OL : la classe préparatoire

AMICAL. L’OL a récité ses gammes à l’occasion du match amical face au Pogon Szczecin (0-0), jamais loin de ce qu’il a donné à voir ces deux derniers jours à Tola Vologe. Résultat, une (très) large revue d’effectif qui aura largué un peu plus Jimmy Briand.

OL

Entré en 2e mi-temps avec les enfants, Gourcuff a fait tout comme il fallait. (Photo Panoramic)

 

Mercredi 10 juillet 2013, match amical

Pogon Szczecin – Olympique Lyonnais 0-0

OL (1ère mi-temps) : Lopes – Zeffane, Bisevac, Fofana, Dabo – Malbranque, Gonalons (cap) -Lacazette, Grenier, Danic – Lisandro. Entr. : Garde.

OL (2e mi-temps) : Gorgelin – Zeffane, B. Koné (cap), N’Gouma, Ghezzal – Mvuemba, Ferri, Gourcuff – Fékir, N’Jie (puis Benzia 75e) – Bahlouli.

 

La vérité du terrain

Mardi matin, en conférence de presse, Rémi Garde s’est pointé pour évoquer les objectifs de ce premier des quatre matchs de préparation de juillet : tenter quelques associations et faire un premier bilan physique et mental des joueurs alignés. Une manière comme une autre de renvoyer à plus tard toute considération tactique et le onze type qui pourrait aller avec. Résultat, cette première opposition en Pologne n’a jamais été qu’une mise en situation de ce que les joueurs lyonnais ont proposé ces deux derniers jours : la possession de balle comme objectif principal – si possible à une ou deux touches de balle – et son corolaire en cas de perte de balle, comprendre le pressing de tous les instants qui peut suivre dans la moitié de terrain adverse. Il est certainement trop tôt pour anticiper la suite, celle plus officielle qui s’ouvrira avec le tour préliminaire de Ligue des Champions, mais on n’est pas loin de penser qu’on a vu là quelque chose du visage lyonnais tel qu’il faut l’attendre pour ce début de saison. Autrement dit, mieux vaut encore se fier à ce qui se joue sur un terrain, même d’entraînement, plutôt que chercher à s’en remettre à une parole officielle, surtout quand elle vient de l’entraîneur.

Grenier au centre de toutes les attentions

La preuve avec l’équipe alignée pendant la première période. Quand Garde renvoie au loin la veille l’idée de faire évoluer un onze type, on retrouve celui du moment au coup d’envoi. Où le tube de l’été peut reprendre de plus belle, à savoir cette cour sans fin faite à Grenier. Dans l’attente du règlement contractuel de la situation de l’Ardéchois, son rôle au sein de l’équipe semble déjà acté pour la suite : au centre de toutes les attentions, dans le rôle du meneur en chef. La hype de la fin de saison sait visiblement toujours y faire pour envoyer son lot de gestes classieux qui le situent au dessus des débats. Au risque, par moments, de laisser au reste du milieu (Gonalons et Malbranque) le soin de se charger du registre défensif.

Autre certitude pour la suite : le système qui ouvrira la saison, à savoir le 4-3-3, version canal historique. Autrement dit, avec un jeu qui se remet à passer davantage par les couloirs. À ce petit jeu, on attendait de voir Danic à l’œuvre. Si l’ancien Valenciennois sait y faire pour repiquer dans l’axe et laisser voir une belle qualité de frappe, l’activité débordante est plutôt venue du côté droit en première période, autour du duo Zeffane-Lacazette. Soit d’un duo rompu depuis ses années de formation aux subtilités du 4-3-3 maison, avec dans le lot un latéral qui pourrait gratter plus qu’une place de second au cas où l’ambiguïté Miguel Lopes ne serait pas levée.

Les vertus du système éducatif

Les vertus du modèle maison appliqué dès le plus jeune âge ont été encore plus flagrantes en deuxième mi-temps. Seul Zeffane est revenu sur le terrain en compagnie de ses camarades de lycée. Des élèves pour le moins studieux qui ont récité la leçon de conservation et de pressing à outrance. Les Polonais n’ont en effet dû dépasser leurs trente mètres qu’à deux reprises durant la première demi-heure, ce qui n’était finalement pas du luxe au regard de la sérénité très relative de la paire Bako-N’Gouma. Le quatrième larron de la ligne arrière n’était autre que Rachid Ghezzal, qui avait été testé à ce poste lors des mises en place de la veille. Cette grande première, qui signifie aussi que l’on ne compte pas tant que ça sur lui un cran plus haut, « Rachon » l’aura célébré en étant plus incisif que jamais aux avant-postes. C’est d’ailleurs lui qui obtiendra le penalty que Benzia enverra dans son style caractéristique de branleur magnifique sur la barre (78e). Au milieu, du duo qu’il a composé avec Mvuemba, Ferri aura été le plus offensif, trouvant à plusieurs reprises ses attaquants sur des diagonales bien senties. Fekir n’a pas fait de miracles à gauche, pas davantage que N’Jie dans l’axe. Et si on a vu un Bahlouli inspiré, il a toutefois manqué son un-contre-un face au gardien, après une balle en profondeur en première intention de Ferri, la faute à un contrôle trop long et dégueulasse là on on attendait le minimum de sa part, à savoir un contrôle du talon avant une balle piquée en coup du foulard.

Gourcuff fait zéro faute

Yoann Gourcuff n’aura pas eu cette flamboyance, mais il aura très bien fait tout ce qu’on lui a demandé. Et même un petit peu plus. Quand le coach demande de la conservation, Yo invente le coup du compas-flashdance : une double rotation au sol entouré de trois assaillants sans jamais perdre la balle. Quand le coach demande du jeu à une ou deux touches de balle, Yo distille le spontanément tous les ballons qui lui parviennent. Ou qu’il est allé chercher. Parce que quand le coach cherche les hommes qui seront aptes à prendre en main le destin de son équipe (et du club ?) lors des cinq premières semaines de compétition, Yo a montré qu’il était affuté comme jamais. Et que lui aussi a retenu la leçon.

Serge Rezza et Pierre Prugneau

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