevilly pour soulever la coupe de France 2012, toujours le dernier trophée du club à l’heure actuelle.


Il aurait pu y être : le numéro 17 lyonnais marque le seul but du huitième de finale aller de Ligue des Champions contre l’APOEL Nicosie, un peu aidé par un défenseur qui contre sa frappe. La suite sera moins glorieuse que le parcours en coupe de France : l’OL perd 1-0 à Chypre et sort aux tirs au but, avec un raté de Lacazette.

 

2012/13 : les jeunes en Erasmus

8 novembre 2012, Athletic Bilbao – OL 2-3

Les temps changent, l’ambition est en baisse. Pour la première fois depuis 1998/99, l’OL ne débute pas sa saison européenne en Ligue des Champions. Aucune des recrues payantes de l’été (Milan Bisevac, Arnold Mvuemba et Fabian Monzon) n’a coûté plus de trois millions d’euros (la meilleure affaire sera d’ailleurs le retour gratuit de Steed Malbranque). La jeune génération prend une place de plus en plus importante dans l’équipe. En Ligue Europa, cela est symbolisé par une belle victoire contre l’Athletic Bilbao de Marcelo Bielsa. Après avoir mené 0-2 grâce à la vieille garde Bafétimbi Gomis – Yoann Gourcuff, l’OL se fait rejoindre par les Basques. Une dizaine de minutes après l’égalisation, Gueïda Fofana chipe en puissance un ballon le long de la ligne de sortie de but et centre en retrait pour Alexandre Lacazette qui allume dans la lucarne. Les deux ont 21 ans.

Ils auraient pu y être : Lacazette ne marque que trois autres buts cette saison-là, mais ils sont tous assez esthétiques. Contre Bastia, il trompe malicieusement Magno Novaes en angle très fermé. À Ajaccio, il se couche bien sur le ballon pour le reprendre de volée et le mettre hors de portée de Memo Ochoa. À Bordeaux, Cédric Carrasso ne peut que ralentir sa demi-volée du gauche à l’entrée de la surface.

 

2013/14 : le losange, belle figure

5 janvier 2014, La Suze – OL 1-6

Un but contre la Suze à la MMArena du Mans en 32e de finale de coupe de France, vraiment ? Oui, vraiment. La grande nouveauté de la saison, c’est en effet l’instauration du 4-4-2 losange par Rémi Garde après de nombreux tâtonnements tactiques. Un système parfaitement symbolisé par le quatrième but lyonnais (à 1:03 dans la vidéo). Yoann Gourcuff transmet à Bafétimbi Gomis, qui joue parfaitement son rôle de pivot et remet en une touche de balle pour Alexandre Lacazette. Un meneur de jeu, deux attaquants : c’est le tube de l’année du côté de Lyon. L’OL ne finit qu’à la cinquième place de Ligue 1, mais sait faire vibrer ses supporters en Ligue Europa où il atteint les quarts de finale contre la Juventus. Quitte à ne pas gagner, autant kiffer.

Ils auraient pu y être : dans la catégorie Gourcuff-Gomis-Lacazette, je demande l’égalisation lors d’un Derby finalement perdu à Gerland. Petite aile de pigeon du premier le long de la ligne de touche, grand pont et passe lobée du second, reprise parfaite du gauche du dernier. Dans la catégorie exploit individuel, je demande l’ouverture du score lors d’un nul contre l’OM à Gerland. Feinte de frappe, Nicolas Nkoulou et Steve Mandanda sont littéralement sur le cul.

 

2014/15 : au-dessus de la concurrence

21 décembre 2014, Bordeaux 0 – OL 5

Choisir un seul but est compliqué : Alexandre Lacazette termine meilleur buteur de Ligue 1 avec 27 réalisations cette saison-là, plus 2 en Coupe de France, 1 en Coupe de la Ligue et 1 en Ligue Europa (dont l’OL est sorti prématurément contre l’Astra Giurgiu). On a une petite préférence personnelle pour l’enchaînement tout en sang-froid pour ouvrir le score lors d’une victoire 0-5 à Chaban-Delmas. Appel, passe de l’exter de Nabil Fekir, petit coup d’oeil pour regarder les cages, tir pleine lucarne : c’est pas si compliqué finalement, le football…

Il aurait pu y être : Lacazette inscrit cette saison-là son premier but en équipe de France, le seul à l’heure actuelle. Le Gone emmène l’émoi à Geoffroy-Guichard (comme on le titrait brillamment à l’époque) : sifflé par le public lors du match amical contre le Danemark, il ouvre le score et fait hurler de plaisir les Stéphanois. Lacaz’, du bonheur sans frontières.

 

2015/16 : le Petit Prince de deux stades

8 novembre 2015, OL – ASSE 3-0

Un grand joueur est là dans les grands rendez-vous. Lors du dernier Derby à Gerland, Alexandre Lacazette marque l’histoire en inscrivant les trois buts du match. On vous laisse le soin de choisir votre préféré entre le petit piqué au-dessus de Stéphane Ruffier, la reprise en renard et le dribble autour du gardien stéphanois pour marquer dans le but vide. Monstrueux.

9 janvier 2016, OL – Troyes 4-1

On triche un peu en mettant une deuxième vidéo, mais l’OL a connu deux stades cette saison-là alors on a le droit. Pour le premier match dans son tout nouveau Formidable Outil, l’OL reçoit Troyes qui vit une saison galère. Il ne faut que 18 minutes au Kid de Mermoz pour déflorer le Parc OL d’une frappe au ras du poteau. Lacazette restera à jamais le premier buteur de l’histoire du stade décinois.

 

2016/17 : Lacazette quitte l’OL en Général

9 mars 2017, OL – Roma 4-2

Pour sa dernière saison dans son club formateur, Alexandre Lacazette est la star de l’équipe. L’attaquant prouve match après match qu’il n’est pas seulement un buteur de haut niveau, mais qu’il est aussi capable de bonifier un jeu collectif qui laisse souvent à désirer. Complètement lâché dans la course au podium, l’OL se rattrape en Ligue Europa où il est reversé après sa troisième place en poules de Ligue des Champions. Le club lyonnais ne maîtrise pourtant que rarement un match entier. À l’image du huitième de finale aller contre la Roma : menés 1-2 à la pause, les Gones ont grandement souffert pendant les 45 premières minutes. Le second acte sera totalement différent. Il se conclut par un une-deux entre Corentin Tolisso et Alexandre Lacazette, et une frappe soudaine et puissante du numéro 10 dans la lulu. Au match retour, l’OL serrera les fesses et s’inclinera 2-1. Le but au match aller du Général Lacazette, son nouveau surnom suite à sa célébration, a fait la différence. Lyon atteindra les demi-finales, où son côté schyzo ressortira encore : un match aller complètement raté à Amsterdam, un match retour totalement fou où l’OL passe à un but d’arracher les prolongations. On vous laisse deviner lors duquel Alexandre Lacazette était sur le banc, diminué par une petite blessure.

L’intégralité des buts d’Alexandre Lacazette avec l’OL (bon, certains sont diffusés à l’envers)

Hugo Hélin

(Photo Damien LG)

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