OL-Bordeaux : Maxime, beau 6

RANK’N’OL #8. Quand l’OL donne dans le bon football, il ramasse. Comme quoi, un Lyonnais ne devrait jamais s’ouvrir. À moins que les réputations ne soient pas toujours justifiées. La preuve par Gonalons qui poursuit son œuvre de guide du moment, que ce soit au milieu ou autour des bonnes tables en ville. Ce qui vaut bien un titre de chef de Rank.

Dimanche 30 septembre 2012, 7ème journée de Ligue 1

Olympique Lyonnais – Girondins de Bordeaux 0-2

Pour Bordeaux : Trémoulinas (65e), Diabaté (82e)

 

Rank'n'OL #8

Le mode d’emploi : Let’s Rank’n’OL !

 

1. Maxime Gonalons : on ne va pas décliner tout ce que Gonalons a pu faire de bien pendant la partie, de ses interventions dans les pieds adverses aux relances inspirées qui ont permis à la récup’ lyonnaise de jouer plus haut que jamais. Défaite ou pas, le grand coup d’éclat du vice-capitaine se situait ailleurs, dans les pages du Parisien où Washing Maxime y est allé de son petit manuel du savoir-vivre lyonnais. Tout y est passé, du doublé de Govou face au Bayern qu’on se repasse à l’infini aux grandes tables du coin qu’on visite comme autant de monuments historiques, jusqu’à cet hommage en grand à l’âme lyonnaise : « Je me méfie un peu des personnes à qui j’ai affaire, mais quand je connais, je m’ouvre. Ça, c’est peut-être un peu lyonnais. » Autant de détails qui comptent bien plus que certaines performances au moment de rentrer dans le Rank. Au point de faire oublier celle-là : Gonalons n’est plus vraiment ce garçon-boucher des débuts qui ramassait facile sa biscotte par partie. Une stat qui le ramène à sa manière aux côtés du grand Max du foot français et vaut bien un titre, même facile, de Maxime beau 6.

2. Steed Malbranque : s’il passe pour le daron de l’équipe, la recrue de la décennie sait aussi vendre de la folie. 22e : Malbranque tente un dribble à un contre deux, sans soutien, au milieu du terrain. Ça frise la débilité, ça vire au génie après un petit pont suivi d’une superbe passe pour Réveillère. La Ligue 1 n’a pas suffisamment l’habitude de ce cocktail maîtrise technique + prise de risque pour qu’on se laisse influencer par la deuxième mi-temps plus fade de notre Xavi à nous. Et si l’OL a payé cher sa disparition, ce n’est pas un hasard.

3. Lisandro : en voyant ressurgir le 4-4-2 qu’on sait monté pour lui, on s’est souvenu de cette crainte qui faisait parfois passer Licha pour un Pauleta de plus. Comprendre un type tellement au-dessus du lot que le pas de son équipe finit par se caler sur le sien. En le retrouvant côté gauche, on a fini par comprendre que le capitaine gaucho valait bien plus que ça. D’abord parce que dans un milieu aussi tempéré que l’Olympique Lyonnais, le supplément d’âme maison peut être renvoyé côté gauche au nom de cet intérêt général auquel Garde donne le nom d’ « équilibre ». Ensuite, parce qu’il n’a pas fallu plus de deux matchs à ce même couloir pour redécouvrir les joies du one+one qui coulisse et provoque à merveille, pas tout à fait au niveau des grandes heures du monstre à deux tête Maloudabidal, mais suffisant pour que les types d’en face ne voient plus passer le jeu de leur côté autrement que sur un rush de Trémoulinas.

4. Mahamadou Dabo : ouais, Dabo ressemble au petit frangin venu faire le nombre derrière sur le terrain de hand en béton. Gringalet, le geste à moitié sûr, il a quand même vite gagné le droit de revenir le lendemain soir après l’école. Parce que son (unique) crochet passe toujours et aussi parce qu’il a su se mettre bien avec le boss. Et après ? On peut citer son entente avec Licha ou son apport offensif. Pas suffisant pour expliquer son bail prolongé dans le onze de départ. Sans doute parce que Garde a bien plus confiance en lui qu’en Monzon pour défendre. La preuve ce soir, avec les deux buts bordelais venus de l’autre côté. On ne sait pas si petit frère deviendra grand, mais en attendant, on l’aime bien comme ça.

5. Milan Bisevac : l’OL tombé par terre, c’est la faute à Lovren. L’attaque girondine qui passe le plus clair de la partie dans le ruisseau, c’est la faute à Milan. Transformée en poudrière des Balkans, la nouvelle paire centrale lyonnaise peine encore à trouver les bons réglages. Pour cette fois, c’est le Serbe qui a fait valoir un sens de la défense minimaliste, entre interventions aussi sèches que justes et premières relances envoyée tête haute. On en est donc toujours là : pour qu’un des deux défenseurs ait droit à la lumière, il faut que l’autre marche à l’ombre. Comme si l’art de la guerre promis à la formation du duo ne pouvait se dissocier d’un genre de guerre en particulier : la guerre des nerfs.

C’est pas du Pippo

Bafé Gomis : un match parfait dos au but et des déviations toujours bien senties. Mais Bafé, l’autre grand sacrifié de la loi du milieu, ne résistera pas longtemps à ses multiples échecs face au but. Car si le courage peut se défendre, les statistiques gueuleront toujours plus fort.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

(Article publié le 1er octobre 2012 sur Rue 89 Lyon)

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