OL : l’abonné du bloc 106 rangée Y place 72 répond aux critiques

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ZÉNON C’EST NON. Il cristallise tous les débats en cette fin de saison où certains l’accusent de tous les maux lyonnais. Sébastien, abonné au bloc 106 rangée Y place 72 du Parc OL, a enfin décidé de s’exprimer face aux médias.

Ses cernes le prouvent : la situation actuelle est difficile à vivre pour lui. « Être le bouc-émissaire et être systématiquement critiqué, j’en ai l’habitude », explique pourtant celui que ses amis surnomment Séb. Il fait allusion à un microcosme lyonnais, symbolisé notamment par Bernard Lacombe, qui a historiquement toujours eu du mal à accepter la présence de supporters en tribunes. « Bernard Lacombe, je l’appelle le Bistrot du Village. Parce que quand je vais boire des coups au Bistrot du Village j’entends les mêmes commentaires. »

Mais Séb a l’impression que cette contestation anti-supporters a pris une nouvelle tournure cette saison. D’abord en étant reprise par les médias. « Je répète ce que vous dites », s’est-il ainsi énervé ce lundi devant les journalistes réunis pour une conférence de presse improvisée dans le Kiloutou Vaise-Écully où il travaille. « Quand on regarde les matchs de l’OL, il n’y a aucun chant, aucun tifo, aucun encouragement, les joueurs sont inhibés à cause de l’ambiance dans le stade. Moi je répète ce que vous dites. »

Mais Séb semble encore plus touché par la pression de son propre président que par celle des médias. Jean-Michel Aulas n’a en effet pas hésité à s’en prendre publiquement à lui suite à la défaite contre Dijon. Le supporter refuse toutefois d’entrer dans le jeu des petites phrases et préfère défendre un bilan honnête. L’OL est en effet deuxième de Ligue 1 à domicile cette saison, et Séb n’a pour l’anecdote raté que deux matchs au Parc OL cette saison… pour deux défaites de son équipe (EVG d’un pote lors du match contre Nice en début de saison, gastro le jour de l’élimination en Coupe de la Ligue contre Strasbourg début janvier).

« Quand on gagne c’est grâce à Bruno et son staff, quand on perd c’est à cause de moi. Parce que je n’ai pas d’expérience, que je ne suis abonné que depuis deux ans, que je n’ai pas connu les déplacements à Montceau et Limoges en 1986… […] Je n’ai plus envie de m’expliquer, j’en ai un petit peu assez d’être remis en question sans arrêt sur tout ce que je fais, que je siffle l’entraîneur au moment de l’annonce de la compo, que je fasse des olés ironiques, que je sorte une banderole après le coup de sifflet final du dernier match de la saison, que je fasse la grève du Ahou, voilà. Je ne me justifie plus, je fais mes choix, je les assume. »

Amoureux de son club et des apéros d’avant-match au Couëron, Séb n’envisage en tout cas pas de ne pas se réabonner la saison prochaine. Même s’il se pose des questions sur les raisons du traitement de faveur qui lui est infligé : « Pour être honnête, je me dis que c’est dur d’être Lyonnais à Lyon. Le président Aulas et Bernard Lacombe préféreraient sans doute des supporters chinois. Peut-être que je devrais m’appeler Zhang ou Li. »

Zénon Zadkine

(Photo Damien LG)

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